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Ouverture lundi, à Niamey, de la 11ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO 2022) : Les attentes des acteurs de la PF au Niger

Le Niger abritera à partir du lundi 12 décembre prochain, la 11ème réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou.  C’est la toute première fois que notre pays accueille cette importante rencontre des acteurs de la planification familiale. Placée sous le thème développement socio-économique et planification familiale, la réunion de Niamey regroupera les acteurs de la Planification familiale des neufs pays du PO et les différents partenaires.

« Le choix du Niger, pour ce grand rendez-vous n’est pas fortuit », selon l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO) qui précise que, « le Niger a été en mesure de relever de nombreux défis afin de promouvoir l’accès des femmes et des familles aux produits et services de planification familiale».

La situation démographique du Niger a toujours fait couler beaucoup d’encre et de salive. De 3 millions d’habitants en 1960, la population nigérienne est estimée à 24 millions en 2022. Avec un taux de fécondité synthétique de presque 7 enfants par femme, un taux de croissance démographique de 3,9% par an, le Niger est un des   pays du monde où la population croît le plus vite.  La jeunesse de cette population (qui selon le RGPH 2012, compte 69% de jeunes âgés de moins de 25 ans et 51,6% d’adolescents de   moins de 15 ans) pose, selon certains démographes des défis importants en matière d’éducation, de santé notamment en santé reproductive et planification familiale.

Le Président de la République a d’ailleurs fait de ces domaines, ses priorités.  C’est ainsi que le 2 avril 2021, jour de son investiture, S.E Bazoum Mohamed a fait un diagnostic de ces secteurs en ces termes : le « plus grand défi (du Niger) réside depuis son indépendance dans les faiblesses de son système éducatif. Si je considère le défi de l’éducation comme notre plus grand défi, c’est parce que je sais que le faible taux de scolarité et le taux élevé des échecs scolaires ont pour effet de priver des contingents très nombreux d’enfants et de jeunes de réelle chance d’éducation. C’est cette situation qui explique les mariages précoces des jeunes filles (77% sont mariées avant 18 ans, 28% avant 15 ans), la forte prévalence de la polygamie ainsi que la faible prévalence de l’utilisation des contraceptifs. Avec un taux de fécondité synthétique de presque 7 enfants par femme, nous battons le record mondial en la matière. Avec un taux de croissance démographique de 3,9% par an, … Nous sommes du coup dans un cercle vicieux : plus nous faisons d’enfants, moins nous sommes capables de les éduquer, moins nous les éduquons, plus ils feront des enfants à leur tour, facteurs dans notre contexte socioéconomique de retard de développement et de croissance ».

Accès sur le thème : développement socio-économique et planification familiale, la rencontre de Niamey apportera certainement un plus dans ce domaine. Les différents acteurs de la PF du Niger attendent beaucoup de la RAPO 2022 :

Dr Amadou Housseini, directeur de la Planification familiale :

La 11ème réunion du partenariat de Ouagadougou qui va se tenir à Niamey est une belle opportunité pour l’ensemble des participants d’échanger sur des questions clés ayant un lien avec la planification familiale et au-delà des sujets spécifiques et pertinents qui permettent de faire les bilans de mise en œuvre au cours de l’année des différentes actions afin d’atteindre des objectifs. Donc nous attendons de cette rencontre, des échanges fructueux, des partages d’expériences relativement aux différentes interventions mises en œuvre dans les différents pays. 

En effet, c’est toujours important d’échanger sur les défis, les difficultés autour des différentes activités notamment les plans d’actions budgétisés et la mobilisation des ressources pour la PF.  Voir ensemble, quelles sont les belles perspectives, les meilleures pour nous, pour atteindre les objectifs assignés dans les différents plans d’actions budgétisés.

Je pense que la RAPO est un cadre adéquat. Le partenariat de ouagadougou est d’ailleurs un bel exemple de communauté des pratiques qui use toute sa force dans l’engagement sans faille, mais aussi la forte volonté de tous les acteurs qui la composent afin d’aller vers cette vision commune qui est l’amélioration des conditions de vie de nos vaillantes populations. Nous avons de belles opportunités pour mobiliser les ressources domestiques et compter sur la mise en œuvre des interventions à haut impact sur lesquelles nous pensons que des efforts supplémentaires doivent être faits en termes d’investissement pour que nous puissions atteindre nos objectifs.

M. Yaou Moussa, Président de la Coalition pour les Acteurs du Repositionnement de la Planification Familiale (CAR/PF)

Nous attendons que les décideurs, partenaires techniques et financiers et autres acteurs de la SR/PF comprennent définitivement que la PF est multisectorielle et que la contribution de tous est plus que nécessaire pour aboutir à un développement socio-économique harmonieux. Nous attendons également que les efforts de tous les acteurs soient connus et partagés et enfin, nous attendons de cette RAPO plus de partages d’expériences et de connaissances sur des projets et thématiques innovants sur la SR/PF

Cheick Bachir Oumarou, président de l’Alliance des religieux pour le développment socio-éducatif-économique et sanitaire (ARDES-Maqasid Wan Nawaya)

Nous attendons la pleine implication des leaders religieux dans le processus, après les multiples appels auprès des partenaires pour mettre fin à la mise à l’écart des religieux. Nous attendons aussi d’avoir de cette rencontre des stratégies constructives qui peuvent permettre d’atteindre nos objectifs assignés par pays à travers l’UCPO et FP 2030. En sommes nos attentes sont d’avoir une nouvelle ère qui va nous permettre tous ensemble de contribuer pour atteindre les objectifs assignés à tous les pays pour une démographie responsable, un développement durable de nos pays. Car sans une démographie saine, on ne peut pas bien cerner les questions de développement, de santé, d’éducation et d’économie

M. Abdoul Fatah, Mahamadou Hassane, président des jeunes ambassadeurs du Niger

Au niveau des jeunes ambassadeurs, nous avons deux attentes par rapport à cette rencontre. D’abord, apprendre des autres pays à travers les différents panels qui seront animés et ensuite que les partenaires techniques et financiers prennent en compte les besoins spécifiques des adolescents et jeunes.

Abdoulaye Idani Kadiatou, présidente de l’Assoiation des jeunes filles pour la santé de la reproduction

Mes attentes sont que la RAPO se passe très bien, dans les meilleures conditions. Que tous les acteurs qui seront là atteignent leurs objectifs et que des nouvelles perspectives de collaboration se dégagent pour le bien-être de tous et surtout des jeunes. Que nous puissions capitaliser et partager aussi, l’ensemble des initiatives, progrès et travail déjà réalisé.

Par  Fatouma Idé(onep)
Source : http://www.lesahel.org