Orano saisit la justice nigérienne pour détention arbitraire d’un de ses collaborateurs
Le groupe français du nucléaire Orano a annoncé, dans un communiqué publié le 13 mai 2025 sur son site officiel, avoir porté plainte auprès du procureur de la République du Niger pour « arrestation arbitraire, détention illégale et confiscation injustifiée de matériels » visant l’un de ses salariés et plusieurs de ses filiales établies à Niamey.
Les faits selon Orano
Le 5 mai, des agents des forces de sécurité nigériennes ont perquisitionné les bureaux des sociétés SOMAÏR, COMINAK, IMOURAREN SA et Orano Mining Niger, saisissant le matériel informatique et les téléphones du personnel. Les directeurs généraux des différentes filiales auraient été interrogés sur place, puis le directeur d’Orano Mining Niger aurait été emmené à la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE). Depuis cette intervention, l’entreprise affirme être sans nouvelle de son collaborateur et se voit toujours refuser l’accès à ses locaux.
Un climat déjà tendu
Orano rappelle qu’en décembre 2024 le gouvernement nigérien avait déjà retiré à l’entreprise le contrôle de ses filiales, ouvrant plusieurs procédures d’arbitrage international. Le retrait du permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, en juin 2024, avait également marqué une dégradation des relations entre le groupe et les autorités nigériennes.
Priorité à la sécurité des salariés
Dans son communiqué, Orano se dit « très préoccupé » pour la sécurité de l’ensemble de ses équipes au Niger et assure « mettre tout en œuvre » pour soutenir son collègue détenu. Le groupe insiste sur l’absence, selon lui, de cadre légal ou de justification officielle pour l’intervention des forces de sécurité.
Prochaine étape judiciaire
La plainte pour détention arbitraire ouvre désormais une procédure devant la justice nigérienne. À l’heure de la publication de cette dépêche, les autorités de Niamey n’avaient pas réagi publiquement aux accusations d’Orano.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)