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Formation des Journalistes sur la lutte contre la désinformation au Niger : Pour une lutte efficace contre la propagation des fausses nouvelles

L’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Niger, M. Pinto Da França Salvador a présidé, le lundi 20 mars dernier à la Maison de la Presse à Niamey, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation des journalistes sur la lutte contre le phénomène de la désinformation. L’objectif visé est de renforcer les capacités des journalistes et des médias nigériens sur la notion de la désinformation.

Au cours de ces jours de travaux, les journalistes auront à échanger sur les phénomènes de fausses nouvelles, les méthodes et les techniques de vérification des faits, ainsi que les techniques de collectes et d’investigations journalistiques.

A l’ouverture des travaux, l’Ambassadeur Chef de la Délégation de l’Union européenne au Niger, a souligné que cette session vise à outiller les journalistes afin de combattre la propagation des fausses nouvelles. En effet, la garantie de la transparence, la sensibilisation des acteurs et la vérification des faits figurent parmi les outils les plus importants pour contrer la désinformation en ligne. Cet atelier a poursuivi M. Pinto Da França, se veut un espace d’apprentissage pour récupérer et combattre la désinformation. A travers cette formation, l’UE vise à favoriser un journalisme de qualité au Niger. La désinformation est liée au phénomène d’internet et le taux de pénétration d’internet croit chaque jour un peu plus au Niger. Il est estimé à 30% actuellement, mais on constate aussi que 79% des ménages au Niger possèdent un téléphone mobile et ce pourcentage monte à plus de 95% à Niamey.

M. Pinto Da França Salvador a en outre indiqué que le Niger vit également de crises multiformes. Il s’agit notamment de l’insécurité, de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, une crise humanitaire, les effets du changement climatique. A cela s’ajoutent divers défis notamment l’éducation, l’accès à l’eau. Dans ce contexte, l’utilisation d’internet pose des questions relatives à la prise en compte des besoins et attentes des populations, aux droits à l’information, à la liberté d’expression et la garantie du respect de la vie privée. Pour le Chef de la Délégation de l’UE au Niger, l’information est devenue une véritable arme comme cela n’avait été le cas auparavant. «Des nouvelles technologies puissantes facilitent la manipulation et la fabrication des contenus, tandis que les réseaux sociaux amplifient de façon spectaculaire les fausses nouvelles. Il est important pour un journaliste de se rappeler au quotidien l’éthique professionnelle, d’éviter la publication d’information non vérifiée», a conclu M. Pinto Da França Salvador.

Quant au président de l’Observatoire Nigérienne des médias pour l’éthique et la déontologie (ONIMED), M. Mamane Jaharou, il a indiqué qu’avec l’avènement des médis sociaux, les médias traditionnels n’ont plus le monopole et l’exclusivité de l’information. A cet effet, a-t-il dit, les journalistes cohabitent avec le journaliste citoyen qui s’invite dans l’activité et dans le champ de l’information avec toutes les préoccupations dont la manipulation de l’information, le mensonge, l’intoxication, l’incitation à la haine, l’atteinte à la dignité, à la vie privée. Face au contexte sécuritaire du Niger, les journalistes doivent être à mesure de distinguer le vrai de l’ivraie.

Pour sa part, le président du conseil d’administration de la Maison de la Presse, M. Harouna Ibrahim, a dans ses propos liminaires relevé que cet atelier porte sur une thématique d’actualité dont l’importance dépasse les frontières. D’après lui, le fact-checking est une forme de traitement journalistique qui vise à examiner et à vérifier les dires d’un responsable politique, la gestion, les trafics de tout genre. Minimiser la désinformation du grand public est l’un des avantages principaux de cette nouvelle forme de traitement de l’information. Pour les informations pertinentes et authentiques, le fact-checking est une technique journalistique qui révolutionne le milieu du journalisme à l’heure actuelle. Face à ce défi, a ajouté M. Harouna Ibrahim, la nécessité de former et renforcer les capacités des journalistes s’avère urgente.

Farida Ibrahim Assoumane(onep)

 Source : http://www.lesahel.org