Skip to main content

Flambée de la mendicité : Une pratique avilissante tenace au Niger

 La mendicité prend de plus en plus de l’ampleur dans notre pays, notamment dans les grands centres urbains, en dépit des mesures périodiquement annoncées par le gouvernement en vue de son éradication. Outre les vrais indigents et les impotents, aujourd’hui certaines personnes bien portantes, mues uniquement par la quête de gain facile, se cachent derrière la religion pour faire de la mendicité une profession à part entière.

Or, même religieusement, il n’est pas permis à n’importe qui de mendier. Par exemple, en islam, la mendicité n’est autorisée que quand il s’agit de verser une somme pour mettre fin à une querelle ; en cas de voyage ou de catastrophe naturelle et enfin ; en cas d’extrême pauvreté dont peuvent témoigner trois personnes raisonnables parmi les proches.

Dans la capitale, en dehors des jeunes talibés qui arpentent à longueur de journée les rues avec leurs sébiles, en quête de nourriture, on trouve aussi les enfants de la rue mais aussi de nombreux jeunes et adultes parmi lesquels des femmes qui s’adonnent à l’activité. Ces dernières versent souvent dans la prostitution déguisée. Cet accroissement du nombre de mendiants s’explique par la pauvreté, l’ignorance, l’esprit de dépendance, la paresse et le manque d’opportunité d’emploi dans le pays. A cela s’ajoute l’abandon de certains enfants par leurs propres parents et le rejet de certaines catégories de personnes, surtout les handicapées et les plus vulnérables par la société. La flambée du phénomène de la mendicité peut avoir des conséquences néfastes pour le pays. Sur le plan social, on assiste souvent à la dégradation de nos moeurs et l’accroissement de la délinquance juvénile, de la prostitution, de la violence urbaine.

La mendicité ternit l’image de la société. Raison pour laquelle les autorités compétentes tentent de l’éradiquer. Mais hélas, la situation semble être plus forte que l’Etat, qui n’arrive pas à mettre en place des mesures de lutte hardies contre la pratique.

Tiemogo Zakari