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Scandales de la Renaissance sous Issoufou : Des « boutures de manioc » aux tubercules pourries déterrées

De sa gestion, tirant lui-même des glorioles, exhibant des échangeurs-ponts secs, de hauts bâtiments qui trônent vaniteusement dans la ville au coeur de nos misères et de nos malaises, des hôtels pour les fantaisies des nouveaux riches et de leurs enfants gâtés, des rails archaïques devenus pour le grand bâtisseur le « plus grand regret », des sommets tenus dans le pays là encore au coeur d’un pays divisé, presque irréconciliable, l’ancien président n’en était que très flatté alors que ses concitoyens sont restés pendant la période plus misérables que jamais à l’exception pour engranger des milliards de quelques privilégiés tapis dans son ombre pour user de pratiques désuètes, anormales. Alors que l’on cherche un Nigérien bien nourri, bien éduqué, bien portant, mieux loti, l’homme friand de vanité nous montre du béton, des fleurs dans la ville, des fêtes insouciantes de notre mal-être. Il ornait son bilan des couleurs de l’artificialité, heureux de servir aux Nigériens des vessies à la place de lanternes escomptées. Et des chiffres peu sérieux venaient étayer le travail d’hercule réalisé en dix années qui n’auront été que des années de parasitage autour de l’appareil d’Etat sur lequel s’agrippaient, comme sangsues, des socialistes prédateurs qui ont dévasté les deniers publics, violenté les lois et les procédures, et ruiné le pays et notre réputation de Nigériens, regardés désormais à travers le monde comme des voleurs, de grands bandits d’Etat dont les plus assermentés n’ont que faire de leur engagement moral devant la nation.

Il y a quelques années, un homme présentait aux Nigériens un livre intéressé qu’il intitulait Les Boutures de manioc et peut-être qu’il n’a pas tort lorsqu’il peut ne pas se rendre compte que c’est par l’inconscient qu’il a cette écriture prémonitoire qui conforte aujourd’hui notre analyse. En effet, si des boutures ont été plantées, il est vrai qu’aujourd’hui, au regard des révélations qui se font chaque jour, en fin de saison d’inculture politique, l’on arrive à un résultat qui expose à l’indignation générale, le vaste crime d’un régime qui a spolié l’Etat et paupérisé les Nigériens pour laisser à la lisière de nos misères, quelques nouveaux riches qui comptent sans finir nos milliards volés. Autant dire que c’est partant de rien, sans racine, que des gens devenaient riches, souvent insolemment riches. C’est donc cette gestion chaotique que les PTF (Partenaires Techniques et Financiers), avec à leur tête la France et Emmanuel Macron, avaient soutenue et présentée au monde comme un exemple, comme un succès, comme un modèle. N’est-ce pas Yves Le Drian ? Est-ce à cette fin – pour le vol notamment – que les partenaires consentent tant de fonds au pays ? Est-ce donc pour voir, au bout des magouilles et des complicités, des hommes et des femmes se servir de la manne pour ériger cet empire des milliardaires ? Peut-on croire que certains auraient aussi eu leur part de la malbouffe pour se taire face à tant de crimes ? Tant les Nigériens se demandent pourquoi tant de silence de la part de ces partenaires, surtout lorsque dévoilant le crime, des acteurs de la société civile sont conduits en prison sans la manière et pour de longs mois sans qu’on ne puisse prouver devant les juridictions ce dont on les accable. On peut d’ailleurs comprendre les relents autocratiques d’un système de plus en plus en allergique à la contradiction et pour ce fait de plus en plus impopulaire dans le pays. Il ne pouvait avoir des moyens de rétorsion que de confiner les mal-pensants, de les « isoler », pour reprendre une expression fétiche d’une époque. Jamais régime, y compris de dictature, n’a emprisonné les Nigériens comme l’a fait le système mis en place en 2011 par le PNDS-Tarraya. Avec le recul, on peut comprendre pourquoi Issoufou ne voulait pas d’une opposition forte, ne voulant que des opposants soumis qui viennent quémander à ses pieds, et d’une société civile critique contre lesquels son système peut alors utiliser tous les moyens pour les anéantir et les réduire au silence dans l’indifférence totale de partenaires et notamment d’institutions internationales installées dans le pays et qui peuvent prétendre, juste par principe, se battre à nos côtés pour la promotion d’une bonne gestion et de valeurs démocratiques. Personne ne peut comprendre leurs silences déroutants face à tant de libertés confisquées, à tant d’injustices criardes, face à tant de hauts faits de corruption et de détournement. Et aujourd’hui, c’est avec intérêt que les Nigériens se demandent s’ils peuvent s’accommoder encore d’un tel système que tout le monde rejette dans le pays, y compris des intellectuels intègres du parti, pour soutenir le nouveau président dans la lutte vigoureuse contre l’impunité afin d’assainir l’administration publique et faire payer à chacun ses forfaitures et, à la fin, moraliser la vie publique. Il faut rappeler opportunément qu’à son discours d’investiture, il annonçait que désormais, plus personne ne sera d’aucun secours pour un autre, chacun, dans le pays devant s’assumer pour répondre seul de sa gestion.

