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Visite du Président de la République à Banibangou : Le Chef de l’Etat annonce la mise en œuvre d’un plan spécial de soutien au Zarmaganda

Suite aux événements tragiques du 2 novembres où 69 personnes dont le maire de la commune de Banibangou ont trouvé la mort dans une embuscade tendue par des terroristes, le Président de la République Mohamed Bazoum s’est rendu dans ladite commune pour réconforter et rassurer les populations. A la tête d’une forte délégation comprenant des hauts responsables militaires, le Chef de l’Etat a tenu un meeting à la tribune officielle. Trois messages constituent le fond de l’intervention du Président Bazoum devant les habitants de Banibangou : réaffirmer la volonté de l’Etat de les protéger ; leur demander de garder le vivre ensemble malgré les agissements de quelques individus égarés et enfin annoncer la mise œuvre d’un plan spécial de soutien à Banibangou et au Zarmaganda en général.

Malgré le deuil, les populations de Banibangou ont réservé un accueil exceptionnel au Chef de l’Etat et à sa délégation. Et c’est avec une émotion à peine contenue que le Président a présenté, en langue nationale locale, ses condoléances les plus attristées et celles de toute la Nation aux familles endeuillées et à toute la communauté.

Par la suite, plusieurs représentants des populations se succédé à la tribune pour dire leurs préoccupations, exprimer des doléances et même faire des propositions en vue de faire face à la situation sécuritaire délétère dans la région.

En réponse aux différentes interventions, le président Bazoum s’est dit très touché par les mots qui ont été dits par les représentants de la population. Le Chef de l’Etat s’est dit horrifié par la mort de ces 69 personnes, la plupart des jeunes. «Chacun de vos villages porte le deuil de cette disparition tragique. Les morts sont toutes douloureuses, mais certaines le sont plus que d’autres. Et la façon dont 69 enfants de Banibangou viennent de mourir est quelque chose de très choquant. Tout le Niger est choqué, toute la communauté humaine a été choquée», a déclaré le Président de la République ajoutant qu’il a reçu beaucoup de messages de compassion de l’extérieur. «Je me devais de venir ici à Banibangou pour dire que cette souffrance est la mienne. C’est mon devoir élémentaire qui commande que dans des instants de ce genre je vienne personnellement partager avec vous, votre deuil, vous soutenir et vous réconforter dans cet instant de souffrance», a-t-il précisé.

Le Chef de l’Etat a une fois de plus condamné ces actes abjects perpétrés par des individus sans foi ni loi, parfois par des jeunes ressortissants de cette zone qui commettent des actes aussi abjects. Il a rappelé que la situation sécuritaire était déjà une très grande préoccupation lorsqu’il était encore ministre de l’Intérieur. Le président Bazoum a déploré le fait que cette insécurité n’a malheureusement pas diminué, elle a même augmenté dans tout l’espace, comme une épidémie, malgré les énormes efforts déployés par l’Etat. «Mais elle ne saura durer. Nous travaillons à y mettre fin», a-t-il garanti.

C’est du reste pourquoi, le Chef de l’Etat dit avoir effectué ce déplacement en compagnie des hauts responsables militaires. «Je suis venu avec les responsables militaires pour qu’ils entendent ce que vous dites et ce que vous voulez et qu’ils écoutent vos propositions», a-t-il déclaré avant d’exprimer son état d’esprit relativement à cette situation. «De tous les soucis que nous avons au Niger, l’insécurité dans la région de Tillabéri est la chose qui m’empêche le plus de dormir et sur laquelle je réfléchis le plus. C’est un défi pour notre pays, c’est le défi n°1 pour moi parce que c’est à moi de vous assurer la sécurité», a-t-il souligné, tout en disant comprendre l’état d’esprit de la population qui est tentée de se défendre par ses propres moyens.

Le président Bazoum a réaffirmé sa volonté de faire face à ce défi avec toutes les forces de défense et de sécurité et avec le soutien de la population. «Je voudrai que vous comptiez sur nous, sur les Forces armées nigériennes, sur la Gendarmerie nationale, sur la Garde nationale du Niger et sur la Police nationale. C’est leur travail d’assurer votre sécurité. Je comprends que vous ne soyez pas satisfaits de notre rendement et de nos performances. C’est normal que vous soyez révoltés et vous veuillez vous sécuriser vous-mêmes. Mais cette tâche est celle de l’Etat», a-t-il ajouté.

