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Insécurités et liberté d’expression : Cheikh Ali Boureima, la parole qui dérange

Depuis quelques temps, l’érudit, Cheikh Ali Boureima est devenu un abonné des prisons nigériennes. La première fois qu’il partait à la prison civile de Filingué, c’était pour avoir prononcé une Fathia à une manifestation de la société civile de Tillabéri qui l’y conviait. Dans les vœux exprimés, il en appelait à la malédiction pour ceux qui en veulent au pays, et cette parole n’avait pas plu, elle avait même fâché certains milieux du pouvoir. Par certains plaidoyers, soupçonne-t-on, l’homme a fini par recouvrer sa liberté. Mais prêcheur intrépide, il ne put se voiler la face pour dire, vertement, ce qu’il pense de l’insécurité dans la région de Tillabéri qui est aussi, sa région, car ressortissant de Djoubouga, un village à cheval entre les communes de Gothèye et de Dargol, les deux affectées par le phénomène de l’insécurité.

Dans ses dernières sorties, l’Uléma, n’a pas manqué de frapper fort, allant hélas souvent, à la dérive verbale qui lui vaut, une nouvelle interpellation à la Police Judiciaire (PJ) le 28 octobre 2022. Transféré la prison de Niamey, il comparaissait le 8 novembre dernier devant à la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey pour répondre de « propos inacceptables ».

A l’issue du procès où le marabout reconnaissait le caractère déplacé de certains de ses propos, le délibéré est promis le 15 novembre 2022. Le Juge, entendra-t-il, la peine de trois ans fermes requis contre le prévenu par le parquet ?

A suivre.

Aïssa Altiné