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Président Mohamed Bazoum : Discrètement, il prend ses marques…

Que n’avait-on pas dit ou entendu, auparavant, sur les capacités de Mohamed Bazoum à diriger le Niger correctement ? On le peignait sous toutes les couleurs de l’horreur, tour à tour le présentant comme un irascible personnage incapable de maîtriser ses émotions et comme un homme détaché des réalités nationales. Sa sincérité personnelle et ses convictions politiques solides lui ont sans doute valu ces jugements de valeur qui étaient loin de correspondre à la véritable nature de l’enfant de Tesker, élevé dans la pure tradition arabe de l’honneur chevaleresque et de la dignité humaine, où la lâcheté et la duplicité n’ont jamais leur place.

Durant sa campagne électorale passée, et peut-être même durant sa carrière politique, il a entendu toutes ces attaques dirigées, parfois, même pas contre ses idées politiques, sa vision politique, mais contre sa propre personne, sur des considérations subjectivistes très réductrices de la citoyenneté dans un pays. Il a vécu avec une grande souffrance morale cette manière triste de faire la politique ou de juger les capacités des hommes et des femmes à gouverner le Niger dans la justice et l’égalité. Mais de cette épreuve douloureuse, il est plutôt sorti renforcé et profondément édifié sur les défis qu’il aurait à affronter dans l’accomplissement du mandat que les électeurs nigériens lui ont confié de présider à leurs destinées pour les cinq prochaines années.

Aujourd’hui, plus de sept mois se sont écoulés depuis son investiture et sa prestation de serment, le président Mohamed Bazoum se montre, à la satisfaction générale, à la hauteur de ses hautes fonctions. Il a d’abord marqué les esprits par sa simplicité, voire sa modestie dans l’exercice du pouvoir, en faisant de la fonction présidentielle une présidence de proximité, qui ne coupe pas les relais avec le peuple, qui se déplace vers celui-ci à chaque fois que cela est nécessaire. Il a totalement rompu avec cette présidence jupitérienne inaugurée par son prédécesseur Issoufou Mahamadou qui se singularisait justement dans un exercice ostentatoire du pouvoir. Avec le président Bazoum, les Niaméens ont pu respirer à propos de la circulation dans la capitale dont les grandes artères restaient paralysées durant plusieurs heures avant le passage de ‘’l’empereur Issoufou Mahamadou’’ ! Attachant une grande importance à la concertation préalable, il reçoit régulièrement les représentants des corps constitués avec lesquels il discute des problèmes de leurs secteurs d’activités. Il s’informe et prend les avis nécessaires avant de prendre ses décisions. Gouverner, c’est prévoir, dit-on souvent ! En si peu de temps de présidence, il a surpris et épaté tout le monde, y compris ses adversaires politiques, en montrant tout le contraire de ce que les uns et les autres pensaient de lui auparavant. Aujourd’hui, même l’opposition politique reste, souvent, sans voix, à part quelques clabauderies pour signaler sa présence, de temps à autre. Dans la discrétion, il imprime sa patte à la conduite des affaires publiques avec son style personnel. Lentement, mais sûrement, il mène sa barque sur les flots tumultueux du fleuve Niger. Quelle maestria de la part du président-philosophe !

Sanda