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Refondation au Niger : le Président Abdourahamane Tiani exige une Justice rénovée, crédible et tournée vers le peuple

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refondation au niger le president abdourahamane tiani exige une justice renovee credible et tournee vers le peuple

La Rentrée judiciaire 2025-2026 a été marquée, ce vendredi à Niamey, par une allocution majeure du Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. Devant les magistrats, auxiliaires de justice et délégations venues notamment du Mali et du Burkina Faso, le Chef de l’État a réaffirmé la place centrale de la justice dans le processus de Refondation engagé depuis plus de deux ans.

Pour le Président Tiani, cette Refondation n’est pas seulement institutionnelle ou économique : elle repose avant tout sur une justice réhabilitée, accessible et alignée sur les aspirations profondes du peuple nigérien. Il a souligné que le moment historique traversé par le Niger depuis juillet 2023 impose une remise en cause de nombreuses pratiques, un changement de culture administrative et une redéfinition du pacte entre l’État et les citoyens.

Le Chef de l’État a appelé le Corps judiciaire à mener une réflexion lucide, débarrassée de toute complaisance, sur la satisfaction des citoyens, la confiance envers l’institution et les réformes indispensables pour redonner à la Justice ses « lettres de noblesse ». Il a invité les magistrats à dépasser les simples ajustements techniques pour proposer des transformations profondes, en cohérence avec l’exigence de souveraineté qui guide la Confédération-AES.

S’il a insisté sur la rigueur dans l’utilisation des ressources, rappelant les sacrifices consentis par les Forces de Défense et de Sécurité et les contributions citoyennes au Fonds de Solidarité, le Président a assuré que l’État continuerait, « sans démagogie », à soutenir la Justice dans l’accomplissement de ses missions.

Le Général Tiani a également livré une conviction personnelle forte : une justice juste dépend d’abord de l’homme qui la rend — de son rapport à la vérité, au droit et à la société. Chaque décision, a-t-il rappelé, façonne non seulement l’institution mais aussi la société que les Nigériens souhaitent transmettre à leurs enfants.

Clôturant son allocution, il a renouvelé son engagement à bâtir un Niger véritablement indépendant, sécurisé et prospère, où la Justice occupe une place structurante dans l’Axe 2 de sa vision stratégique.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)

Lire ci-dessous l’intégralité du discours du Président de la République, Chef de l’État, prononcé lors de la Rentrée judiciaire 2025-2026 :

La rentrée 2025-2026 des Cours et Tribunaux du Niger m’offre l’occasion de m’adresser au Corps judiciaire, sacrifiant ainsi à une tradition bien établie en ce qui concerne le lancement solennel de la rentrée annuelle des institutions judiciaires.

Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d’abord saluer la présence parmi nous des délégations du Mali et du Burkina Faso, témoignage de solidarité et de volonté de construire ensemble un espace confédéral de paix, de justice et de prospérité pour nos peuples. Merci à tous pour votre présence et votre solidarité agissante. Vous êtes chez vous, en terre nigérienne de la Confédération-AES ; une terre qui est aussi la vôtre.

Mesdames et Messieurs,
Depuis le 26 juillet 2023, date à laquelle les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) regroupées au sein du CNSP ont décidé de prendre leur responsabilité et de présider aux destinées du Niger, notre pays vit incontestablement l’un des moments les plus riches et les plus décisifs de son histoire politique. En effet, l’exercice de notre souveraineté pleine et entière, notre détermination à défendre, sans complaisance, les intérêts de l’Etat ainsi que notre engagement pour le progrès économique et social, dans un pays sécurisé et bien gouverné impliquent nécessairement des remises en cause, des changements, des sacrifices et la définition d’un nouveau cap.

Cette exigence nouvelle qui s’impose à tous, touche l’ensemble des secteurs de notre vie individuelle ou collective.

Mais de tous les secteurs concernés, la justice vient au premier plan car elle est le socle sur lequel doit reposer toute société qui aspire à créer les conditions d’une vie en société faite de paix et de progrès. La Refondation, que nous nous attelons à mener avec toute notre énergie, depuis plus de deux ans, place la question de la justice, de la justice sociale au cœur de son action. C’est cette place de la justice dans le projet de la refondation qui explique le choix de notre thématique en cette rentrée, et dont l’intitulé est : ‘‘ la Justice : défis et perspectives dans le contexte de la Refondation ?’’.

Mesdames et Messieurs,
La thématique de cette rentrée nous appelle à une réflexion approfondie et sans complaisance sur la place et le rôle de la Justice dans notre Société. Cette réflexion doit tenir compte en particulier de notre nouvelle donne, à savoir d’une part, notre nouvelle orientation socio-politique, économique et culturelle ; et d’autre part, les attentes de notre peuple.

