TRANSITION/ ASSAINISSEMENT Tout, absolument tout, doit être fouillé pour que la vérité se sache
Par rapport à la gouvernance à conduire pendant cette transition, les Nigériens attendent mieux de la part du CNSP pour, d’une part,gérer avec rigueur le pays, notamment en servantdes compétences avérées du pays et, surtout, d’autre part, fouillersans complaisance la gestion qui a précédé l’arrivée au pouvoir du CNSP et dont se plaignent les Nigériens. Sur ce dernier point, les Nigériens sont intransigeants et disent ne rien céder. Leur argent volé doit leur revenir. Des gens ne peuvent pas aller s’endetter au nom du pays pour détourner les fonds empruntés et les leur faire payer, dédaignant le contribuable pour se construire, ici et là, des usines, des immeubles, sinon des buildings, des châteaux, d’énormes domaines. Issoufou Mahamadou est, pour les Nigériens, cet homme qui voulait tout posséder jusqu’au Niger entier pour lequel il devrait seul décider, n’épargnant aucun domaine pour avoir la main dessus et espérer construire sa toute-puissance par laquelle, il voudrait réussir à imposer une oligarchie dans le pays, non sans avoir castré tous les hommes du pays qui doivent alors désormais lui obéir au doigt et à l’oeil. Les résistants à cette tentation irrationnelle, devraient vivre l’exil, le bannissement et le goulag. La gestion du PNDS pose aujourd’hui un vrai problème, celui du devenir du Niger, menacé de dislocation sociale et de fragilisation économique, le sectarisme et la prédation l’ayant profondément marqué pendant douze années de je-m’en-foutisme.
Il faut qu’on arrive à mettre un mot sur toutes les tares qui ont été développées dans la gestion du pays depuis plus de douze ans et, ce, du fait des socialistes, afin qu’on les punisse par la rigueur qui sied et pouvoir, ainsi, dissuader tout récidiviste ou toute autre personne qui pourrait être tentée par les mêmes pratiques proscrites, parce que voulant s’enrichir avant l’heure et de façon malhonnête. Tous les ministères, toutes les sociétés d’Etat, dans leur gestion, doivent être inspectés avec minutie.Toutes les sociétés privées, par rapportà leurs devoirs fiscaux, doivent être auditées pour procéder aux réparations nécessaires, notamment par les redressements fiscaux qui s’imposent. Dans ce pays, les bonnes manières perdues doivent revenir et cela ne sera jamais possible par la mollesse et certaines attitudes qu’on observe. On sait qu’une partie de ce travail, sans que le Premier ministre n’attende trop d’avoir des injonctions, a été commencée avec la mise à nu de fonctionnaires apparemment fictifs qui volent l’argent publics. En vérité, il s’était agi d’une stratégie qui a consisté à donner des matricules « gratuitement » à des hommes et des femmes du clan, et avec laquelle l’on a permis à des « criquets pèlerins » de venir saccager les deniers publics alors que certains devraient rester ailleurs pour mener leurs activités.
Ces criquets-pèlerins avaient des matriculespour bénéficier, gratis, d’un salaire immérité et, souvent, sous la base d’un faux diplôme. C’est pourquoi, il urge, selon certains observateurs, de demander, à partir d’une certaine année, que la fonction publique, exige de ceux qui ont été recrutés, à partir de 2010 par exemple, d’amener leurs diplômes sur la base duquel ils avaient été recrutés. Cela est également valable pour certains reclassements dans l’administration de la fonction publique où l’on a connu les pires aberrations que l’on ne peut jamais avoir dans un pays normal.
Depuis que les diplômes pouvaient se fabriquer avec les ordinateurs, sinon depuis qu’ils pouvaient s’acheter, l’on assiste à tant de pratiques qui ont joué sur la qualité des hommes employés dans notre administration. D’ailleurs, combien de concours ont fait scandale sans que la Renaissance, à travers ces trois versions, n’ait eu le courage d’aller au fond des fraudes mises en exergue, irréfutables ? Si le Niger veut vraiment être un pays normal, de telles pratiques doivent y être combattues sans faiblesse. On a cru que le CNSP venait aussi pour ça. Faut-il croire que la hiérarchie militaire est mouillée dans l’affairisme pour voir ces indulgences incompréhensibles à l’endroit de la pègre délogée du pouvoir ? Voilà pourquoi, aujourd’hui plus qu’hier, il est important de tout assainir, de tout fouiller, et de combattre tout ce qui est tordu, pour que, plus jamais, de telles pratiques ne reviennent dans le pays et dans son administration. Nous devons être jaloux de nousmêmes et de notre pays pour donner à nous-mêmes et au monde qui nous regarde l’image d’un peuple sérieux et travailleur, d’hommes et de femmes affables et intègres auxquels on peut faire confiance et à qui, sans regret, l’on peut confier même des tâches énormes.
Nous devons, comme les autres peuples, nous comporter dignement, c’est-à-dire tout en ayant du respect pour la chose publique afin de protéger les biens publics et préserver les deniers qui doivent servir, non des individus isolés parce qu’ils seraient par les hasards de l’histoire ceux qui gouvernent, mais tout un peuple.
C’est donc ce gigantesque travail que devrait mener le CNSP et qu’attendent les Nigériens de leurs nouvelles autorités pour les rassurer qu’il est dans la dynamique souhaitée – pas celle d’Issoufou Sidibé – c’est-à-dire celle qui devrait conduire le pays à un nouveau destin qui les détourne de la descente aux enfers vers laquelle les poussait la gouvernance chaotique du parti d’Issoufou, de Bazoum et de Foumakoye. Un tel bien pour l’Histoire de tout un peuple ne saurait être trahi. Ce d’autant qu’au Premier ministre qu’on est allé chercher loin pour le ramener au pays alors qu’il avait refusé de s’associer à la gouvernance de ceux que les militaires ont défaits et qui l’ont pourtant souvent maintes fois sollicité, l’on ne peut pas faire ça pour finir par le dégoûter de cette affaire, lui qui acceptait enfin, non pas parce qu’il chômait, de venir servir son pays afin de l’aider à s’en sortir du gouffre où le plongeaient douze années de Renaissance tristement socialiste.
Quand on regarde le visage inquiet de l’autre qui a peur que sa gestion ne le rattrape, cherchant le moyen de distraire les Nigériens par les mimiques dérisoires des guignols de la dynamique, il faut surtout regarder ces autres visages méfiants qui commencent à ne plus comprendre et à se poser mille et une questions.
Ce pays, absolument, doit s’en sortir. Aujourd’hui. Car demain, ce sera tard. Trop tard peut-être.
Par Mairiga (Le Courrier)