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Niger – Uraniumgate : Monsieur T3 pris la main dans le sac

corruption detournements financiers NigerLe règne chaotique de la renaissance, en treize années d'injustices et de pillage des richesses du pays, d'abandon de l'économie rurale, de l'école et de la Santé, est marqué par une kyrielle de scandales pour lesquels, même quand les cas sont avérés et graves, les socialistes nigériens, ne donnaient aucune suite, trouvant presque normal que les leurs camarades saccagent les deniers publics, torpillent les finances publiques, gèrent de manière patrimoniale l'administration et les sociétés d'Etat, braquent l'économie nationale pour que brille le clan pendant que tout leur effort se concentrait à paupériser une bonne partie du peuple, avec l'espoir qu'un tel " plan " puisse permettre d'asservir d'autres composantes nationales afin de se servir de ce que serait leur vulnérabilité provoquée pour les marginaliser et les affaiblir dans le pays et dans la politique. Que n'avaient pas dit les Nigériens pour attirer l'attention de structures nationales compétentes sur les conséquences futures inévitables d'une telle gestion ? Personne, ne voulait rien entendre et bouchant les oreilles, les prédateurs se mirent à l'oeuvre, insatiables et gourmands chaque jour davantage, pour capter et happer les fonds, détourner les projets, " consolider " leur lutte effrénée vers l'enrichissement illicite pour lequel ils venaient au pouvoir, aspirant ainsi à régler des comptes à l'Histoire. Ils avaient cru, depuis des décennies qu'ils vendaient ce discours infect aux Nigériens, que d'autres avaient usé des mêmes méthodes et qu'ils se seraient enrichis de la même manière. Les pauvres ! Ils ne savaient pas ce que c'est que gérer un Etat, ce que c'est que diriger une nation. Une haine et des rancunes les poussaient à venir au pouvoir, pas pour travailler pour le peuple, mais au nom d'idées saugrenues distillées sous la veste, de venger le tort qu'ils s'imaginent être les victimes expiatoires.

Comment comprendre, pendant que les Nigériens se plaignent d'une telle gestion, donnant des exemples de crimes rocambolesques, à tout le moins vérifiables, que des partenaires, on ne sait au nom de quels calculs et de quelles complicités, ne manifestent que peu d'intérêt à la destruction programmée du Niger et de son économie, de sa démocratie et de son avenir de la part de conquérants impénitents, indifférents à la situation désastreuse que vit le pays ? Parmi les crimes les plus emblématiques qui avaient fait grand bruit sous le règne du timonier rose, il y avait cette explosive affaire de transaction dans laquelle, l'ancien directeur de cabinet, Massoudou Hassoumi, jouait un rôle central, mais sans qu'on ne sache trop sur les contours de la fameuse transaction. Mais, l'on se disait quand même, n'étant ni ministre des Mines ni Directeur Général de la SOPAMIN, que l'homme dont un autre se servirait pour ne pas se rendre visible dans la magouille, ne pouvait justifier qu'il ait des raisons de " travailler " dans le business si ce n'est pour faire plaisir à son " patron " duquel il pouvait espérer, pour avoir joué le mauvais rôle, un retour d'ascenseur pour monter sur l'échelle. Mais, il avait été trahi. Du reste, l'on connait les rigueurs de l'homme qu'on ne peut croire qu'il puisse se compromettre dans une telle démarche qui, de toute façon, un jour ou l'autre, pourrait par se savoir. On se rappelle d'ailleurs que le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN), sous Mahamadou Issoufou, demandant qu'on mette un certain nombre de personnalités à la disposition de la Justice, avertissait, face aux résistances du système corrompu de la Renaissance, que " les hommes passent, la Justice demeure ", ce que plus philosophiquement, disait quelques années plus tôt, la célèbre star de la conférence nationale, Feu Bonkano, en ces termes : " Un jour on est le chasseur, un jour on est la biche ". Aucun pouvoir n'est éternel, avertit le Noble Coran ! Dans l'enquête américaine, on découvre la présence du même Hassoumi dans l'affaire. Les Nigériens savaient qu'il y jouait un rôle important, mais non sans l'aval de qui tout le monde sait. Ainsi selon l'article que nous citons, " Les frères Meyer apparaissent aussi à un stade antérieur de l'opération en tant qu'administrateurs de la société libanaise Optima Energy Offshore, auprès de laquelle la Sopamin a fait l'acquisition de l'uranium ensuite revendu à Areva. Cette entité, jusqu'ici inconnue dans le milieu du trading d'uranium, a signé un contrat avec l'Etat nigérien représenté par Hassoumi Massaoudou, alors directeur de cabinet du président Issoufou ". On apprenait d'ailleurs, au moment où l'affaire fit grand bruit dans le pays que c'est l'obligé d'Issoufou Mahamadou qui ouvrait un des comptes qui a servi à la transaction.


