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Police d’assurance de l’avion présidentiel, une autre affaire : Le «Djogol» d’Alkache Alhada

Ce que les Nigériens savent moins du Mont Bagazam, l’avion princier, c’est à propos de sa police d’assurance qui a été, comme il fallait s’y attendre, l’occasion d’une autre mafia autour du même avion. Après le lancement d’un appel d’offre national, le comité technique qui a été mis en place, avait retenu l’offre faite par la société d’assurance LEYMA contre celle de NIA, la première étant le moins disant. Mais contre toute attente, passant outre les choix du comité technique mis en place à cet effet, une lettre d’Alkache Alhada, alors Directeur de Cabinet Adjoint du président de la République, Issoufou Mahamadou, par lettre N°0212 du 23 avril 2012, adressée à Monsieur le Directeur Général de la SNAR LEYMA, ayant pour objet, « Appel d’offre ouvert national n°01/12/PRN/SGP/ DRFM », informait la société LEYMA que sa « soumission a été écartée au motif que la caution fournie n’est pas conforme à celle demandée dans le DAO ». La lettre profite pour informer le postulant « écarté » que « Le marché est provisoirement attribué à la NIA avec l’option «rachat de franchise» […] ». Alors que la LEYMA proposait pour l’assurance de l’avion présidentiel, le Boeing 727, quelques 178.861.288 francs CFA, la NIA faisait une offre de 208.105.157f, soit une différence de 29.243.869 francs CFA. Aujourd’hui, c’est à juste titre que les Nigériens se demandent, au nom de quelle logique, Alkache Alhada, passant outre les recommandations du comité technique, détourne-t-il sa décision pour décider d’octroyer le marché de la police d’assurance de l’avion à NIA.

Tous les Nigériens savent le flou qui a entouré l’achat de l’avion présidentiel, notamment en rapport à son prix qui étonne surtout quand l’acquérant, le régime de l’époque qui l’ornait d’un lit inutile, apprend au contribuable nigérienqu’il s’agit d’un avion-France-au-revoir, c’est-àdire un avion de seconde main, que des complexes ont voulu à l’image de la Air Force One pour le repos du prince afin de justifier son prix exorbitant. On apprend par la suite que le hangar pour abriter l’avion-touriste devrait à son tour coûter quelques sept (7) milliards. Le même avion, pour les vanités du prince, est supposé porter un système anti-missile qu’il fallait installer dessus. Mais, alors que cela avait été payé rubis sur ongle, jusqu’à ce que l’ancien- président finisse ses deux mandats, le système, disait-on, n’avait pas été installé. Entre temps, l’ancien avion présidentiel, le Mont Bagazam se perdait dans le ciel, invisible. L’on ne sait pas ce qu’il est devenu et la renaissance ne fit aucune communication à son propos. Un autre mystère de la Renaissance qui reste aussi à élucider. Mais, ce que les Nigériens savent moins du Mont Bagazam, l’avion princier, c’est à propos de sa police d’assurance qui a été, comme il fallait s’y attendre, l’occasion d’une autre mafia autour du même avion. Après le lancement d’un appel d’offre national, le comité technique qui a été mis en place, avait retenu l’offre faite par la société d’assurance LEYMA contre celle de NIA, la première étant le moins disant. Mais contre toute attente, passant outre les choix du comité technique mis en place à cet effet, une lettre d’Alkache Alhada, alors Directeur de Cabinet Adjoint du président de la République, Issoufou Mahamadou, par lettre N°0212 du 23 avril 2012, adressée à Monsieur le Directeur Général de la SNAR LEYMA, ayant pour objet, « Appel d’offre ouvert national n°01/ 12/PRN/SGP/DRFM », informait la société LEYMA que sa « soumission a été écartée au motif que la caution fournie n’est pas conforme à celle demandée dans le DAO ». La lettre profite pour informer le postulant « écarté » que « Le marché est provisoirement attribué à la NIA avec l’option «rachat de franchise» […] ».

