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Suspension des autorisations d’ouverture de stations-services à Niamey : Abba a ses propres raisons que la raison ne sait pas...

Le Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables, Sani Issoufou Mahamadou, alias Abba, probablement, le ministre le plus puissant du Gouvernement d’Ouhoumoud Mahamadou, peut tout se permettre au Niger. En effet, il n’est pas n’importe qui au Niger, mais bien le fils de l’ancien président, Issoufou Mahamadou, qui a régné sur le pays durant une décennie. Faut-il le rappeler, avant de quitter définitivement le pouvoir (dans la forme, bien entendu, car dans les faits, il est omniprésent dans la gestion actuelle du pouvoir), il avait pris le soin d’assurer ses arrières en pesant de tout son poids pour faire nommer son rejeton au poste de Ministre du Pétrole, qui était détenu, sous son règne, par un de ses fidèles lieutenants, Foumakoye Gado. Certainement qu’il y avait beaucoup à découvrir au niveau de ce ministère-clé, au regard sans doute de la gestion patrimoniale du régime de la renaissance orchestrée pendant une dizaine d’années. On disait même qu’une grande partie de la production pétrolière du Niger aurait été hypothéquée pour de nombreuses années auprès de certaines institutions financières internationales. Et pour cacher toute cette forêt dense d’affaires louches, qui mieux que le fiston après le valet ? On savait aussi que sur la nomination du titulaire de ce ministère, plusieurs noms du parti rose avaient circulé avec des profils adéquats pour ce poste, mais, au finish, c’est le ‘’Boss’’ Issoufou, comme toujours, qui tranche en dernier ressort.

Après ces brefs rappels pour baliser, un peu, le terrain, l’on en vient, à présent, à cette décision surprenante de suspension de délivrance d’autorisations de mise en exploitation de stations-services dans la capitale, Niamey, prise par le Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables, Sani Issoufou Mahamadou. C’est vraiment extraordinaire de la part ce prince enfant gâté, qui cherche à chier sur la république par cette mesure étonnante, mais non dénuée d’intérêts personnels ! En effet, sans avoir procédé à un diagnostic général de la question de la prolifération des stations-services à Niamey pour en connaître les causes, le fiston Ministre a manqué-là, une bonne occasion de celer son incompétence notoire à diriger une entité pareille. Il oublie ou feint d’oublier que ce phénomène de pullulement de ventes d’hydrocarbures dans la capitale n’est qu’une simple conséquence de l’inconséquence politique dans la gestion de ce dossier par le régime de son père-président. Toutes ces dérives actuelles dans ce domaine sont la résultante de la gestion du régime de la renaissance de son père-président. C’est sous le règne de son père le président que toutes ces autorisations pléthoriques avaient été délivrées au profit d’une clientèle politique bien déterminée. D’immenses fortunes se sont bâties dans le pétrole, et c’est aujourd’hui seulement que le Ministre Abba Issoufou trouve que c’est trop et dangereux pour la sécurité ! Hey, de qui se fout-on dans cette histoire digne d’un vaudeville de campagne dans toute sa grossièreté et dans toute sa dimension grotesque ?

Qui sont aujourd’hui les propriétaires de ces stations-services qui poussent comme des champignons à tout coin de rue de Niamey, qui achètent à prix d’or de vieilles concessions en situation successorale pour y ériger des pompes ? A quel parti politique appartiennent-ils ? Où était le Ministre Abba, lorsque, plusieurs fois, des riverains s’opposaient à la construction de stations-services dans les zones habitables, mais en vain, car, la trop grande influence de ce puissant lobby lui assure tout ? C’est aujourd’hui seulement que l’on découvre que cela est dangereux et qu’il faut l’arrêter ! Après avoir fait essaimer ces stations-services dans la capitale assez suffisamment (même les distances de séparation légales entre stations-services sont foulées aux pieds), on vient, curieusement et grossièrement décréter la fin de la récréation par un arrêté qui sonne comme un édit royal, signé du prince héritier du Trône de ‘’Sa Majesté Issoufou Mahamadou 1er’’ ! Quid de toutes ces stations-services installées en violation flagrante de la législation en la matière ? Pauvre Niger, il aura fallu que tout le mal soit définitivement installé pour que l’on veuille le combattre aujourd’hui ! Oui, le Ministre Abba a aussi ses propres raisons que la Raison ne sait pas, dit-on souvent ! Et s’il s’agissait d’une mesure commanditée par les leaders du secteur en vue d’asseoir leur hégémonie monopolistique dans ce trafic très lucratif d’hydrocarbures ? Qui a, aujourd’hui, intérêt à cette mesure de suspension des autorisations de permis de ventes d’hydrocarbures ? voyez-vous, toute la supercherie du Ministre du Pétrole est grotesquement cousue de fil blanc, car, l’on voit bien qu’elle vise tout simplement au maintien d’une certaine position dominante actuelle que l’on voudrait soustraire à une concurrence de plus en plus féroce. Faux, il n’agissait point de la dangerosité de l’activité en question, mais bien pour des raisons bassement sordides de participation à une entreprise de maintien de position dominante au bénéfice d’une clientèle politique donnée qui en contrôle, aujourd’hui, toute l’économie ! C’est de la poudre aux yeux, du pipo que l’on dise agir pour la sécurité des gens, mais, en réalité, on fait le jeu de ses propres intérêts, quand l’on sait toute l’énormité des fortunes issues de cette traite et surtout la grande capacité corruptive digne d’un film du grand cinéaste ivoirien, Sidiki Bakaba. Au regard de tout ce qui précède, l’on ne saurait s’empêcher de suspecter le Ministre Abba de participation ou de prise d’intérêts privés dans cette affaire, car, on ne voit guère d’autres explications plus plausibles que cette situation du ‘’Médecin de Gafiré’’, du médecin après la mort. Voilà, chers lecteurs, de façon succincte, les tenants et aboutissants de cette mesure de suspension de délivrance d’autorisation de mise en exploitation des stations-services dans la capitale. On avait connu, par le passé, dans le monde, les rejetons présidentiels ‘’Papa m’a dit’’, aujourd’hui, au Niger, on découvre des fistons de ce genre ‘’Papa est là’’, et la figure d’un Abba Issoufou en est, sans doute, la parfaite illustration. C’est tout simplement triste pour le Niger !

Sanda