Cette thématique nous oblige à construire des nouvelles approches et, ce faisant, vous offre la possibilité historique d’envisager de meilleures perspectives, en rupture d’avec ce que nous avons vécu jusque-là. Elle nous oblige aussi à mesurer les enjeux de l’heure et la portée historique de nos actes, surtout dans un secteur aussi important que celui de la Justice. Je vous invite donc à saisir cette opportunité de la Refondation pour réformer notre Justice en profondeur, lui donner une nouvelle vie, en phase avec les aspirations du peuple au nom duquel elle est rendue.

Pour ce faire, vous devriez, dans la prise en charge effective de votre thématique, vous départir de toute passion pour vous interroger avec humilité et en dignes agents publics assermentés dans les termes suivants :

Le peuple au nom duquel la Justice est rendue est-il satisfait de sa Justice ?
Les Citoyens ont-ils confiance dans leur justice ?
Quelles insuffisances constatons-nous ?
Quelles réformes et quels changements de culture devraient être entrepris pour donner à la Justice toutes ses lettres de noblesse ?
Quelles responsabilités nouvelles pour la Justice en rapport avec le respect de notre souveraineté, la défense des intérêts de l’Etat du Niger et la protection de notre société en cours de refondation ?

Mesdames et Messieurs,
Les réponses auxquelles vous parviendrez doivent aller dans le sens de formuler des propositions concrètes et réalistes pour aboutir à des réformes pragmatiques et efficaces à même de refonder notre Justice. Je vous exhorte par conséquent à aller au-delà de l’approche habituelle qui consiste à ‘‘toiletter’’ les textes dans le cadre d’un séminaire. Je vous exhorte également à évaluer les moyens matériel et financier nécessaires pour réussir une telle réforme.

Toutefois, sur cette question des moyens matériel et financier, vous savez tous comment nos FDS se battent au prix du sacrifice suprême pour protéger notre pays contre les forces du mal et comment nos concitoyens se mobilisent pour contribuer au Fonds de Solidarité. Vous comprendrez alors que dans ce contexte, je ne ferai aucune promesse irréaliste et démagogique. Néanmoins, je puis vous assurer que le Gouvernement jouera sa partition, inch’Allah, en mettant à la disposition de la Justice, les moyens nécessaires pour l’accomplissement de la mission ; comme nous l’avons d’ailleurs toujours fait depuis notre accession au pouvoir.

Mesdames et Messieurs,
A ce stade de mon allocution, j’aimerais partager avec vous ce qui relève de mon intime conviction. Je reste en effet convaincu que la Justice est avant tout, une question d’Homme. Une question d’homme dans ses rapports avec la vérité, le droit et la société.

D’abord, le rapport avec la vérité : a-t-il le souci de la vérité et la volonté de la défendre ? Si la réponse est oui ! Il va alors œuvrer à la manifestation de la vérité, pour ensuite la conforter au moyen du droit, tel que doit le faire normalement le bon magistrat.

Ensuite, le rapport avec le droit : le droit prescrit ce qui est légal et ce qui est illégal, ce qui est permis et ce qui est interdit.

C‘est tout l’intérêt de connaître et d’appliquer le droit, surtout pour ceux qui en ont la charge. Mais, la connaissance du droit ne confère de la noblesse à ses praticiens que si ces derniers ne le détournent pas mais, au contraire, le mettent au service de la vérité et de l’intérêt général.

Enfin, le rapport avec la société : la question est de savoir dans quelle société nous souhaitons vivre, quel regard la société pose sur nous et quelle société nous voulons laisser en héritage à nos enfants ?

Mesdames et Messieurs,
Les réponses à ces questionnements ressortent dans chaque décision que vous rendez, à titre individuel et collectif. Ces décisions vous définissent à titre individuel et collectif, en même temps qu’elles définissent la Justice. C’est dire que la Justice sera d’abord et surtout telle que vous voulez qu’elle soit : dénoncée et décriée ou respectée et saluée.

Pour ma part, dans ma vision pour un Niger véritablement indépendant et prospère, j’ai décliné en son Axe 2, mon approche afin de refonder notre Justice et je sais pouvoir compter sur vous et sur l’ensemble des Nigériens pour y parvenir car c’est dans notre intérêt à tous. Bonne rentrée 2025-2026

Vive la justice nigérienne refondée !

Vive le Niger !

Vive la Confédération-AES !

Laabu Sanni No !

Zancen Kasa Ne !

Haala Leydi Non !

Je vous remercie.

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