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Scandale au Niger : Découverte de la corruption financière après le coup d'État - Par Amadou Bounty Louindou Diallo

Colonel Abdoul Wahid DjiboLe coup d’Etat du 26 juillet a ceci de particulier qu’il va révéler la gabegie dont nos finances publiques ont fait l’objet douze années durant.

Au début, l’opinion était sceptique. On disait les généraux auteurs du coup d’Etat trop poches du régime déchu pour oser faire son procès. Malgré la mise en place de la COMMISSION DE LUTE CONTRE LA DELINQUANCE ECONOMIQUE, FINANCIERE ET FISCALE, une bonne partie de l’opinion était restée sceptique. Surtout que dans sa perception des choses, elle trouvait ladite commission lente dans son action. Et pourtant. Trois mois de travaux de la Coldeff ont suffi pour obtenir des résultats tangibles. Douze milliards engrangés en un seul trimestre de travail. Qui dit mieux ?

Les nigériens découvrent l’ampleur des dégâts causés par une douzaine d’années de gestion de leur pays par la renaissance dans ses actes 1 et 2. Ces actes ont pour noms, crimes économiques, dols, péculats, concussions, rapines et vols de la fortune publique. Le Niger est outragé par ses propres fils au point où on se demande même si ce sont ses fils légitimes. Au Cameroun, il y a quelque temps, le tribunal criminel spécial a condamné le sieur EMMANUEL LEBOU auteur d’un détournement du budget de l’Etat à hauteur de 1800000 f par mois et ce pendant plus de dix ans a 104 ans de prison ; l’intéressé s’est octroyé 2130 matricules fictifs engrangeant ainsi près de deux milliards par mois à lui tout seul pendant plus d’une décennie. Lebou est un ramasseur de ballons dans le jeu mené par les renaissants sur nos finances publiques. Ici, l’unité de compte est le milliard. Vous avez bien entendu, le milliard c’est l’unité de comptes au Niger dans les cas de malversations financières. Aucun secteur de la vie sociale n’est épargné : la défense, la sécurité extérieure, les services intérieures, la sante, la communication présidentielle, et même l’enseignement supérieur, censé former les hauts cadres de demain.

Le cas de la CENI st ahurissant. L’organe est censé offrir les meilleures élections possibles au pays. Pour cela, l’Etat et les partenaires n’ont pas lésiné sur les moyens. A la CENI on est passé de L’Etat de droit promis à la jungle. Comptabilité approximative, ou inexistence carrément de comptabilité. L’Etat et les finances publiques sont devenus des « affaires privées », des choses à manipuler à sa guise. La fortune publique est dissipée, dissimulée. Mêmes les hommes politiques partenaires ne le sont que de nom ; on les manipule en fonction des milliards subtilisés au trésor public. Hier manipulés sur la base des dossiers et sur instruction d’un manitou tout puissant, les voilà aujourd’hui désormais devant la COLDEFF apeurés et tremblants dans les locaux d’une entité chargée de récupérer la fortune publique ans état d’âme ; hier ils ont tremblé devant issoufou pour accepter l’inacceptable, c’est a dire la candidature indue et inappropriée de Bazoum ; aujourd’hui, à l’image de Aicha tremblée, ils sont devant la COLDEFF a leur corps défendant pour répondre de leur forfaiture. Hier peureux, aujourd’hui peureux, ils doivent faire leur introspective et se dire qu’il vaut mieux , une fois au pouvoir, se battre pour des valeur au lieu de chercher à remplir son compte bancaire de billets indus.

Les dégâts sont tellement immenses que ne voyant pas lui-même clair, malgré l rapports, malgré les inspections, que le général Tiani a décidé de faire l’audit du pétrole nigérien. Sans préjuger des résultats des enquêtes dans le domaine du pétrole, on peut dire que la, l’Etat n’existait pas. Le pétrole est passé du statut de chose publique RES PUBLICA à celui de chose privée. Les tenants du pouvoir se sont appropriés cette immense partie de la fortune publique. Pas besoin de citer des noms. Chacun sait qui a fait mains basses sur l’or noir du pays.

Sincèrement les dégâts sont énormes et exigent, un traitement spécial ; la COLDEFF abat un travail colossal qu’il convient de saluer. Il faut mettre sur pieds un tribunal spécial pour juger tous les criminels impliques dans cette kleptocratie qui a fait perdre a notre pays des sommes colossales. Le travail de ce tribunal sera circonscrit dans l’espace et dans le temps. Ses jugements serviront d’exemples à ceux qui, demain, seront appelés à gérer les deniers publics.
Par Amadou Bounty Louindou Diallo (L'Actualité)