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Uranium : Niamey dénonce une accusation infondée de Paris et réaffirme sa souveraineté

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dabdoulaye coulibaly dg de la rtnUne nouvelle controverse diplomatique oppose le Niger à la France autour de la gestion et de la commercialisation de l’uranium nigérien. En cause : des accusations relayées dans certains médias français évoquant un supposé « vol d’uranium », assorties de l’ouverture d’une enquête judiciaire à Paris. Des allégations fermement rejetées par les autorités nigériennes, qui y voient une remise en cause directe de leur souveraineté économique.

Des accusations jugées paradoxales et infondées
Depuis quelques jours, un changement de ton est perceptible dans une partie de la presse française. Après avoir reconnu, début décembre, le droit du Niger à mettre son uranium sur le marché international dans le respect des règles en vigueur, certains titres évoquent désormais un prétendu « vol de 1 000 tonnes d’uranium », qualifié de « vol en bande organisée ». Une contradiction dénoncée avec vigueur par les responsables nigériens.

Pour Niamey, il s’agit d’une accusation absurde : le Niger ne peut être accusé de voler une ressource naturelle issue de son propre sous-sol. Les autorités rappellent que l’uranium est une richesse nationale, placée sous la souveraineté pleine et entière de l’État nigérien, conformément au droit international.

La réaction ferme de la RTN depuis Bamako
Réagissant à cette affaire, Abdoulaye Coulibaly, Directeur général de la RTN, s’est exprimé depuis Bamako, où il participe aux préparatifs du deuxième sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Dans un commentaire sans détour, il estime que la France « se trompe d’époque » et semble agir comme si le Niger était encore sous domination coloniale. Il dénonce une posture paternaliste et méprisante, incompatible avec les aspirations souverainistes des peuples sahéliens.

Selon lui, accuser le Niger de détourner son propre uranium relève d’un renversement des rôles : « l’histoire du voleur qui crie au voleur ». Une image forte pour illustrer ce qu’il considère comme une tentative d’intimidation politique et médiatique.

Un enjeu de souveraineté et de droit
Au-delà de la polémique, le dossier de l’uranium s’inscrit dans une dynamique plus large de réappropriation des ressources stratégiques par les États du Sahel. Les autorités nigériennes affirment leur volonté d’user de tous les moyens légaux pour faire aboutir leurs revendications, tant sur le plan juridique que diplomatique.

Cette affaire illustre également la dégradation continue des relations entre Niamey et Paris depuis le changement de régime au Niger, sur fond de remise en cause des accords hérités de la période postcoloniale et de redéfinition des partenariats internationaux.

Un signal politique fort
Pour le Niger, l’enjeu est clair : faire respecter son droit souverain à disposer de ses ressources naturelles et à les commercialiser librement sur le marché international. Toute tentative de criminalisation de cette démarche est perçue comme une ingérence inacceptable.

À travers les propos d’Abdoulaye Coulibaly, c’est un message politique sans ambiguïté qui est adressé à la France et à la communauté internationale : le Niger entend défendre ses intérêts stratégiques et ne plus subir des accusations qu’il juge infondées, héritées d’une logique d’un autre temps.

Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)

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