Précarité et injustice : les enseignantes contractuelles du Niger dénoncent leurs conditions de travail
Elles étaient venues simplement toucher leur dû. Le 29 septembre 2025, des dizaines d’enseignantes contractuelles se sont rassemblées devant Niger Poste, à Niamey, pour réclamer le paiement de leur salaire du mois d’août. Leur sit-in pacifique s’est terminé dans la confusion, sous les gaz lacrymogènes. Un épisode révélateur du malaise social qui traverse le monde éducatif nigérien.
Selon le quotidien L’Enquêteur, elles s’étaient levées à l’aube, avec un espoir simple et légitime : percevoir enfin leur rémunération.
Mais leur attente s’est transformée en cauchemar lorsque les forces de l’ordre ont dispersé le rassemblement par des tirs de gaz lacrymogènes, provoquant la panique et des malaises parmi les manifestantes.
Cet incident, au-delà du drame humain qu’il représente, met en lumière la fragilité du statut des enseignantes contractuelles.
Ces femmes, souvent mères de famille, exercent un métier essentiel mais restent précarisées, invisibles et marginalisées dans les politiques publiques. Leur situation illustre la crise structurelle du système éducatif nigérien, où les retards de paiement et le manque de reconnaissance alimentent un profond sentiment d’injustice.
Pour L’Enquêteur, ce mouvement ne se résume pas à une simple revendication salariale.
Il s’agit d’un cri social, celui d’une catégorie professionnelle essentielle à la formation des générations futures, mais qui se sent abandonnée par l’État.
Le journal souligne que ces violences interrogent la capacité des institutions à écouter les voix du bas dans un contexte de refondation nationale où la justice sociale devrait être au cœur des priorités.
Ce nouvel épisode ravive le débat sur la gestion des ressources humaines dans l’éducation, la nécessité d’un dialogue social constructif et la valorisation du travail enseignant, sans lequel aucune refondation durable ne saurait se réaliser.
Boubé G. (Nigerdiaspora)