Vidéo - Le Grand Débat (RTN) : Énergie, souveraineté et avenir de la NIGELEC au cœur des échanges
Dans le cadre de l’émission « Le Grand Débat », animée par le journaliste Abdoulaye Tiémogo sur la RTN, une nouvelle étape dans la reconquête de la souveraineté nationale a été au cœur des échanges : la nationalisation de la NIGELEC, la Société nigérienne d’électricité. Après la Somaïr, c’est une autre entreprise stratégique qui fait l’objet d’une reprise en main totale par l’État. Et les enjeux sont considérables.
Créée en 1969, la NIGELEC a été pendant plus de cinquante ans l’outil principal de l’État pour assurer l’accès à l’électricité. Si elle a parfois connu des exercices budgétaires excédentaires, l’entreprise a également été confrontée à de lourdes contraintes structurelles, techniques et financières. Les dysfonctionnements, souvent pointés du doigt par les usagers, se sont aggravés ces dernières années, exposant les failles d’un système largement tributaire de l’approvisionnement extérieur.
L’épisode marquant reste sans doute celui de 2023, lorsque le Nigeria, dans le sillage de l’embargo imposé par la CEDEAO, a brutalement suspendu sa fourniture d’électricité. Cette coupure massive, vécue comme une punition collective, a révélé l’extrême vulnérabilité énergétique du Niger. Plus récemment encore, la chute de pylônes sur la ligne Birnin Kebbi-Niamey a plongé des régions entières dans le délestage pendant plusieurs semaines, paralysant l’activité économique et impactant profondément le quotidien des ménages.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la décision du gouvernement de nationaliser la NIGELEC. Une décision que certains saluent comme un acte de rupture nécessaire pour reconstruire une politique énergétique plus souveraine, tandis que d’autres s’interrogent sur la capacité de l’État à relever les défis liés à la gestion, au financement et à la modernisation de ce secteur vital.
Pour alimenter le débat, Abdoulaye Tiémogo a convié sur son plateau plusieurs intervenants aux profils complémentaires :
- Sani Dan Douma, chef de division au ministère de l’Énergie ;
- Mahaman Laouali Ousmane, ancien responsable syndical et cadre au sein de la direction de l’électricité ;
- Nouhou Mahamadou Arzika, président du Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable ;
- et Bana Ibrahim, juriste et acteur engagé de la société civile.
Ensemble, ils ont tenté d’apporter des éclairages sur les motivations profondes de cette mesure, ses implications concrètes pour les citoyens, et les perspectives de redressement d’un secteur stratégique. Signalons toutefois que la direction générale de la NIGELEC ainsi que le syndicat du secteur de l’énergie, bien que sollicités, ont décliné l’invitation à participer à ce débat attendu par de nombreux Nigériens.
À l’heure où le pays s’engage résolument dans une dynamique de refondation, la question énergétique apparaît comme un levier incontournable pour le développement et la justice sociale. Le Grand Débat s’est ainsi imposé, une fois de plus, comme un espace citoyen essentiel pour comprendre, interroger et construire collectivement l’avenir.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)
Retrouvez ci-dessous la vidéo complète de cette émission riche en analyses et en perspectives.