Accéder au contenu principal

Pourquoi ces soutiens extérieurs de Mohamed Bazoum continuent à s’agiter ?

Mohamed Bazoum 001Selon certains médias, plus d’une vingtaine de personnalités africaines prévoient de publier un livre le 2 décembre 2024, demandant la libération de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum. Parmi ces soutiens figurent d’anciens Premiers ministres et ministres du Mali, de la Côte d’Ivoire, et de la Centrafrique. Le projet aurait été initié par Geneviève Goëtzinger, une Française ayant collaboré avec la présidence nigérienne sous le régime de Bazoum.
Bien que le contenu du livre reste à découvrir, il est probable que ces personnalités mettent en avant leur attachement à l’État de droit et à la démocratie. Cependant, les relations qu’elles entretenaient avec l’ancien régime soulèvent des interrogations. Certaines d’entre elles occupaient des postes de conseillers à la présidence et bénéficiaient de privilèges significatifs. Ces avantages, notamment des passeports diplomatiques et des rémunérations élevées, ont été supprimés par les nouvelles autorités nigériennes.

Le rôle de Geneviève Goëtzinger
Geneviève Goëtzinger, à l’origine de cette initiative, avait été en charge de la communication de la présidence sous le régime de Bazoum. Son contrat, jugé très lucratif, suscite des questions sur les services effectivement rendus au Niger et à sa population. Son implication dans ce projet de livre peut être perçue comme une tentative de réaffirmer son influence.

Certaines personnalités africaines engagées dans ce projet proviennent de pays où les principes démocratiques sont fragiles. Par exemple, Pascal Affi N’Guessan, de Côte d’Ivoire, n’a pas publiquement contesté le troisième mandat controversé du président Alassane Ouattara. De même, les anciens membres du gouvernement malien impliqués dans ce projet sont issus du régime renversé par le coup d’État d’Assimi Goïta. Ces contradictions affaiblissent la crédibilité de leur engagement pour la démocratie au Niger.

Un appel à la retenue
Plutôt que de s’immiscer dans les affaires internes du Niger, ces personnalités seraient mieux inspirées de concentrer leurs efforts sur les défis démocratiques dans leurs propres pays. Le Niger traverse une phase complexe, et les ingérences extérieures risquent de nuire à la stabilité et à la souveraineté du pays.

I.B  (Le Monde d’Aujourd’hui)