Skip to main content

Redéploiement des agents de l'État au Niger : Une décision controversée de la ministre de la Fonction publique qui inquiète les jeunes diplômés

fonction publique jeunes diplomesDans une note, en date du 5 septembre 2024, la ministre de la Fonction publique envisage de procéder au redéploiement des agents de l'Etat dans les ministères et les institutions publiques qui ont exprimé des besoins en personnel. L'Etat ne pouvant pas recruter pour des raisons de maitrise des effectifs et la masse salariale. Pour la ministre Aissata Abdoulaye Tondi, la dynamique, ayant pour but de rationnaliser les effectifs existants, permettra de combler le manque de personnels de certaines administrations qui se vident pratiquement à cause des départs massifs à la retraite et la mauvaise répartition des agents. Du moins, c'est ce que pensent la ministre et son staff qui semblent oublier l'existence au Niger de milliers de jeunes bardés de diplômes qui attendent toujours d'être recrutés à la Fonction publique pour mettre leurs connaissances au service du développement de la Nation et s'en rendre dignes. Ils trépignent d'impatience. Mais, leurs espoirs semblent s'envoler, ou du moins s'éloigner un peu plus, avec cette note qui les a assommés comme un coup de massue. Du reste, à travers sa lettre, la ministre de la Fonction publique donne l'impression de quelqu'un qui a une vision artisanale et archaïque de l'administration pour pouvoir dire aux jeunes diplômés nigériens, pour le moment, de rien attendre de l'Etat. L'administration est dynamique, avec chaque jour ses besoins en nouvelles compétences, de nouvelles spécialités voyant le jour tout le temps. Une vision statique de l'administration, poumon du pays, est un moyen âgisme suicidaire. Elle a, en effet, décidé d'opter pour le redéploiement que le recrutement de nou- Redéploiement des agents de l'Etat Une décision qui plonge les jeunes diplômés dans le désespoir veaux agents frais. Tant qu'à faire, la ministre peut commencer par redéployer son inamovible secrétaire général qui a occupé le poste pendant plus d'une décennie. Sa note compromet dangereusement l'avenir des jeunes. Alors que la jeunesse constitue le fer lance du développement d'une Nation. Dame Aissata Abdoulaye pense que l'efficacité se trouve dans le reploiement en oubliant que cela pourrait d'ailleurs profiter à certains de tricher et asseoir l'injustice. Aissata Abdoulaye ne sait-elle pas que chaque année, il ya des jeunes diplômés qui sortent des instituts, écoles et universités ? Déjà, de centaines de jeunes nigériens attendent toujours l'organisation du concours de 831 agents à la Fonction publique pour le compte du ministère des Finances. Concours, jadis, reporté pour des raisons qui ne tiendront jamais. En cette ère de refondation, il faut plus de bras et de têtes pour sortir le Niger du gouffre dans lequel 12 ans d'aventure socialiste l'ont plongé et reconstruire la nation. Et dans ce cadre, les bras valides et les têtes fraiches qui sont les jeunes diplômés s'avèrent indispensables pour alimenter vigoureusement la sève administrative du pays. Le dynamisme de l'administration dépend de la jeunesse et de la motivation de ses agents. Et la ministre de la Fonction publique doit nécessairement en tenir compte pour donner espoir aux jeunes et pour une administration compétitive au service d'un pays qui avance. Auquel cas, elle ferait preuve d'amateurisme et de lecture artisanale et statique de l'administration publique.

A suivre

Laboukoye (Le Courrier)