Pénurie de carburant dans la capitale administrative et politique du Niger : La Sonidep est-elle encore crédible aux yeux de la Soraz ?
Niamey, quartier général du Cnsp, du gouvernement de transition, des institutions internationales, des grandes sociétés et entreprises dépendantes des ressources énergétiques, compte prés de 2000000 d’âmes confrontés à un crucial problème de mobilité, en dépit de centaines de milliers de véhicules qui consomment tous les jours, des millions de litres d’essence et de gasoil, à des fins personnels, ou pour desservir les différents quartiers aussi éloignés les uns des autres, de l’une des capitales les plus insalubres de la sous région. Les habitants de la plus immense ville du Niger, marchent ces derniers jours à pied sans prescription médicale, parce le carburant ne coule plus. Imaginez un peu l’ampleur des dégâts dans la seule rive droite qui peut à elle seule, engloutir une ville comme Dosso avec tous ses habitants, ses services et ses infrastructures. Pourtant, Harobanda n’est qu’une ville parmi les innombrables que compte cette capitale dans laquelle, les gens pour avoir du carburant, se mettent en rang devant les stations services comme font les élèves de l’école primaire, qui pour amener ses enfants à l’école, qui pour transporter un malade à l’hôpital, qui pour se rendre au travail alors que l’évaluation des ministères à l’agenda du Cnsp, ne tolère aucune excuse pour les retards.
A cela s’ajoutent les activités génératrices de revenus qui sont à l’arrêt. La dernière fois Niamey fut privée de carburant, parce que les pluies diluviennes ont pris le dessus sur le principal tronçon d’approvisionnement mais aujourd’hui, il n’y a pas la pluie mais le froid, et le carburant manque encore. Les gens souffrent et la Sonidep ne communique pas ou du moins, tympanise à longueur de journée la lutte traditionnelle de Dosso suivie par les Nigériens sur la RTN, pour promouvoir ses produits comme si tout va bien, alors qu’a deux pas de Dosso, tout va mal avec les habitants de Niamey qui sont dans la merde. Pourquoi la Sonidep ne peut pas assurer ? Nous savons seulement, qu’elle doit à un moment donné à la Soraz semble til, plus de 130 milliards de FCFA, avant l’avènement du Cnsp au pouvoir.
La Soraz qui la ravitaille, avait une fois coupé le robinet pour la mère nourricière du régime déchu, mauvaise en affaire, elle prend seulement pour vendre sans rembourser. Une médiation au plus haut sommet de l’Etat aurait relancée les deux partenaires en crise de confiance, bien que la Sonidep souffre d’un déficit de crédibilité chronique auprès de la Soraz. Nous ne savons pas à ce jour, si la Sonidep s’est acquittée de ces dettes ou pas, si la Soraz est en colère pour couper à nouveau son ravitaillement. Cependant, il est assez curieux de constater que la Sonidep qui fait trop de bruit à la lutte de Dosso, dans sa forme actuelle, avec sa virginité souverainiste, soit dans l’incapacité de fournir Niamey en carburant. Surtout que personne dans le milieu du pouvoir, ne saigne les caisses de la Sonidep, en tout cas, nous n’avons pas pour l’instant échos de scandales financiers en provenance de cette boite, même si les tentations sont fortes. Si ça ne va pas entre la Soraz et la Sonidep, si cette pénurie s’explique par une mauvaise gestion ou un problème de dysfonctionnement au sein même de la société pétrolière, il n’appartient pas aux consommateurs d’en payer le prix. Ils ont assez souffert et souffrent encore de la cherté de la vie sous toutes ses formes, pour pouvoir supporter encore une telle pénurie de carburant, inconnue sous feu Tandja Mamadou qui en son temps, l’importait de l’autre bout du monde, du Venezuela.
Amadou Harouna (Le Monde d’Aujourd’hui)