Le Chef de l’Etat est revenu sur les efforts consentis par l’Etat au courant des 10 dernières années. Des efforts qui se sont matérialisés entre autres par le triplement des Effectifs des FAN, le doublement des effectifs de la GNN, la GN et de la PN, mais aussi le renforcement les moyens et les équipements des forces de défenses de sécurité. Mais cela n’a pas suffi, a-t-il reconnu. Cette situation s’explique selon le Chef de l’Etat parce que le pays le Niger est vaste d’une part et d’autre part, il fait face à des défis sécuritaires un peu partout : le groupe terroriste Boko haram dans le bassin du Lac Tchad, le banditisme armé le long de la frontière sud de la région de Maradi, les groupes armés terroristes à la frontière ouest (Mali). Sur toutes ces zones, l’Etat a déployé des troupes. «Mais les sollicitations sont nombreuses, l’espace est vaste, les terroristes sont rapides parce qu’ils utilisent des motos ; ils sont lâches parce qu’ils attaquent des villages isolés, ils tuent des paysans dans les champs», explique le président de la République. «C’est une maladie pour laquelle le remède est difficile mais pas impossible. Nous allons progressivement trouver le remède. Nous allons augmenter les effectifs, les moyens et équipements de nos forces. Nous serons en capacité, à termes, d’assurer votre sécurité au point où vous ne pourriez pas songer à vous défendre vous-mêmes», a-t-il promis.

Le deuxième aspect du message du Chef de l’Etat est le maintien de la cohésion sociale. Il a pour ce faire demandé à la population de Banibangou d’être patiente et tolérante, de ne pas suivre les agissements des individus égarés qui ne savent pas ce qu’ils veulent, qui ont font du tort à leurs parents et qui les exposent même. «Mes chers frères et sœurs de Banibangou, nous sommes des musulmans. Je voudrai que nous ne le l’oublions jamais. Ceux qui tuent ne savent pas ce qu’ils veulent, ils sont des ignorants. Ils ne sont rien. Certes, ils vous rendent la vie difficile, mais il faut surtout éviter que cela dégrade la relation entre les communautés. Les djermas, les peuls, les songhays, les touaregs, les arabes et tous les autres qui vivent dans cet espaces sont des frères. Ne suivez pas quelques uns qui se sont égarés, qui se comportent de façon irresponsable et criminelle et qui posent des actes choquants. Je suis venu vous implorer, mes chers frères de Banibangou, pour que vous conserviez notre vivre ensemble ; notre convivialité de musulmans, de gens non violents, tranquilles et qui reprouvent la violence», a déclaré le président Bazoum.

Enfin, le troisième aspect du message du Chef de l’Etat pour la population de Banibangou est relatif à la situation alimentaire. «Je serai, venu à Banibangou même si il n’ya pas eu cet épisode douloureux parce que je sais que Banibangou souffre et mon devoir, c’est d’aller chez ceux qui souffrent. Je sais que cette année les terroristes vous ont empêché de cultiver, je sais que la saison des pluies n’a pas été bonne. Je sais par conséquent que Banibangou est déficitaire sur le plan alimentaire. Par conséquent je vais mettre en œuvre un plan spécial de soutien à Banibangou et au Zarmaganda de façon général», a annoncé le Chef de l’Etat.

Le Président de la République s’est aussi dit conscient des autres préoccupations soulevées par les représentants des populations et qui portent sur le problème des routes, de l’eau et les nombreuses écoles fermées du fait de l’insécurité, ainsi qu’une présence militaire plus soutenue entre Banibangou et Ouallam. «Toutes ces préoccupations seront étudiées de façon exceptionnelle et je vais donner les instructions nécessaires. Je voudrais seulement vous nous fassiez confiance», a-t-il annoncé.

«Je repars en vous faisant la promesse ferme que j’étudierai les problèmes que vous m’avez soulevés, je les étudierai avec conscience et j’y répondrai de façon spéciale. Mais nos moyens sont limités, il faut que vous le sachiez aussi. C’est pourquoi, certaines questions peuvent prendre du temps, nous avons besoin de votre compréhension. Dans cette épreuve qui est la vôtre aujourd’hui, faites ce que Dieu a recommandé, la patience aussi. Mais votre sécurité, c’est notre affaire, nous allons la prendre en charge de façon conséquence incha Allah. Jamais, nous ne vous oublierons, jamais vous ne vous sentirez seuls, nous serons toujours avec vous, devant vous pour vous protéger parce que c’est notre mission», a conclu le président Bazoum.

Siradji Sanda

08 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/