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Prix MO Ibrahim : Retour d’Issoufou au pays sur la pointe des pieds…

Il y a quelques jours, l’ex-président nigérien partait au Kenya pour recevoir le Prix controversé MO Ibrahim qui récompense son leadership et, prétend-on, sa stature de démocrate qui consent, sans histoires, à quitter le pouvoir après ses deux mandats légaux. Le couronnement arrangé quelques jours avant son départ du pouvoir, parait un truc manigancé, presque marchandé pour espérer, par la médaille de pacotille, «d’or blagué», s’ouvrir quelques chances d’une carrière internationale qui le propulse dans les grandes institutions du monde. On apprenait même à un certain moment qu’il envierait le poste de secrétaire général des Nations- Unis. Lui a-t-on miroité le poste « juteux », pour le blaguer et le pousser à quitter le pouvoir ? En tout cas, à la fin, le retour d’Antonio Guterres pour rempiler à la tête de l’organisation mondiale a éteint ce rêve et il a dû se contenter d’autres rôles farfelus que les Nations-Unis, à travers son Secrétaire Général, pouvaient lui confier au Sahel pour contenir ses rêves d’ascension, et dans la crise burkinabé, où il ne fut pas le bienvenu. Il ne put d’ailleurs pas rendre à temps un rapport sur le pays, rejeté par bien d’acteurs de la crise du Burkina.

Mais le timing, avec son décorateur, ne semble pas être le bon, car, au même moment où, par la médiatisation arrangée, on voulut réussir le marketing politique de l’homme qui, apparemment nourri, sans avoir le courage de le dire au peuple, de nouvelles ambitions politiques, on apprit, levant un tout petit coin de voile de sa gestion, son implication personnelle suspectée dans une transaction douteuse où, descendant du haut de son rôle, il se réduit en un terrible vendeur – pardon trader – d’uranium. On savait que, pour saluer l’événement qui l’élevait, un comité d’accueil était à pied d’oeuvre pour réserver au « champion » un accueil mémorable voulu plus pour narguer les Nigériens comme pour leur dire : « quand bien même vous ne l’aimez pas, le monde le célèbrerait ». Ils se trompaient.

Ce fut donc une douche froide pour l’ancien président décoré d’apprendre, alors qu’il était au firmament de l’euphorie, au faîte de sa gloire folklorique, sortant de la cérémonie de remise du prix, que le journal Africa Intelligence, jouant au trouble-fête, regardant sa médaille peu brillante de Meka, mettait trop de sable dans son atchéké. Et, dans le pays, les fadas en jasaient, racontaient tout ce qui est connu de l’affaire, non sans la broder de quelques grossissements pour « pimenter » les récits de l’uraniumgate pour une consommation locale qui en raffole à bon compte. Le comité d’accueil a compris qu’on parle, et souvent très mal, de son héros ces temps-cis avec le brouillard envoyé par le journal en ligne, et finit pas réduire le faste méticuleusement préparé au strict minimum, recevant dans l’intimité de la camaraderie, l’accueil de Zaki alors salué par quelques inconditionnels. Les médias classiques n’étaient pas présents pour servir les vanités de l’homme mais une vidéo est partagée sur les réseaux sociaux où on peut le voir, revenir au pays sur la pointe des pieds, très discrètement, triste de savoir que l’histoire le rattrape et que son étoile gît dans la boue.

Comme quoi, on n’invente pas des gloires. On les mérite. Et les meilleures sont celles impérissables que le peuple offre.

Mairiga