Alors que la LEYMA proposait pour l’assurance de l’avion présidentiel, le Boeing 727, quelques 178.861.288 francs CFA, la NIA faisait une offre de 208.105.157f, soit une différence de 29.243.869 francs CFA. Aujourd’hui, c’est à juste titre que les Nigériens se demandent, au nom de quelle logique, Alkache Alhada, passant outre les recommandations du comité technique, détourne-t-il sa décision pour décider d’octroyer le marché de la police d’assurance de l’avion à NIA.

Pour comprendre le Djogol, il convient de mettre des visages sur les deux sociétés en compétition. Faisant fi de la décision du comité technique, le Directeur de Cabinet Adjoint à l’époque des faits à la présidence, le sieur Alkache Alhada aujourd’hui en exil, avait manigancé, se servant d’arguments farfelus pour donner le marché à la société la plus ‘’disante’’, mais qui appartiendrait à l’ancien ministre des transports, Alma Oumarou, allié du régime dans le regroupement MRN qui soutenait le régime d’Issoufou Mahamadou. Allez savoir…

Bien d’observateurs ne peuvent s’empêcher de voir, dans un tel choix ahurissant, une affaire de dessous de table, car les raisons invoquées sont d’autant douteuses que le comité technique ne les relevait pas. On ne comprend donc pas les manoeuvres d’Alkache Alhada surtout quand, dans sa lettre, décidant de confier le contrat d’assurance de l’avion présidentiel à NIA, le fameux décideur note que « le marché est provisoirement attribué à la NIA », alors même qu’il sait que c’est plutôt définitivement, conscient qu’il ne reviendra pas sur le dossier et, ainsi jouant avec les mots comme pour donner des faux espoirs à l’autre, la société de Hima Souley – la LEYMA – qui a été alors flouée. Comment ne pas le croire quand, suivant le canevas d’analyse et d’évaluation du comité d’experts indépendants, notamment par rapport à l’analyse des critères d’éligibilité et de qualification références, les Experts relèvent que « Conformément aux prescriptions des instructions aux soumissionnaires (IS) et les données particulières du DAO et suivant le tableau récapitulatif […], le comité a relevé que les pièces fournies par les deux (2) soumissionnaires sont conformes Ils ont [donc] tous été retenus pour l’analyse technique » ?

Le même document fourni par les Experts, note pour l’analyse des offres techniques pour la conformité que « […] les offres des deux soumissionnaires répondent aux critères du DAO. Ils sont tous retenus pour l’analyse financière ».

Même à ce niveau, notamment par rapport à l’offre financière, le document produit par les Experts souligne que « La LEYMA est moins disant que la NIA dans les deux offres alternatives et principales. [Observant par rapport à] La participation bénéficiaire [que] la NIA offre une bonne ristourne 15% soit (27.028.913 FCFA) par rapport à la LEYMA 10% soit (16.806.128 FCFA) en cas de non sinistres et de renouvellement de l’assurance ».

C’est ainsi qu’au regard de tous ces constats, le comité d’Expert, en conclusion, dit qu’il [Découle après examen, analyse et évaluation globale du comité d’experts, que les offres principales et alternatives de la LEYMA sont moins disant que celles de la NIA. Et pour ce, « Etant donné que les offres des deux soumissionnaires sont conformes aux critères d’éligibilité et techniques exigés et conformément aux critères d’évaluation des offres (article 30.5 du DAO),le comité d’experts propose la SNAR LEYMA comme adjudicataire du contrat alternatif (plus avantageux) retenu pour l’assurance du Boeing 737-200, immatriculé 5U6BAG ; pour la période allant du 24 avril 2012 au 23 avril 2013 à minuit ».

Mais, Alkache Alhada n’en tient pas compte et ce, quand bien même, le comité d’experts, a fait une recommandation pour que « la SNAR LEYMA soit adjudicataire du contrat d’assurance » du Boeing présidentiel.

Cela, comme ces histoires qui ont amené loin Ibou Karadjé et l’Uraniumgate qui a mis sous la sellette le fuyard Hassoumi Massaoudou, s’est passé sous les pieds du président de la République, Issoufou Mahamadou en l’occurrence, qui ne peut pas dire qu’il n’a jamais rien su de ces affaires.

Un dossier que la Coldeff doit prendre en charge.

Ali Soumana