Skip to main content

Perpétuation du trafic d'influence au sommet de l'État : Défis de gouvernance au Niger

Presidence NigerOn ne peut nullement comprendre, alors que le Niger a des militaires à la tête du pays qui se réclament de l'héritage de Kountché, que les mêmes tares reviennent et souvent en des lieux où l'on ne peut pas l'espérer. On sait que le Général Tiani, pour certains actes, s'est très vite séparé de certains collaborateurs. Mais, selon des sources crédibles, il ne s'est pas totalement séparé de la vermine. Car, sous son ombre, sans qu'il le sache, d'autres s'adonnent aux mêmes pratiques, notamment au trafic d'influence dans le domaine de la sécurité privée, jouent aux prolongations après les éliminatoires jouées sous les Renaissances pour s'en mettre plein les poches, avides, comme toujours, d'argent facile. Selon des investigations, une conseillère à la présidence dont le mari a une société de gardiennage travaillant avec certaines institutions, notamment bancaires où, sous de contrats faramineux, il envoie ses éléments, jouerait de sa position pour favoriser la société du mari ?

En jouant de cette position qui permet à cette dame de favoriser la société de son mari qui, apprend-on, serait même un nigérien naturalisé français, il y a de quoi être troublé. Finalement, est-ce donc pour ça que les Nigériens entraient dans une parodie de révolution qui pourrait n'être que du folklore, se demandent de nombreux citoyens sur les réseaux sociaux ?

Le coup d'Etat du 26 juillet 2023 venait, nous disait-on, pour rectifier la marche du pays, et remettre de l'ordre dans un Niger que des socialistes ont pris en otage pour le soumettre à leur diktat, à leur gloutonnerie et à leur vampirisme. Mais, plus d'un an après le renversement du régime des socialistes, les Nigériens, questionnés par certaines incohérences, s'interrogent sur la marche du pays, se demandant où on va, depuis que, manquant de courage pour ses choix annoncés, la transition patauge, voulant faire du neuf avec du vieux, alors que, dès les premières heures, elle avait choisi de garder le lien avec le régime déchu dont il se sert de certains acteurs. Pourquoi, si tant qu'on est dans la logique d'une révolution comme au Mali et Burkina Faso, continue-t-on à voir les mêmes visages, comme si rien, si ce n'est au sommet, rien n'a véritablement changé ? Le Niger serait-il en manque de compétence et d'hommes pour promouvoir, aujourd'hui, le même personnel administratif que la Renaissance léguait à la transition ?

L'échec, dans bien de secteurs, n'est que le fait de ces choix qui, au lieu de rassurer, ont davantage crispé le climat dans certaines administrations et dans certains ministères où il est difficile de faire croire aujourd'hui qu'on est rentré dans le changement. L'incohérence et le contraste de tels actes posés avec le discours servi aux Nigériens au lendemain du 26 juillet 2023, troublent les consciences et poussent au doute. Comment ne pas le dire quand l'on peut voir revenir, dans la gestion du pays, et souvent en haut lieu, des actes décriés sous la Renaissance que d'autres, à l'ombre du pouvoir, posent pour les mêmes motivations : s'enrichir à la va-vite. Est-ce donc ça la refondation promise aux Nigériens ?

La perpétuation des mêmes vices dénoncés ne saurait être acceptable. Voilà pourquoi il faut éviter les mêmes hommes. Ils n'ont aucune solution pour sortir le pays du gouffre sinon que de l'enfoncer davantage, eux qui, par leurs médiocrités notoires, poussaient le pays dans l'abîme et dans la faillite depuis avant 2016. Ceux qui ont fait tomber ce pays, sensément, ne peuvent pas le relever. C'est une question de logique. Si on veut continuer à ignorer les compétences du pays, on devra aussi, assumer les choix faits.

Et Il y a franchement problème et cela donne à douter de notre révolution aujourd'hui engluée dans des considérations qui ne peuvent pas aider les hautes autorités du pays à répondre aux attentes légitimes des populations. On se rappelle de tout ce qui a été posé comme actes sous la Renaissance où, le clan et la famille, seuls, avaient droit de cité pour avoir tous les droits, pendant qu'aux autres Nigériens, citoyens de seconde zone, on déniait tout, rien ne leur étant donné. On avait alors vu des enfants s'enrichir, prendre des parts de marchés importants et des postes taillés sur mesure, des épouses " se mélanger " de tout parce que les maris étaient devenus puissants et tous confondaient, à dessein, Etat et famille. Aujourd'hui encore, chacun est allé chercher le sien pour le faire nommer et on voit la catastrophe après un an de gouvernance : échec et immobilisme, non pour dire qu'il n'y ait rien eu, mais parce que les actes courageux ont manqué pour mener de grandes réflexions qui puissent aider à trouver les idées lumineuses qui peuvent mieux porter la révolution que chaque Nigérien attend de voir s'exprimer pour changer les vies et le pays qui ne saurait être abonné à la position de la lanterne rouge où le socialisme l'avait scotché pendant plus de douze années de vol et de pillage.

Faits troublants….

Il est incompréhensible que lorsque l'on se débarrasse de pratiques par la porte qu'elles reviennent par la fenêtre dans un pays qui a fait le choix souverain de revenir à l'orthodoxie, à ce qui anoblit notre nom et permette que le monde regarde le Niger avec plus de respect. Des sociétés de même type, exerçant donc dans la sécurité privée, à la suite du coup d'Etat, avaient été dissoutes pour connivence avec quelques milieux français. On ne peut donc pas comprendre, alors que le pays est en lutte contre le terrorisme, et en conflit pour la même raison avec la France qu'un Français continue de travailler dans le secteur, bénéficiant même de faveurs que lui chercherait son épouse nigérienne. C'est d'autant difficile de comprendre cela surtout quand on sait que, dans bien de cas, les ennemis se servent aussi des nôtres pour déstabiliser le pays et donc pour porter un coup à la révolution et à la transition qu'ils juraient de faire échouer. Le Chef de l'Etat estil informé de cette situation ?

La question mérite d'être posée. Quand on sait dans d'autres cas où, sans grand bruit, il a tout de suite limogé des collaborateurs devenus trop encombrants, agissant à l'antipode de la direction qu'il s'est tracée pour conduire le pays.

Aller à la rupture

Il est fondamental et vital pour la transition et le CNSP d'aller à la rupture pour se crédibiliser et pour se donner des chances de réussir son action à la tête de l'Etat si tant est qu'il a effectivement fait le choix de libérer le Niger d'un socialisme prédateur et de sauver une patrie en passe de recolonisation avec la complicité de certains citoyens qui ont permis aux impérialistes d'occuper militairement, dans des conditions opaques, le territoire, jusqu'à leur concéder les droits de l'exterritorialité qui ne peut permettre même aux soldats nigériens d'avoir accès aux espaces qu'ils occupent ?

Il est donc aujourd'hui impératif que le CNSP regarde et relise sa boussole, car on ne peut pas aimer à la fois une chose et son contraire. Ce n'est ni par méchanceté ni parce qu'ils ne peuvent plus soutenir la transition qu'ils parlent trop aujourd'hui, exprimant leurs inquiétudes quant à la conduite actuelle du pays, somme toute incohérente, mais parce que certains actes et faits les obligent à douter.

Et c'est certain : les nigériens ne mangeront pas les omelettes de l'AES tant qu'ils ne peuvent pas avoir le courage de casser les oeufs des lâchetés de ceux qui ont vendu leur pays.

Mairiga (Le Courrier)