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Sultanat de Dosso : Un texte qui fait polémique et inquiète vivement

L’affaire fait grand bruit dans les cercles de causerie des ressortissants de Dosso, tant à Niamey que dans la cité des Zarmakoye où l’on s’interroge avec inquiétude sur les desseins des auteurs d’un document dont le Journal Le Courrier a obtenu copie. Un document qui semble avoir été signé par le vénérable Sultan de Dosso mais dont l’intéressé ne se souviendrait guère, à plus forte raison y avoir apposé sa signature. Quoi qu’il en soit, ledit document, qui porte en titre « Règles de fonctionnement du sultanat de Dosso », est particulièrement explosif au regard de son contenu pour ceux qui connaissent les réalités du sultanat, avec ses traditions et ses coutumes, mais également ses lignées de pouvoir et ses ayants-droits. Il y a de quoi. Lorsque des gens, quelles que soient par ailleurs leurs intentions, se glissent dans les rangs des ayants droits à la faveur d’un texte aussi insolite que celui dont il est question, cela suscite nécessairement des craintes et appréhensions légitimes. Elaboré autour de 12 articles, le 11 en particulier intrigue. Conférant un rôle et un statut de plaque tournante au Maïfada, cet article 11 est libellé ainsi qu’il suit :
 « une réunion, sous forme d’assemblée générale regroupant les notables de la cour, les chefs de secteurs, les chefs de quartiers et les chefs de village, doit se tenir au moins une fois par an sur convocation du Maïfada de la cour qui fixe la date et l’ordre du jour après avis du sultan ».
Rien d’autre sur les missions et les attributions de cette assemblée générale ! Autant dire que le texte confère de ce fait des pouvoirs illimités au Maïfada qui fixe l’ordre du jour de cette assemblée générale.

Selon, donc, ce texte, le Maïfada, même s’il n’appartiendrait à aucune lignée de la chefferie de Dosso, peut, s’il a une âme d’intrigant, se hisser à la tête du sultanat en usant de ses prérogatives. Régnant sur l’ensemble des structures coutumières composant le sultanat de Dosso, le Maïfada est une sorte de prince régent qui ne dit pas son nom, le sultan, âgé de près d’un siècle — Il a clôturé ses 99 ans le 23 mars 2022 — pouvant donner un avis qui peut susciter de graves remous sociaux. Pour un observateur avisé qui a requis l’anonymat, il faut rapidement crever l’abcès avant qu’il ne soit tard en arrêtant la dérive incarnée par ce document « Règles de fonctionnement du Sultanat de Dosso » pendant qu’il est encore temps.

Ali Soumana