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Politique / MNR : Quand le mouvement Hamzari se transforme en parti politique

L’échiquier politique nigérien est appelé à s’agrandir les prochaines semaines avec la gestation d’un parti politique qui sera bientôt porté sur les fonts baptismaux, travaillant depuis des jours à la finalisation de ses textes fondateurs, avec la dernière réunion qui devrait se tenir le week-end dernier pour toiletter les premières moutures des textes du parti qu’il faudra déposer au ministère de l’Intérieur pour avoir le récépissé devant l’autoriser à mener ses activités. En vérité, la création de ce parti n’est pas une surprise. On savait qu’elle allait venir, justifiée par un contexte intérieur au parti présidentiel qui ne pouvait donner d’autres choix, face aux clivages et aux contradictions qui secouent le parti et, ce, officiellement, depuis que le parti, pour les élections de 2021, devrait choisir un candidat à aligner pour les élections présidentielles.

On se rappelle la naissance et l’activisme du mouvement Hamzari qui avait outré certains milieux du PNDS, allergiques à la contradiction et ne pouvant pas comprendre qu’un autre, issu de leurs rangs, dénonce leur gouvernance et appelle au ressaisissement. Attitude qui ne peut qu’être dommage pour des hommes qui avaient fait croire qu’ils étaient les meilleurs intellectuels du pays, capables de s’affirmer dans le débat contradictoire qu’impose la démocratie, s’en défendant avec un slogan qui s’est avéré creux : « la force des arguments ». Celuici ne meublait qu’un discours pour le marketing politique d’un parti qui naissait pour venir tromper les Nigériens sur son socialisme et sur ses intentions qu’on a fini par comprendre après qu’il ait accédé au pouvoir.

Pourtant, la friction était réelle, les malaises irréfutables. Et le Mouvement Hamzari, marchant sur les fractures qui traversent le parti, fédérant des militants déçus de plus en plus attentifs à ce nouveau discours qui ose, du dehors, les vérités qui fâchent et que tous, de l’intérieur pensent bas, faisait son bon bout de chemin. Il ratisse donc large en silence dans le parti pendant que Pierre Foumakoye Gado avance solitaire, conduisant, sans faire trop attention, un parti dont les foules ne suivent plus, parquées dans les marges où le parti les abandonnait. Et, comme il fallait s’y attendre, le mouvement qui a énervé Zakari Oumarou et consorts, est en train de se transformer en parti, revenant selon nos sources, sous la forme d’un parti politique, MNR-Hamzari- Himma, Mouvement Nigérien pour le Renouveau (socialiste).

MRN, Hamzari-Himma, conséquence de la gestion désastreuse de dix ans d’Issoufou

Le nouveau parti qui s’enracine sur les fondations du mouvement Hamzari, arrive, non sans effrayer le parti de Pierre Foumakoye et surtout le clan qui s’en croient légataires du pouvoir, pouvant enfin comprendre que depuis qu’Issoufou a quitté le pouvoir, ils perdaient l’essence du pouvoir et surtout la matrice de la combine politique telle que le parti l’avait faite depuis dix ans avant que Mohamed Bazoum ne vienne au pouvoir. En effet, après le toilettage de ses textes, le Mouvement Hamzari deviendra « Mouvement Nigérien pour le Renouveau, Hamzari-Himma », un parti qui entend s’affirmer sur l’échiquier politique nigérien en se servant des erreurs souvent graves du PNDS, erreurs qu’il n’a pas voulu, car par vanité, entendre, n’en faisant qu’à sa tête. Jamais, le parti d’Issoufou Mahamadou n’a daigné écouter les critiques pourtant sincères et objectives qui se faisaient à son encontre, n’y voyant partout que de la malveillance tant qu’elles viennent d’un autre. Et il fallait le comprendre, son « demi-dieu » n’était pas de ceux qu’on peut critiquer. On ne s’étonne pas d’ailleurs que dans les autres fédérations et sections du parti, cela fait longtemps que l’on ne peut plus voir s’organiser des rencontres fastes pour rassembler les militantes et les militants du parti, le directoire du PNDS étant conscient des colères qui traversent le parti. On savait donc que par ses égoïsmes, le PNDS, complètement en rupture avec ses bases et avec le socialisme, se faisait un enfant dans son propre dos. Et c’est tant pis !