Et les tubercules sortent de terre…pourries
Après le bouturage, c’est la saison de la maturité et depuis des jours, et de la succulente récolte de rocambolesques scandales sont révélés, et ce après que celui qui, ayant veillé sur le champ pour laisser impunis tant d’actes et de crimes, soit parti du pouvoir. Depuis, chaque jour qui passe, via les réseaux sociaux, l’on n’entend que la révélation de scandales dans lesquels, bien d’hommes et de femmes, dont une majorité est encore aux affaires, se seraient trempés pour avoir le courage, si l’on avait été dans une démocratie normale, de démissionner d’eux-mêmes pour aller se mettre à la disposition de la Justice afin de se laver d’accusations somme toute trop graves qui ne peuvent rester impunis. Il y va de leur honneur et de l’honneur de familles souvent accusées à tort ou à raison dans les différentes sales affaires. De la présidence, avec le cas Ibou Karadjé qui cache encore bien de malfrats de gros poils jusqu’ici hors de portée de la justice nonobstant la déclaration de foi de Bazoum Mohamed le 2 avril dernier, l’on découvre d’autres champs de ruine après le passage dévastateur des prédateurs roses que le butin du crime a rendu puissants au point de devenir intouchables. Comment ne pas s’offusquer d’entendre tant de ces pratiques amorales que personne ne peut imaginer avoir cours dans le pays et que personne ne puisse rien contre pour les laisser se perpétuer et laisser des gens nous narguer du haut de leur fortune acquise avec notre argent volé, s’emportent des citoyens sidérés ? Pire, ces crimes révélés ne mettent pas en cause de petits millions mais des milliards à chaque fois. Tous les services, toutes les entreprises, tous les projets et programmes, toutes les sociétés d’Etat sont devenus des mines d’or à la merci de la gloutonnerie d’orpailleurs qui raflent jusqu’à la dernière pépite. Et la fin, c’est un Niger gringalet et squelettique – car dernier toujours de la planète – qu’ils laissent aux mains de Bazoum Mohamed pour lui demander de le relever sans punir, sans demander des comptes, toute chose impossible quand on sait que Bazoum ne sait pas inventer de l’argent. La dernière fois, il était bien obligé de souscrire à un emprunt obligatoire pour renflouer les caisses vidées de l’Etat dont il a hérité de son prédécesseur. Passé ce scandale au ministère de la Défense connu sous l’appellation non moins célèbre de MDN-Gate pour lequel les Nigériens attendent toujours une suite judiciaire pour la mémoire de ces nombreux soldats tombés sous les balles assassines de criminels et le respect de familles encore dans le désarroi et l’amertume, il y a encore une liste longue, très longue d’affaires louches à exhumer de terre. Il y a donc, l’autres bijoux qui ornent le bilan du régime, serti de son or brillant d’uranate stylisé «uraniumgate. D’ailleurs, peut-il plus longtemps, survivre d’emprunts obligataires, de petits bricolages qui ne peuvent à la longue que lui compliquer la situation d’une économie difficile à redresser avec, en sus, les contingences liées à la pandémie de la Covid 19, au terrorisme et au sauvetage d’une école qui demande beaucoup et pour lequel, en plus de la sécurité, le nouveau président s’est engagé ? La solution de la justice s’offre pour lui comme la solution ultime pour faire payer ceux qui ont volé l’argent public.

