Santé publique au Niger : des réformes majeures annoncées pour améliorer l’accès aux soins

Le Niger a engagé une nouvelle phase de réformes structurelles pour améliorer l’accès des populations à des soins de santé de qualité. L’annonce a été faite par Dr Mallam Ekoye Saidou, Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, lors d’une séance plénière du Conseil consultatif de la refondation (CCR), présidée par Dr Mamoudou Harouna Djingarey.
Ces mesures s’inscrivent dans le Programme pour la Refondation de la République (PRR) 2025-2029, notamment son axe 4 consacré à l’accélération des réformes sociales, qui place le bien-être et la santé des populations au rang de priorités nationales. Leur mise en œuvre repose sur le Programme de développement sanitaire (PDSS), aligné sur les objectifs de la Couverture sanitaire universelle (CSU).
Santé communautaire et résultats mesurables
Au cœur de cette stratégie figure le renforcement de l’approche communautaire, avec la révision du Plan stratégique national de la santé communautaire 2025-2029 et la mobilisation de 25 944 relais communautaires par l’État à partir de 2024. Selon les données officielles présentées, cette dynamique a permis, entre 2022 et novembre 2025, la prise en charge de plus de cinq millions d’enfants contre des maladies prioritaires, ainsi que l’orientation de centaines de milliers de femmes vers la planification familiale, les soins prénatals et la vaccination.
Ressources humaines, pilotage et gouvernance
L’État a parallèlement renforcé les ressources humaines de santé, avec des recrutements effectués par l’administration et ses partenaires techniques, et consolidé les outils de pilotage à travers le déploiement du Tableau de bord santé, permettant un suivi régulier de la performance à tous les niveaux. Cette approche est appuyée par un dialogue de gestion renforcé avec le ministère de l’Économie et des Finances, fondé sur les résultats.
Les premiers indicateurs témoignent d’une amélioration progressive : le taux d’accouchement assisté est passé de 36 % en 2022 à 42,5 % en septembre 2025, tandis que la quatrième visite prénatale a progressé de 32,7 % à 38,2 % sur la même période.
Plateaux techniques et coopération régionale
Les réformes ont également permis des avancées notables dans le renforcement des plateaux techniques, avec l’équipement des hôpitaux en imagerie médicale, la création d’unités de dialyse dans certaines régions et le développement de soins spécialisés, notamment à l’Hôpital général de référence de Niamey. Dans le même temps, le Niger renforce sa coopération sanitaire avec les pays de la Confédération AES, notamment à travers l’amélioration de la prise en charge transfrontalière des patients.
Défis persistants et perspectives
Malgré ces progrès, les autorités reconnaissent des défis majeurs, liés à la qualité de l’accès aux soins, à la motivation des relais communautaires, à la montée en charge de l’assurance maladie départementale et à l’amélioration des infrastructures de base dans les centres de santé.
En perspective, plusieurs chantiers structurants sont annoncés : introduction de nouveaux vaccins, construction et réhabilitation d’infrastructures sanitaires, solarisation de centres de santé, création de nouvelles unités de dialyse, acquisition d’équipements lourds et renforcement du système de référence-évacuation.
À travers ces réformes, le gouvernement nigérien affirme sa volonté de faire de la santé un levier central de la refondation nationale, en combinant proximité, performance et souveraineté sanitaire au service des populations.
Aïssa Altiné (Nigerdiaspora)