(Vidéo) Point de Presse : Arrestation de Cadres Nigériens au Bénin – Le Niger Réagit Fermement
Les Ministres du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké et de la Justice Alio Daouda, du Niger ont tenu une conférence de presse conjointe pour aborder la situation critique née de l'arrestation, par les autorités béninoises, de la directrice générale adjointe de WAPCO et de quatre ingénieurs nigériens. Ces derniers étaient en mission de supervision du chargement d'un navire destiné à transporter le pétrole brut du Niger. La conférence a également révélé les mesures envisagées par les autorités nigériennes pour résoudre ce conflit.
Arrestation injustifiée et libération retardée
Le ministre du Pétrole a ouvert la conférence en fournissant des détails sur l'incident. Le 30 mai 2024, une équipe d'inspecteurs nigériens envoyée au Bénin pour contrôler le chargement du pétrole brut sur un navire a été interpellée par l'armée béninoise puis transférée aux locaux de la police. Après une journée d'incertitude, les inspecteurs ont finalement été libérés tard dans la nuit et conduits à leur hôtel.
Le ministre a souligné que ces équipes étaient arrivées au Bénin de manière régulière et avaient informé les autorités béninoises de leur mission, conformément aux pratiques habituelles de coopération entre les deux pays.
Mesures de réaction du Niger
Face à cet acte jugé inacceptable, le ministre du Pétrole a déclaré que le Niger ne permettrait aucun chargement de pétrole sans la présence de ses inspecteurs. Une correspondance a été envoyée à Wopco Bénin pour bloquer toute opération de chargement sans l’autorisation des représentants nigériens.
En réponse aux tentatives de CNPC et Wopco de continuer les opérations en l'absence des inspecteurs nigériens, le Niger a d'abord refusé catégoriquement, avant de céder sous la pression des pertes financières importantes, en autorisant temporairement une solution conjointe avec Wopco Niger et Wopco Bénin. Toutefois, cette décision demeure conditionnelle et sous stricte surveillance.
Violations des accords bilatéraux
Le ministre de la Justice a rappelé que les actions du Bénin constituaient des violations flagrantes des accords bilatéraux, notamment ceux concernant la liberté de transit et l'accès à la mer. Il a détaillé les articles violés, insistant sur le fait que le Bénin avait l'obligation de ne poser aucun obstacle au transport du pétrole nigérien et de garantir la sécurité des opérations.
Ultimatum et mesures imminentes
Le ministre du Pétrole a averti que si les inspecteurs nigériens n'étaient pas libérés et autorisés à reprendre leur travail d'ici 17h le même jour, des mesures drastiques seraient prises, incluant potentiellement l'arrêt des exportations de pétrole. Il a assuré que toutes les dispositions nécessaires étaient déjà en place pour mettre en œuvre ces mesures, si nécessaire.
Les autorités nigériennes réaffirment leur détermination à préserver la transparence et le contrôle de leurs ressources naturelles. Elles rappellent leur volonté de coopérer avec leurs homologues béninois, mais exigent le respect strict des accords et des pratiques de collaboration établies. Le Niger se réserve le droit de recourir à toutes les voies légales et diplomatiques pour faire valoir ses droits et protéger ses intérêts économiques et stratégiques.
Boubacar Guédé (Ngerdiaspora)
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