Réunion sur l’évaluation de la politique opérationnelle 7.30 de la Banque Mondiale :L’Institution réaffirme sa volonté de travailler avec le Niger sous le leadership du gouvernement
Le Premier Ministre, Ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a présidé, dans l’après-midi du jeudi 15 février à son cabinet, une réunion d’évaluation de la politique opérationnelle 7.30 de la Banque Mondiale. La cérémonie s’est déroulée en présence de Mme Clara Desousa, Directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, des membres du gouvernement ainsi que des cadres de la Banque Mondiale.
À cette occasion, la directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso a indiqué que depuis les événements du 26 juillet, la Banque Mondiale a conduit une évaluation de la politique opérationnelle 7.30. « Cette délégation est venue avec la ferme volonté et la détermination de pouvoir résoudre tous les obstacles qui restent pour une reprise totale du développement d’aide de la Banque Mondiale au Niger », a-t-elle expliqué.
Mme Clara Desousa a ajouté que les opérations de la politique opérationnelle 7. 30 sont un processus formel de vérification sur le terrain dans lequel certains critères clés sont réunis, aussi bien pour la reprise des décaissements en cours, que pour l’engagement des nouveaux financements. « Cette vérification, surtout de nature juridique, vise essentiellement à nous assurer que nous avons les informations nécessaires pour bien maîtriser les projets en vigueur et préparer de nouveaux projets », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, la Directrice des opérations de la Banque Mondiale a expliqué que dans le cadre de cette mission d’évaluation, le Premier ministre a demandé de mettre un accent particulier sur la restructuration du portefeuille et l’alignement aux nouvelles priorités. À cet effet, « nos équipes et le gouvernement nigérien vont travailler ensemble pour examiner le portefeuille et le recalibrer en accélérant la mise en œuvre des projets ; nous aurons très rapidement beaucoup d’impacts sur les populations », a-t-elle déclaré. Mme Clara Desousa a enfin réaffirmé la volonté de la Banque Mondiale à travailler sous le leadership du gouvernement. « La Banque Mondiale est un partenaire pour vous accompagner dans la réalisation de vos priorités », a-t-elle conclu.
De son côté, le Premier Ministre, Ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a insisté sur la restructuration du portefeuille pour instruire de nouveaux projets avec à la clé un appui budgétaire que le pays voudrait avoir pour soutenir le nouveau programme qui est actuellement en gestation et où en phase de finition.
« Une occasion de ce genre est importante pour qu’entre partenaires, nous puissions nous dire un certain nombre de vérités », a-t-il dit.
Pour M. Ali Mahaman Lamine Zeine la banque mondiale est le premier partenaire de notre pays. « Mais nous avons déploré que la Banque Mondiale ait pris trop de temps pour effectuer cette évaluation qui est importante pour une reprise de coopération », a-t-il souligné. Le Premier ministre a aussi déploré la précipitation avec laquelle la Banque mondiale s’est alignée sur la batterie de sanctions primitives décidée par la CEDEAO. « Je ne crois pas avoir rencontré dans les textes de la Banque des mesures de ce type qui viennent soutenir les fermetures des frontières, allant jusqu’à des sanctions sur les produits de première nécessité. Cela a été un choc pour nous parce que nous savons ce que la banque est capable de faire il y a une quinzaine d’années dans ce pays avec sensiblement la même situation », a-t-il relevé.
Le Premier ministre a reconnu les efforts de la Banque Mondiale au Niger. « En 1999, le Niger a connu une situation extrêmement difficile, ce sont des arriérés antérieurs et extérieurs extrêmement importants dus à une rupture de relation avec tous les partenaires. Et malgré cela, en 2000, la Banque Mondiale est la seule institution qui a cru en notre pays en l’absence des programmes avec le FMI et avec tous les autres partenaires, pour nous appuyer à travers un de ces objectifs qui est celui d’aider les pays en détresse à sortir de la pauvreté », a-t-il indiqué.
Yacine Hassane (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org/