Vidéo - Entretien exclusif : Abdourahamane TIANI expose les enjeux géopolitiques au Sahel
Dans une interview exclusive accordée à Télésahel, ce samedi 31 mai, le Président du Niger, le Général d'Armée ABDOURAHAMANE TIANI, s’est exprimé longuement sur la situation sécuritaire dans notre pays et dans l’espace de la Confédération des États du Sahel (AES). Un entretien dense, dans lequel le chef de l’État a dressé un tableau à la fois lucide et accusateur, mettant en lumière les ingérences étrangères et les manœuvres subversives qu’il attribue principalement à la France, et à ses alliés occidentaux.
Un hommage appuyé aux forces armées et aux peuples sahéliens
Le président Tiani a entamé son intervention en rendant hommage aux civils et militaires tombés au front, ainsi qu’à l’ensemble des Forces de défense et de sécurité (FDS) du Niger et des pays membres de la Confédération AES. « Ces hommes et femmes, a-t-il déclaré, se battent jour et nuit, au prix de sacrifices énormes, pour défendre notre souveraineté et notre dignité collective. »
Une crise enracinée dans des intérêts géostratégiques
Dans un effort de pédagogie historique, le général Tiani a retracé les grandes étapes du terrorisme international, remontant jusqu’à la prise d’otage à La Mecque en 1979, en passant par l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et la Libye. Selon lui, ces foyers de conflit ont tous été activés ou attisés dans le cadre d’une stratégie impérialiste visant à remodeler les zones d’influence au profit des grandes puissances occidentales. Le Sahel n’échappe pas à cette logique : « Ce que nous vivons aujourd’hui n’est que la continuité d’un plan de domination à long terme », a-t-il insisté.
Accusations ciblées contre la France et ses alliés
Abdrahmane Tiani accuse la France, avec le soutien de l’Union européenne et de certains cercles de décision aux États-Unis de l’ancien régime, de manœuvrer pour reprendre le contrôle de l’espace sahélien, notamment en s’opposant à l’évolution politique née des révolutions populaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il dénonce la création de cellules secrètes à Paris, comme celle dirigée par Jean-Marie Bockel ou encore la "cellule Sahel de l’Élysée" confiée à Christophe Guilhou et Jérémie Robert, pour planifier des actions de déstabilisation politique et psychologique dans la région.
Ces cellules, affirme le président, bénéficieraient de « fonds illimités » et compteraient parmi leurs membres la DGSE française, des représentants de l’Organisation Internationale de la Francophonie et du ministère français des Affaires étrangères.
Une guerre de l'information et de la perception
Selon le chef de l’État nigérien, cette guerre ne se mène pas uniquement sur le terrain militaire, mais aussi dans les sphères diplomatiques et médiatiques. Il évoque un « plan d’amplification » de tout incident ou manifestation dans les États de l’AES, en particulier au Niger, dans le but de discréditer les autorités de transition et de nourrir l’opinion internationale contre elles.
Vers une nouvelle ère de souveraineté sahélienne ?
Pour conclure, le général Tiani appelle les peuples africains, et en particulier les citoyens du Sahel, à rester vigilants et unis. Il rappelle que la Confédération AES incarne une nouvelle dynamique de libération et de coopération régionale,
Regardez ci-dessous la vidéo complète de l’entretien exclusif avec le président de la République, le Général d'Armée Aboudrahmane Tiani.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)