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Situation des médias privés sous la transition en cours : Entre précarité et menaces de fermeture…

Situation des médias privés sous la transition en cours : Les acteurs souhaitent l’accompagnement du CNSP pour une sortie de crise

Depuis les évènements du 26 juillet dernier, les médias tant publics que privés font face à des défis considérables liés aux arrêts des activités commerciales qui permettent leur survie. Il s’agit notamment des couvertures médiatiques des ateliers, séminaires de formations et autres évènements. Comment ces medias parviennent-ils à tenir après le coup d’Etat intervenu le 26 juillet 2023 au Niger ? « Très difficilement » ! Répondent bon nombre d’acteurs qui accusent le manque d’accompagnement à ce secteur jouant un rôle central dans la lutte de libération du peuple souverain du Niger.

Il n’est un secret pour personne, bien avant le coup d’Etat, la situation au niveau des medias privés est assez dérisoire voir pitoyable car ces medias privées vivaient dans des conditions de vie très précaires plongeant ainsi certains dans plusieurs mois d’arriérés de salaire pour d’autre au-delà. Certes, il y a l’accompagnement de l’Etat à travers le fond d’aide à la presse mais depuis des années ce fond est attribué aux medias de manière indirecte, c’est-à-dire le media exprime ses besoins en termes de matériel et le conseil supérieur de la communication achète le matériel et le mettre à la disposition dudit media et même quand le fond est attribué en nature, c’était une enveloppe très dérisoire qui ne permettait pas de répondre aux vraies attentes de ces medias.

En effet, pour une entreprise de presse surtout privée, l’un des moyens de survie ce sont les couvertures médiatiques et avec les sanctions cyniques inhumaines et iniques de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (CDEAO) imposées au Niger, beaucoup de partenaires ont dû suspendre leur financement pour des couvertures médiatiques et reportages que pourraient éventuellement couvrir les organes de presse.

« Les spots publicitaires se font de plus en plus rare, et quand vous faites des activités le recouvrement devient difficile du fait que vous trouvez beaucoup de clients qui disent qu’ils ont un seuil limité à la banque en matière de payement. Ce qui fait que vous pouvez sortir toute une journée et sans faire des recettes. Si par exemple avant on peut avoir 100.000 F de recette, maintenant c’est à peine que nous recouvrons 10.000 F » a expliqué Abedel-kader Hamadou, directeur commercial de la radio et télévision privée Bonferey. « Nous vivons une situation financière plus que difficile surtout pour une entreprise de presse privée, nous faisons face à des charge énormes telles que l’électricité, le carburant pour alimenter le groupe électrogène, des charges liées aux salaires et bien d’autres dépensent pour le bon fonctionnement de la boite » a-t-il-ajouté.

Face à cette insuffisance voire quasi-absence de couvertures médiatiques doublée d’une crise financière et économique, beaucoup de medias accusent aujourd’hui plusieurs mois d’arriérés de salaires et d’autres font face à des menaces de fermeture. Malgré cette batterie de défis à laquelle est confronté le secteur, les journalistes continuent d’exercer convenablement leur noble mission d’informer sainement tout en accompagnant les actions salvatrices du Conseil National pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP) et du vaillant peuple dans sa marche vers sa vrai souveraineté. C’est pourquoi, le Collectif des Organisations Socioprofessionnelles des Medias et Journalistes (COS/MJ) appellent le CNSP à avoir un oeil regardant sur la situation dans laquelle végètent les medias privés.

« On a vu le CNSP est entrain de rencontrer toutes les couches socioprofessionnelles pour s’imprégner des difficultés que rencontre ces différents secteurs mais aussi voir quelle solution y a apporté. Mais dans cet élan, malheureusement jusque-là, on n’a pas vu le tour de la presse. La dernière fois on a vu les artistes ont été reçu, ce qui est une bonne chose… et beaucoup d’autres secteurs ont été reçu et la presse attend toujours d’être reçu pour également parler de ses problèmes parce qu’aujourd’hui tout le monde sait l’importance du travail énorme de la presse public comme privé au tour de ce noble combat pour la sauvegarde de la patrie par ce que toutes les actions qui ont été faites, c’est par les canaux de la presse qu’elles ont été relayées donc c’est la presse qui fait échos de tout ce qui se passe. Je pense à ce niveau qu’il y a véritablement de raisons à s’inquiéter et nous estimons que très rapidement des mesures seront prises par les autorités compétentes » a indiqué Moudi Moussa, membre du Collectif des Organisations Socioprofessionnelles des Medias et Journalistes (COS/MJ).

De l’avis du Réseau des Radios et Télévision Indépendantes du Niger (RRTIN), des procédures ont été d’ores et déjà entamées en vue de rencontré le régime militaire dans le but de lui présenter ses doléances et obtenir une sortie de crise. « Déjà avant l’avènement des autorités militaires nous avons engagé des discussions avec l’ancien régime qui avait demandé de mettre un comité sur place pour faire un travail que nous avons d’ailleurs fini. Et comme le travail est déjà fait, nous allons rencontrer le CNSP et lui présenter nos doléances pour une sortie de crise parce que aujourd’hui sans l’accompagnent de l’Etat nous ne pouvons pas nous en sortir alors que nous faisons du service public. Et il y a plusieurs choses que nous allons proposer qui vont non seulement avec les intérêts du gouvernement mais aussi des medias privés » a conclu Ismael Alhassane Abdoulaye, SG RRTIN.

C’est dire que les autorités de transitions devraient veiller à ce que les medias fassent convenablement leur travail, en toute sécurité mais aussi et surtout faire en sorte que les journalistes soient protégés dans l’exercice de leur noble mission d’information du public. Et comme le dit l’adage, les medias constituent le quatrième pouvoir. 

Hannatou Daouda