Skip to main content

Probable intervention militaire des occidentaux, CEDEAO et de l’UA au Niger : La France et les français risquent beaucoup

Un coup d’Etat est intervenu le mercredi 26 juillet 2023 au Niger, mettant ainsi fin au régime en place avec comme mesures, la suspension des institutions de la République, la fermeture des frontières aériennes et terrestres, mais également, l’instauration d’un couvre-feu de 22 heures à 5 heures du matin jusqu’à nouvel ordre. L’annonce du renversement du président Bazoum Mohamed au pouvoir depuis 2021, avait été faite par les hommes en tenue sur les ondes des médias d’Etat, après plusieurs heures de confusion, de tensions que le gouvernement de l’époque qualifiait dans un premier temps de mouvement d’humeur, de revendication de la garde présidentielle ayant retenu quelque part au palais, celui-là même, qu’elle est censée protéger. Aussitôt le coup d’Etat confirmée, et le ralliement du commandement militaire des Forces armées nigériennes (FAN) au motif du coup d’Etat, afin d’éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces, comme indiqué par le chef d’état-major, le général Abdou Sidikou Issa, des manifestants se sont retrouvés à la place de la concertation pour apporter leur soutien aux militaires. Dans la foulée, certains manifestants attaquent violement le siège national de la formation politique du président Bazoum pendant que certains militants du PNDS tenaient une réunion d’urgence. Bien avant, les Bazoum avaient tenté de se rendre à la présidence de la République mais très malheureusement pour eux ils ont été accueillis par de gaz lacrymogène et des tirs en l’air.

Conséquences, une quarantaine de leurs véhicules étaient incendiés tout comme le bâtiment en dehors des biens emportés par les manifestants. Dans son message à la Nation, le nouvel homme fort du pays, le Général de brigarde Abdourahamane Tchiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), l’organe qui assurera la transition jusqu’aux prochaines élections, justifie le coup d’Etat par l’engagement ferme des militaires de préserver et de mettre fin à la dégradation continue de la situation sécuritaire ; la mauvaise gouvernance sociale et économique du pays ; l’inefficacité et l’incohérence des politiques sécuritaire et économique de l’ancien président Bazoum Mohamed. Chargé de la garde présidentielle depuis l’arrivée au pouvoir du régime du PNDS en 2011, le Général de brigade, Abdourahamane Tchiani aujourd’hui nouvel homme fort du pays, avait également jugé inefficaces les politiques de Bazoum axées sur la lutte contre la corruption, l’impunité, le détournement des biens publics.

Depuis que le nouveau commandeur de la République est connu, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), l’organe chargé de la conduite de la transition en cours dans le pays, fait l’objet des menaces exacerbées, à la fois de l’Union Africaine, des occidentaux, de la CEDEAO, du gouvernement américain pour un retour rapide des militaires dans les casernes. Ils menacent d’un commun accord l’équipe dirigeante du Général de brigade Abdourahamane Tchiani, d’intervenir militairement en cas de refus, afin de réinstaller l’ancien président Bazoum Mohamed dans son palais. Pour ces derniers, le coup d’Etat intervenu au Niger une fois consommé, serait un terrible coup pour la région et un coup dur pour les occidentaux. A ne considérer que cette intervention militaire en perspective au Niger pour déloger le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et son équipe aura bel et bien lieu, le bon sens voudrait que tout ce passe sur la base du respect des textes auxquels les différentes parties prenantes ont souscrit.

Il s’agit notamment de la résolution 1973 de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) à travers laquelle, le Conseil de Sécurité donne son accord pour intervenir dans un lieu précis comme c’est le cas de la Lybie sous prétexte de la protection des populations en cas de conflit ou de guerre civile. Des exemples qui épargnent spécifiquement le Niger puisque le coup d’état est intervenu sans aucune effusion de sang. Mais c’est assurément méconnaitre le peuple nigérien qui reçoit déjà un peu partout le soutien des frères et soeurs de la sous-région dans cette épreuve que lui imposent la communauté international, la CEDEAO et l’Union Africaine. Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ne doit pas croire à ce chantage déjà prévisible pour qui connait le degré du sentiment anticolonial dans la sous-région et en particulier au Niger, il devrait plutôt s’attaquer aux maux qui freinent notre développement et qui menacent notre indépendance. Quoi qu’il en soit, les occidentaux et particulièrement la France, risquent beaucoup dans cette probable intervention militaire, car le peuple nigérien est derrière le CNSP.

Salifou Hachimou