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Programme de grande irrigation : le Niger vise une réduction de 50 % des importations de céréales d’ici 2027

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Le Niger engage un tournant stratégique majeur vers la souveraineté alimentaire. À travers le Programme de la Grande Irrigation (PGI), initié par le Président de la République, Chef de l’État, Abdourahamane Tiani, le pays ambitionne de réduire de 50 % ses importations de riz, de maïs et de blé à l’horizon 2027. L’annonce a été faite par le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Mahaman Elhadji Ousmane, lors d’une communication officielle devant la plénière du Conseil consultatif de la refondation (CCR), le lundi 22 décembre 2025.

Un programme structurant au cœur de la souveraineté alimentaire
D’une durée de quatre ans (2024-2027), le PGI se présente comme un cadre fédérateur des investissements publics et partenaires dans la grande irrigation, conçu pour répondre durablement aux défis de la dépendance alimentaire. Selon le ministre, l’objectif central est l’accroissement massif de la production nationale par la maîtrise de l’eau et la modernisation des périmètres irrigués, afin d’alléger significativement la facture des importations céréalières.

Le programme prévoit l’aménagement de 21 200 hectares de nouveaux périmètres irrigués et la réhabilitation de 10 000 hectares existants, portant la superficie totale mise en valeur à 39 700 hectares, avec deux campagnes agricoles par an. À partir de 2027, la production attendue est estimée à 481 500 tonnes de riz paddy, correspondant à environ 313 000 tonnes de riz blanc, avec un impact direct sur l’offre nationale et les prix sur le marché intérieur.

Des financements largement sécurisés
Sur le plan financier, les autorités affichent un niveau d’avancement jugé satisfaisant. L’analyse des projets et des efforts propres de l’État montre qu’une part substantielle des financements nécessaires est déjà acquise pour la période 2024-2027. Le budget national et le Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP) contribuent à l’aménagement et à la réhabilitation de 11 700 hectares, dont 8 000 hectares nouveaux et 3 700 hectares réhabilités, notamment à travers un contrat-plan avec l’ONAHA.

Par ailleurs, les projets et programmes en cours prennent en charge 17 131 hectares supplémentaires, répartis entre 11 343 hectares de nouveaux aménagements et 5 788 hectares de réhabilitation, confirmant la cohérence globale du dispositif.

Avancement des travaux et relance des partenariats
Sur le terrain, la mise en œuvre du PGI est déjà engagée. Des études ont démarré sur 2 200 hectares dans le cadre du PACIPA, couvrant plusieurs régions stratégiques : Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder. En outre, la reprise de la coopération avec l’Allemagne a permis de relancer le processus de passation de marchés pour la réalisation de trois barrages et trois aménagements hydro-agricoles, totalisant 343 hectares, dans les régions d’Agadez et de Tahoua.

Un impact économique et social attendu
Au-delà des chiffres, le PGI porte une ambition plus large. Selon le ministre Mahaman Elhadji Ousmane, la montée en puissance de la production céréalière, notamment du riz, contribuera à la baisse des prix, à la création d’emplois ruraux, à la fixation des jeunes et à la revitalisation des territoires. Il a appelé les membres du CCR à jouer un rôle actif dans la sensibilisation des populations, tant sur la mise à disposition des terres que sur la sécurisation des investissements et l’appropriation locale du programme.

Une révolution agricole au service de la refondation
« Le PGI n’est pas simplement un projet agricole, mais une véritable révolution économique et sociale », a souligné le ministre, insistant sur son rôle central dans l’autosuffisance alimentaire, la sécurité nationale et le développement durable. À travers cette initiative structurante, le Niger entend faire de la grande irrigation un levier décisif de la refondation nationale, en plaçant chaque commune, chaque département et chaque région au cœur de la transformation agricole.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)

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