MNR, Hamzari-Himma, pour revivre le socialisme et le rectifier…

Le nouveau parti qui vient, s’est donné pour objectif de réhabiliter l’image altérée du socialisme par dix années de gangstérisme politique, de vol et de pillage, pour refonder sa politique sur les valeurs qui l’ont fondé, partout dans les livres et dans les actions de ceux qui l’ont porté à travers le monde. Issoufou, lui, n’en fait qu’un avatar, sans identité politique quand il renie, dans sa pratique, les principes du socialisme. Le MNR prône donc un socialisme vrai, car, eux considèrent que le socialisme a été dévoyé par Issoufou pour assouvir des ambitions personnelles, diviser les Nigériens, souvent les opposer, et faire la promotion du culte de la personnalité. Le MNR voudrait ainsi rectifier le tir, pour réorienter le socialisme vers ses sources originelles et originales que ne peuvent corrompre les rêves démesurés d’un clan qui l’a sabordé et détruit, réussissant même à dégoûter les Nigériens et leurs militants, de ce qui est devenu sous les deux premières Renaissances un socialisme somme toute frelaté, du moins de pacotille. Tous ceux qui ne se retrouvaient pas dans la gestion du pouvoir et dans le socialisme d’Issoufou, vont se retrouver dans le nouveau parti pour revivre le socialisme authentique afin de promouvoir la nation, la Justice, et l’égalité des citoyens devant la loi. Il est désormais question de ramener le socialisme auprès du peuple dont il se réclame, pour vivre ses réalités et pour se sentir engagés à les partager et à les résoudre, dans ce que le socialisme, prêche comme valeur centrale, à savoir la solidarité.

Il ne s’agit plus de s’offusquer de ce que la démocratie impose comme règles, mais d’en être le garant, pour admettre dans le jeu, la contradiction, la différence, l’écoute de l’autre, fut-il ce que d’autres, par mégarde, peuvent appeler « minorité ». Car, en définitive, être intellectuel ce n’est pas s’irriter de critiques, mais de savoir recevoir la critique comme une alerte qui appelle à corriger une conduite, à dévier des mauvais choix et des mauvais chemins. Les hommes et les femmes qui vont s’engager dans la belle aventure ont la caution de nombreux socialistes déçus du PNDS-Tarayya, et voudront dorénavant, apprendre de l’autre, même de l’adversaire, la vérité sur la gestion afin d’avancer sur le bien car le socialisme, en principe, est un enfant du bien. Et le parti, par la nouvelle parole qui s’échange dans certains cercles, grouille de monde autant que de nouveaux rêves pour le socialisme et pour le Niger sans doute.

Branle-bas au PNDS

Ils sont en effet nombreux à se mobiliser en silence pour la cause du MNR-Hamzari- Himma. Ils sont dans le parti certes, mais ils sont aussi ailleurs. Lorsque, par quelques intentions malveillantes sans doute, Pierre Foumakoye Gado, sous les directives de son complice, Issoufou en l’occurrence, pour le renouvellement des structures du parti, partait installer les nouveaux bureaux où, précautionneusement, on ne fit place qu’aux seuls militants et responsables absolument acquis à la cause de l’ancien président, marginalisant tout ceux qui pourraient répondre d’un autre. On avait compris ce qu’une telle attitude pouvait mijoter pour cerner les intentions aristocratiques d’un ancien président qui ne veut pas perdre le contrôle du parti pour le détourner pour ses ambitions démesurées. Depuis, des caciques du PNDS s’activent à donner forme au parti, aidés dans cette entreprise par les frustrés du PNDS-Tarayya – Dieu sait combien ils sont nombreux ! – pour rebâtir un nouveau parti et allumer dans le pays les lumières éteintes du socialisme. On apprend aussi, que de nouveaux adhérents suivent la nouvelle cadence, allant grossir les rangs du nouveau parti quand, le PNDS, tristement, devrait s’amaigrir ainsi que les dernières élections partielles au niveau de la diaspora en donnaient les signes prémonitoires.

MRN, Hamzari-Himma, le cheval de Troie pour un deuxième mandat ?

Cela fait longtemps que les Nigériens plaignaient dans le pays, à la suite d’Issoufou Mahamadou, une gouvernance à deux, incompatible avec les valeurs de la démocratie et de la République. Mais tant qu’à faire, le Président Mohamed Bazoum, semble, stratégiquement, s’en accommoder, mettant discrètement les chances de son côté lorsque le pouvoir qui est sien, lui en donne le privilège. Tout le monde, y compris Issoufou et son camp, saIt qu’il ne manque pas de soutiens et qu’il peut, lorsque la conjoncture politique le lui impose, s’en servir à rebondir. On avait entendu le mouvement Hamzari dire qu’il ne se battait que pour la promotion de l’action politique de Mohamed Bazoum à laquelle d’autres voudraient faire ombrage, décidé, l’avait-on entendu, s’il le faut, à porter sa prochaine candidature pour un second mandat. Le MNRHamzari- Himma, peut-il donc porter les mêmes ambitions politiques que poursuivait le mouvement appelé à s’éteindre pour laisser place au parti politique ? Pour certains analystes politiques, il est évident que le nouveau parti ne peut exister que pour un tel projet pour servir, dans les malentendus au sein du PNDS, de cheval de Trois pour ouvrir la voie à l’aventure «bazoumienne»,aussi «hamzarienne».

Mairiga