SOPAMIN, l’autre caverne ?
Cette semaine encore, par les réseaux sociaux l’on apprend un autre scandale à la SOPAMIN, une autre société que d’aucuns considèrent comme une vache à lait qui n’existe que pour le confort d’individus non du Niger qui avait pourtant rêvé du meilleur quand sortira dans les confins de la Sirba son premier lingot d’or que célébrait un ancien ministre des mines qui finit par porter le sobriquet de « Lingot d’or ». L’homme devenu silencieux, est sans doute déçu de la gestion de ceux qu’il soutenait. En attendant de savoir davantage sur le scandale soupçonné, il faut dire que par les pratiques décrites par un ancien agent de la société, acteur de la société civile, l’on ne peut que s’offusquer de ce que les cadres nigériens ne soient plus capables du bien pour avoir de la rigueur dans leur travail. Comment peut-on avoir tant de légèreté dans son travail jusqu’à croire que par des connivences arrangées l’on pourrait se mettre à l’abri de poursuites pour des crimes avérés ?

Il ne reste plus qu’à attendre que le contentieux avec Tanaadi s’éclaire pour savoir que la mutuelle ait oui ou non, reçu les milliards « sécurisés » dans ses coffres-forts pour certainement faire du blanchiment. En tout cas les Nigériens, eux, restent hébétés, à savoir davantage sur cet autre « collier brillant » de la renaissance qui lui encombre certainement aujourd’hui le cou de ses ostentations pour se sentir achalandée par cet autre bijou qui ne moire pas, pardon, par cette autre tubercule, devenue grossière et caricaturale dans sa joaillerie de grand brigand.

En attendant de découvrir la mine de l’or noir…
C’est assurément l’un des plus profonds trous noirs qui cache bien de crimes insoupçonnés dans un secteur apprivoisé jusqu’au Fils par le système sortant. Il y a à douter de la gestion du pétrole nigérien quand on sait après plusieurs années d’exploitation, les Nigériens se demandent bien ce qu’a pu leur apporter leur pétrole qui coûte moins cher à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays, toute chose trop bizarre que le ministre de l’époque, on ne sait par quelle savante intelligence économique, pouvait justifier pour trouver la pratique normale et surtout bénéfique pour les Nigériens. Il y a encore d’autres terres à prospecter car là aussi, les boutures ont certainement produit de larges tubercules qui pourraient encore sidérer les Nigériens qui n’ont pas fini de découvrir les conséquences de la gestion mafieuse de ceux qui prétendaient avoir fait du Niger un Eldorado, un véritable pays de cocagne. Normal car ils confondaient leur condition à celle d’un pays qu’ils ont saccagé et ruiné. La dérive ne doit pas continuer et il faut vite agir pour promouvoir des pratiques orthodoxes dans notre administration gangrenée par la corruption, le favoritisme et l’affairisme.
Réhabiliter notre image…

La renaissance acte III fait aujourd’hui face au défi de la justice pour réussir sa communion avec un peuple dépité par dix années de gabegie et de non-droit. Il y a urgence à revenir aux valeurs de dignité, de rigueur, de don de soi, d’intégrité, de justice et d’impartialité qui ont jusqu’ici distingué l’homme nigérien. Pour notre réputation commune, il y a à soigner notre image que des pratiques aussi malsaines ont ternie pour donner de nous une image négative qui nous humilie auprès des autres peuples. Le Niger, peut-il se libérer de ces prédateurs pour émerger et Bazoum de cette meute de voleurs qui voudrait le prendre en otage pour maintenir l’impunité ?

Et le Niger est à un autre tournant de son Histoire…

Par Waz-Za