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Réformes au Niger : Le Conseil Consultatif de la Refondation entre en Fonction

reformes au niger le conseil consultatif de la refondation entre en fonctionDans une démarche décisive visant à renforcer les fondements institutionnels de la République du Niger, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, a signé, le 18 avril 2025, une ordonnance majeure officialisant la création du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR). Cette structure, prévue par l’article 68 de la Charte de la Refondation adoptée le 26 mars 2025, est appelée à jouer un rôle stratégique dans la dynamique de refondation politique, sociale et institutionnelle du pays.

Un organe consultatif aux prérogatives larges
Le CCR est chargé de donner son avis au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et au Gouvernement sur toute question touchant à la vie de la Nation. Il peut également, de sa propre initiative, formuler des propositions et recommandations sur les grandes orientations nationales.

Cette capacité d’autosaisine fait du CCR un véritable moteur d’innovation et de réflexion stratégique. Il représente aussi le Niger dans les instances parlementaires régionales et internationales, affirmant ainsi son ancrage dans la diplomatie interparlementaire.

Une composition représentative et inclusive
Le Conseil est composé de membres nommés par décret présidentiel, issus des différentes couches sociales et professionnelles du pays. Tous portent le titre de conseiller, n’exercent pas de mandat électif, et peuvent être révoqués selon les mêmes modalités que leur nomination. Ils agissent exclusivement dans l’intérêt général, indépendamment de leur structure ou localité d’origine.

Le Bureau du CCR comprend :

  • un (1) Président
  • sept (7) Vice-Présidents
  • un (1) Rapporteur général
  • trois (3) Rapporteurs
  • six (6) Présidents de commissions
  • six (6) Secrétaires de commissions

Le Bureau peut être assisté de conseillers techniques et dispose d’un cabinet comprenant notamment un chef de cabinet, un attaché de presse et des agents de sécurité.

Des commissions spécialisées pour une action ciblée
Le CCR s’appuie sur six commissions thématiques, chacune composée d’un président, d’un secrétaire et de membres :

  1. Paix, sécurité, réconciliation nationale et cohésion sociale
  2. Refondation politique, culturelle et institutionnelle
  3. Économie et développement durable
  4. Géopolitique et environnement international
  5. Justice et droits de l’homme
  6. Santé, éducation et affaires sociales

Ces commissions permettent une analyse approfondie des enjeux prioritaires et structurent l’action du CCR autour des grands défis du pays.

Fonctionnement, financement et transparence
Le Conseil se réunit en deux sessions ordinaires par an, d’une durée maximale de 15 jours chacune, et peut être convoqué en session extraordinaire pour un maximum de 5 jours. La convocation est faite par le Président de la République, suivant un ordre du jour déterminé.

Les travaux font l’objet de procès-verbaux et leurs résultats sont portés à la connaissance du public, renforçant ainsi la transparence et la redevabilité de l’institution. Les recommandations sont directement transmises au Chef de l’État.

Le CCR est entièrement financé par le budget national. Le Président du Conseil en est l’ordonnateur. Les membres bénéficient d’indemnités journalières pendant les sessions, et certains postes – membres du Bureau, présidents et secrétaires de commissions – perçoivent également un traitement mensuel et des avantages fixés par décret. Les spécialistes appelés en renfort sont également indemnisés.

Supervision et garde-fous institutionnels
Le Ministre d’État en charge de l’Intérieur est chargé du suivi des activités du Conseil et en rend compte au Président de la République. En cas de dysfonctionnement, le CCR peut être dissous par décret présidentiel, après avis du CNSP.

 Un jalon clé dans la refondation nationale
Avec la mise en place du Conseil Consultatif de la Refondation, le Niger franchit une nouvelle étape dans la consolidation de ses institutions. À la fois consultatif, inclusif et proactif, le CCR s’impose comme un espace d’expertise, de dialogue et de projection vers un avenir repensé pour le pays.

Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)