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Refondation au Niger : le conseil consultatif sous le feu des critiques

armoirie NigerDepuis son annonce officielle par les autorités de la transition, la mise en place du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR) suscite un large débat au sein de la société nigérienne. Présenté comme un instrument essentiel pour accompagner le processus de refondation du pays, ce conseil est censé incarner la voix populaire dans l’élaboration des grandes orientations politiques, économiques et sociales. Pourtant, entre optimisme mesuré et scepticisme affiché, l’opinion nationale reste divisée.
Le CCR est né dans un contexte post-Assises nationales, où le Niger, sous la conduite du CNSP, a affirmé sa volonté d’une rupture avec les pratiques du passé. Officiellement, sa mission est d'éclairer les décisions du gouvernement de transition en produisant des avis et recommandations issus de larges consultations. Selon plusieurs responsables politiques et figures de la diaspora, il s'agit d’un « carrefour de réflexion collective » pour construire les bases d'une gouvernance plus juste et plus inclusive.
Cependant, certains observateurs et acteurs de la société civile s’interrogent sur l'efficacité réelle de cet organe. D'aucuns craignent qu'il ne soit réduit à une fonction symbolique, un simple habillage démocratique sans véritable pouvoir contraignant sur les décisions de l'exécutif. Cette crainte est renforcée par le coût élevé de fonctionnement du conseil, dans un contexte économique difficile pour le pays.

Par ailleurs, des inquiétudes émergent quant à la nature des candidatures au sein du CCR. Plusieurs voix dénoncent un activisme intéressé, pointant la présence de personnalités opportunistes plus attirées par des avantages personnels que par un engagement sincère en faveur de l'intérêt national. Cette situation risque, selon certains analystes, d’affaiblir la crédibilité de l’organe et de détourner la refondation de ses objectifs premiers.

Malgré ces réserves, d'autres estiment que le CCR représente une avancée positive. Pour eux, la création d’un espace de dialogue structuré, même consultatif, est un progrès important. Ils appellent à lui donner une chance, en insistant sur la nécessité pour ses membres de faire preuve d'intégrité, de compétence et de patriotisme.

La réussite de la transition repose sur une implication sincère de tous les Nigériens, sans exclusive, au-delà des appartenances politiques, ethniques ou régionales. Le Conseil Consultatif de la Refondation, pour être à la hauteur de sa mission, devra donc éviter toute récupération politicienne et se concentrer sur l'essentiel : tracer les lignes d’un avenir meilleur pour le Niger.

Le chemin de la refondation est ardu, mais porteur d’espoir. Il exige vigilance, mobilisation et lucidité de tous les fils et filles du pays.
Au-delà des divergences d’opinions, le Conseil Consultatif de la Refondation doit être perçu comme une opportunité de dialogue national. Dans cette phase cruciale de l’histoire du Niger, il importe de dépasser les critiques et les enthousiasmes partisans pour privilégier l’essentiel : l’unité et la cohésion du peuple nigérien. Quelles que soient nos différences, seul un engagement sincère et collectif permettra de construire un avenir de paix, de justice et de prospérité durable pour tous. La refondation doit être l'affaire de chaque citoyen, dans le respect, la vigilance et l'amour de la patrie.

Boubé G.  (Nigerdiaspora)