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Pluies dévastatrices au Niger : Un audit impitoyable des infrastructures routières

la ville de niamey en saison de pluies 1 ‘’La pluie est le meilleur auditeur des infrastructures’’, affirme un observateur bien averti. Cette assertion est d’autant plus vraie que c’est pendant la saison des pluies que l’on peut juger de la solidité et la validité des infrastructures, notamment les routes, ponts et digues. Les fortes pluies enregistrées sur l’ensemble du territoire national, ces derniers temps, ont détruit des milliers de maisons et plusieurs infrastructures routières, un peu partout dans le pays. Des digues ont été tout simplement emportées et des ponts submergés par les eaux de pluie. Montrant au grand jour le manque de sérieux et l’absence totale de patriotisme de ceux qui ont commandé, réalisé et réceptionné ces ouvrages. Pourtant, ces ouvrages mal faits ont coûté les yeux de la tête, du fait de la surfacturation dans laquelle est championne la camarilla du PNDS, une tactique qui vise à enrichir, sur le dos du contribuable nigérien, des amis et la clientèle politique. Cette surfacturation, en plus de grever le budget national au profit d’intérêts égoïstes et claniques, met malheureusement en danger la vie des citoyens nigériens qui en sont les bénéficiaires. Du fait de la très mauvaise qualité de ces ouvrages qui se sont massivement effondrés, des parties entières du pays ont été coupées, ici et là, des autres coins du pays ; des digues ont cédé, des ponts emportés, multipliant de façon exponentielle les pertes en vies humaines du fait des inondations, le bétail emporté, et autres dégâts matériels inestimables. Pour rappel, à la date d’aujourd’hui, l’on déplore 353 287 personnes sinistrées, 217 décès dont 108 par noyade et 109 suite à l’effondrement de maisons, 209 personnes blessées. A cela, il faut ajouter 39 479 maisons effondrées, des boutiques, des classes et des cases tombées. Et aussi 16 965 têtes de bétail décimées, 21 145 tonnes de vivres perdues. L’on dénombre au total 46 525 ménages sinistrés. Il est vrai que toute cette tragédie n’a pas pour seule cause la mauvaise qualité des routes, mais elle y a joué un role crucial, directement ou indirectement. Pourtant, s’il y a un domaine oû les partisans du régime prédateur de Mahamadou Issoufou et de son avatar se gargarisent, c’est bien les infrastructures routières. Selon eux, dans le domaine, tous les présidents et chefs d’Etat réunis du Niger, de 1960 à aujourd’hui, n’ont pas fait autant que les Renaissances Actes 1, 2 et 3. Des affirmations ridicules et tirées par les cheveux, comme ils savent bien le faire. Mais, l’histoire finit toujours par rattraper les faussaires. Et, pour cela, elle dispose de plusieurs moyens, dont la pluie pour mettre à l’épreuve les ouvrages. L’on nous parle grossièrement d’échangeurs à Niamey, en désignant surement et abusivement les 3 ponts d’ailleurs mal orientés ; et de centaines de kilomètres de routes à l’intérieur. Pourtant, on a l’impression qu’il n’y a pas du tout de routes à Niamey ces derniers temps. Il n’y a même pas de routes qui conduisent à Niamey. La circulation est devenue, dans la capitale, un vrai parcours du combattant. Les pluies enregistrées ont rendu presque toutes les voies impraticables, malgré lesdits échangeurs. Car, quoi qu’on dise, si les routes secondaires ne sont pas nombreuses et de qualité, s’il n’y a pas de canalisations suffisantes pour évacuer les eaux de ruissellement, les quelques routes principales dans le centre-ville se dégradent facilement à leur tour. Et c’est ce qui arrive quand, dans le centre-ville, jusque dans des quartiers dits huppés, les routes sont crevassées ou lézardées, avec pleinsde nids de poule qui cassent les voitures. Oû est donc l’utilité des toboggans appelés pompeusement échangeurs ? Que dire de la voie dite ‘’Niamey Nyala’’ qui disparait complètement par intervalles réguliers comme la RTA et bien d’autres routes nationales, pourtant économiquement rentables ? Si la capitale présente une telle image de ville sans routes, qu’en est-il des autres grandes villes du pays ? En vérité, en termes d’infrastructures routières, il n’y a pas eu grand-chose. Autre que du bruit et des surfacturations pour enrichir et s’enrichir. C’est la pluie qui l’a prouvé. Et le verdict de la pluie est impersonnel et impartial. Sans appel.

Bisso (Le Courrier)