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Réunion conjointe des ministres en charge de l’Industrie et la diversification économique en Afrique : Les ministres balisent le terrain en prélude au Sommet de l’UA sur l’industrialisation du continent

Après les hauts fonctionnaires des Ministères en charge de l’Industrie et ceux en charge du Développement Economique les 3 et 4 novembre dernier, c’est autour des ministres africains en charge de l’Industrie et la diversification économique des pays membres de l’Union Africaine de se retrouver à Niamey pour leur réunion conjointe. C’est le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou qui a présidé, hier matin au centre international de conférences Mahatma Gandhi de Niamey, la cérémonie d’ouverture de cette réunion ministérielle qui se tient en prélude au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine sur la même thématique, prévu le 25 novembre 2022 dans la capitale nigérienne. Il est attendu de cette réunion des décisions importantes qui constitueront un nouveau départ pour une Afrique industrielle et compétitive.

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs délégations des pays africains, de la Commission de l’Union Africaine et des Nations Unies. On note également la présence de plusieurs personnalités nigériennes et des représentants des organisations internationales accrédités au Niger.

Il faut rappeler que le Sommet de l’Union Africaine (UA) sur l’industrialisation et la diversification économique et les événements parallèles qui l’accompagnent qui seront organisés, du 20 au 25 novembre prochain à Niamey portera sur le thème «Industrialiser l’Afrique : Renouveler les engagements en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables». Il s’agit donc pour les ministres, à travers cette réunion, de baliser le terrain aux grandes décisions politiques qu’envisageront les Chefs d’Etat à l’occasion de leur Sommet, le 25 novembre prochain à Niamey en vue d’une transformation structurelle de l’économie du continent.

A l’ouverture de cette réunion ministérielle conjointe, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a, au nom du Gouvernement nigérien, exprimé la satisfaction du peuple nigérien pour le choix de Niamey en vue de la tenue de cette rencontre. Il a saisi l’opportunité pour rappeler les objectifs et les attentes de cette rencontre de Niamey qui, dit-il, «vise à souligner la détermination et l’engagement renouvelés de l’Afrique en faveur de l’industrialisation en tant que l’un des piliers centraux de la réalisation des objectifs de croissance économique et de développement du continent, tels qu’énoncés dans l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030». Le Chef du gouvernement a relevé que l’Afrique a un important potentiel pour son industrialisation, notamment en ce qui concerne la matière première.

«L’industrialisation de l’Afrique doit nécessairement passer par la modernisation de notre agriculture et de nos industries agroalimentaires et la diversification à partir des matières premières de base. Cela permettra de réduire notre dépendance vis-à-vis des importations notamment des produits alimentaires et d’accroître le commerce intra-africain dans l’agriculture et les produits agricoles transformés. Il y’aura donc besoin de mettre en œuvre des politiques d’actions affirmatives et de plaidoyer en vue d’assurer l’amélioration de l’accès des femmes et des jeunes à la terre et aux intrants, de s’assurer qu’ils accèdent au moins à 30 pour cent du financement agricole qui constitue un prérequis important de l’Agenda 2063», a souligné M. Ouhoumoudou Mahamadou. Pour le Premier ministre, l’utilisation des possibilités qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et de communication et l’intelligence artificielle est une autre dimension à prendre en compte pour une industrialisation réussie de notre continent.

Le Chef du Gouvernement a insisté sur la nécessité d’investir dans l’industrialisation en Afrique car, précise-t-il, elle constitue un axe important de cet agenda de l’Union Africaine et doit être au centre des préoccupations de tous les pays. «Toutefois, nous n’y parviendrons aux résultats espérés que si nous déployons des stratégies novatrices notamment une vision continentale et intégratrice. Cela impliquera de transformer, d’accroître et de moderniser nos économies par l’enrichissement et l’apport d’une valeur ajoutée aux ressources naturelles», a-t-il fait remarquer.

D’où, a estimé le Premier ministre, la nécessité de créer un espace pour le dialogue social et sectoriel afin de promouvoir le développement et la mise en œuvre de plans de productivité ainsi que des chaînes de valeur régionales des produits de base pour soutenir l’opérationnalisation de nos politiques industrielles à tous les niveaux. «La priorité consistera à mettre l’accent sur les micros, petites et moyennes entreprises qui sont de grands pourvoyeurs d’emplois. Le développement de ces PME est évidemment lié à la création d’un climat propice des affaires qui favorisent la croissance, la création d’emplois et les investissements pour l’industrialisation», a ajouté M. Ouhoumoudou Mahamadou.

Le Premier ministre a également souligné l’important du progrès enregistré par le Niger en matière de mise en œuvre des politiques et programmes d’industrialisation. «Au Niger, conscient de l’importance que peut jouer l’industrie dans le développement économique et social, mon gouvernement a défini, dans les orientations stratégiques du Programme de Développement Economique et Social (PDES 2022-2026) des actions à mettre en œuvre en faveur de la promotion des industries. Il s’agit notamment de l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique de développement industriel, l’exploitation et l’extension des chaînes de valeurs dans l’agriculture et l’élevage, l’exploitation de notre potentiel économique à travers le programme ‘’Une Région, une Industrie’’, la normalisation des produits et la modernisation des infrastructures industrielles par la création de nouvelles zones industrielles, de zones franches et de zones économiques spéciales», a souligné SE. Ouhoumoudou Mahamadou.

Pour sa part, la ministre de l’Industrie et de l’Entreprenariat des Jeunes, Mme Gourouza Magagi Salamatou a rappelé les défis auxquels les différents pays font face, notamment l’encouragement et la consolidation de l’entrepreneuriat, la stimulation d’une capacité d’épargne significative, le développement d’un capital humain adapté, la maîtrise des technologies appropriées et d’un système de gouvernance incitatif qui attire les investissements productifs. «Malgré la mise en œuvre de cadres macroéconomiques appropriés qui nous ont permis globalement une stabilité économique reconnue, cette dernière n’a pas été accompagnée par une diversification économique suffisante qui permette de créer un nombre d’emplois décents, gage infaillible de toute inclusion sociale», a-t-elle relevé.

Mme Gourouza Magagi Salamatou a ensuite rappelé que, l’Afrique n’a pas profité de l’industrialisation massive qui a commencé au début des années 80, marquée par plusieurs changements dans l’ordre économique mondial. C’est pourquoi, elle a souligné la nécessité d’accélérer les processus d’industrialisation en Afrique. «Accélération est ici le mot clé politiquement et techniquement. Nous avons tous compris que l’abondance des ressources naturelles ne signifie pas systématiquement croissance et développement et que nous devions dépasser l’étroitesse de nos marchés pour réfléchir en termes de chaînes de valeurs régionales, d’où le lien fondamental entre nos politiques d’industrialisation et la mise en œuvre de notre zone de libre-échange, car il faut produire pour pouvoir échanger», a expliqué la ministre en charge de l’Industrie.

Auparavant, plusieurs autres interventions ont été enregistrées, particulièrement celles des représentants des institutions africaines et onusiennes en charges du développement économique et industriel.

Le Sommet de Niamey vise à réaffirmer la détermination et le renouvellement de l’engagement de l’Afrique en faveur de l’industrialisation comme l’un des piliers stratégiques de la réalisation des objectifs de croissance économique et de développement du continent, tels qu’énoncés dans l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030. Il vise aussi et surtout à mobiliser l’élan politique souhaité, les ressources, les partenariats et les alliances en faveur de l’industrialisation de l’Afrique.

 Ali Maman(onep)

Source : http://www.lesahel.org