Prix des hydrocarbures au Niger : l’indifférence des transporteurs face aux mesures des autorités
Mesures sociales Pour combien de temps faut-il tolérer l’indifférence des transporteurs face à la baisse du prix des hydrocarbures à la pompe ?
Les opérateurs économiques Nigériens surtout dans les moments difficiles, sont négativement méconnaissables, comme si les malheurs des Nigériens sont pour eux, les seules voies du salut. Lorsque la Cedeao et la communauté internationale menaçaient d’intervenir au Niger par la force en coupant tous les canaux d’approvisionnement en vivres et médicaments, eux montaient les enchères. Quand dans le mois de ramadan les fidèles musulmans cernés de toute part par la sécheresse financière et les affres de la vie, jeûnaient dans la crainte du tout puissant Allah, eux exploitaient la faim et la soif des croyants pour être plus riche en 29 ou 30 jours car, l’occasion se présente une seule fois dans l’année. Dans quelques deux mois, l’occasion se présentera plaise à Dieu, ils vont encore sévir, mais nous allons jeûner quoi qu’ils fassent, si Dieu nous en donne la force et la santé. L’armée Nigérienne assure gratuitement l’escorte des camions qui transportaient du riz pour des besoins de sécurité sur l’axe Niger- Togo, mais le prix du sac de riz de 25 kg monte encore en flèche. Malgré le contexte international marqué par la guerre en Ukraine et au proche orient qui donne lieu à toutes les spéculations sur le prix du baril du pétrole, le Général Tiani a baissé le prix des hydrocarbures à la pompe au Niger. Pas pour que des opportunistes noyés dans l’ivresse de l’accumulation des biens de ce bas monde, à la quête d’un bien être éphémère qui conduit le plus souvent dans des hôpitaux Marocains et Tunisiens deviennent encore plus riche, mais pour le bien être de tous ces compatriotes. Les jours et les mois s’égrènent depuis la baisse du prix des hydrocarbures à la pompe, et les transporteurs à tous les niveaux (transports voyageurs, transports en commun, camions et taxis) se font de l’argent en silence, dans l’indifférence totale des autorités Nigériennes et autres défenseurs des droits des consommateurs. Ils refusent comme toujours, de marcher au rythme de la refondation, de revoir les prix du transport, et ils ne le feront jamais de plein gré. Nous estimons qu’il est temps de mettre fin à cette tolérance inexplicable, que rien ne peut justifier.
La ruse dont ils usent pour alimenter sporadiquement la sébile du Fonds de solidarité par des gestes insignifiants, n’est pas forcement sincère, pour les laisser assez faire, contre le bien être des citoyens. Nous ne savons pas ce que fait le Ministre des transports dans son bureau opulent, nous ne savons ce qu’il attend pour agir, alors que l’exceptionnel et courageux Ministre du commerce Asman Seydou, a montré la manière par laquelle il faut mater toute rébellion contre des mesures souveraines de l’Etat souverain, prises dans l’intérêt collectif. Le Ministre Asman Seydou a bien compris le message d’un savant qui dit, qu’il n’y a que l’Etat qui dispose du monopole de la violence légitime. Il a mis au pas par la force, des vendeurs de ciment récalcitrants, qui refusaient d’obéir. Le Ministre du commerce, n’est-il pas un modèle d’inspiration ? Une chose est sûre, c’est même une certitude scientifique : Les transporteurs comme tous les opérateurs économiques Nigériens, en rien semblables à ceux du Burkina, eux là, ne vont jamais changer, même si les actes immondes qu’ils posent, et les pratiques moralement nocives aux quelles ils s’adonnent, sont une honte dans une communauté musulmane comme la notre.
Amadou Harouna (Le Monde d’Aujourd’hui)