Qu’est-ce que le droit à la vérité sur l’assassinat du Président Baré ?
Le droit à la vérité pour des victimes d’assassinat consiste selon le droit international à mener des enquêtes sans pour autant engager des poursuites pénales contre les auteurs, coauteurs et complices des crimes d’assassinat révélés à la suite desdites enquêtes. Les enquêtes ne viseraient qu’à faire la lumière sur les assassinats commis le 9 avril 1999. Souvenez-vous le Président a été assassiné le 9 avril 1999 et le coup d’Etat qui consiste à suspendre la constitution et les institutions de la République a été perpétré le 11 avril 1999 après le refus ferme des Députés de la Quatrième République d’accepter la dissolution de l’Assemblée Nationale prononcée illégalement par le premier ministre qui avait déclaré quelques heures après l’assassinat que le président Baré a « disparu suite à un accident malheureux ». Une amnistie des auteurs, co-auteurs et complices du coup d’Etat du 9 avril 1999 avait alors été inscrite à l’article 141 de la constitution de la Cinquième République. Une loi avait été votée à cet effet, le 24 janvier 2000, qui a ainsi empêché toute poursuite judiciaire des auteurs, co-auteurs et complices de des assassinats du 9 avril 1999.
Les enquêtes fortement recommandées en 2015 à l’Etat du Niger par une cour communautaire, obéissent au respect des « Principes fondamentaux et directives concernant le droit à un recours et à une réparation en faveur des victimes de violations flagrantes du droit international des droits de l’homme et de violations graves du droit international humanitaire adoptés par Résolution 60/147 de l’Assemblée générale le 16 décembre 2005. Ces réparations qui visent la satisfaction des victimes comportent entre autres, les mesures ci-après :
- une vérification des faits et la divulgation complète et publique de la vérité… ;
- une déclaration officielle ou la décision de justice rétablissant la victime et les personnes qui ont un lien étroit avec elle dans leur dignité, leur réputation et leurs droits ;
- des excuses publiques, notamment la reconnaissance des faits et l’acceptation de responsabilité ;
- des commémorations et hommages aux victimes.
Djibril cadet du défunt Baré, frère président Baré