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Et la roue tourne. Dramatiquement.
Plus les jours avancent, plus des combines se dénouent, et quelques lumières jaillissent pour sortir de l'opacité certaines brumeuses affaires que le système rodé de la renaissance avait tenté d'étouffer pour couvrir d'impunité la pègre qui a servi - pardon qui s'est servie - dans son ombre pendant dix années de laisser-faire et de laisser-aller. On comprend que les Nigériens, avec un certain intérêt, découvrent et partagent sur les réseaux sociaux, cet article intitulé " Rebondissements uraniumgate : l'ancien Président du Niger, suspecté d'avoir perçu 2.5 millions de dollars alors qu'il était président du Niger " publié par Africa Intelligence et partagé sur le site de Jeune Afrique. On ne peut que s'y attendre car, ne l'oublions pas, après la Justice du Niger qui exigeait une caution de la part de la société civile pour prendre en charge un dossier qu'un sentiment nationaliste à lui tout seul pouvait exalter à s'en saisir - pour ne pas dire à s'en autosaisir - saisissait la justice française avec notamment d'autres dossiers tout aussi explosifs.

Les révélations d'Africa Intelligence sont assez troublantes ; non pas parce que cela surprend les Nigériens qui, depuis des années, savaient comment leur pays est géré par une camarilla cupide, avide de bonne vie et de luxure, mais parce que, certains partenaires, aveugles et sourds à volonté, peignaient le système d'un clan qui a pris en otage le pays et sa démocratie, comme le meilleur modèle de gouvernance qui puisse exister sur terre, refusant d'entendre les récriminations qui sont faites à leur rencontre. Qui ne sait pas les contre-valeurs avec lesquelles la renaissance a dirigé le Niger, usant et abusant de tout - vraiment tout - pour détruire des opposants et des journalistes, à les traquer et à les emprisonner, sinon, pour être tranquille, à les contraindre à l'exil. Et ça continue. Et personne ne dit rien ! Les Nigériens ne peuvent qu'avoir de bonnes raisons de s'offusquer de ces présences de partenaires qui jouent à imposer au peuple des hommes et des systèmes impies, déniant au peuple, son droit à disposer de luimême, pour opérer des choix souverains.

Et voilà qu'on lève, loin du pays, un coin de voile sur la fameuse et brumeuse affaire de l'uraniumgate. Les limiers américains et français, en fouillant dans les méandres de la transaction complexe controversée, découvrent des indices probants sur la procédure et sur l'identité de certains qui pourraient être impliqués dans le " vol " en bandes organisées. Ainsi, apprend-on du journal en ligne, que " Les enquêteurs américains s'étonnent de voir le nom d'un fournisseur officiel du département d'État apparaître parmi les bénéficiaires d'importants virements émis il y a plus de dix ans par l'un des véhicules financiers de Helin International, dénommé Energy Standard Trading FZE. Cette entité est suspectée d'avoir été utilisée par les frères Cröy pour rétribuer une poignée d'acteurs impliqués dans la vente à perte de 2 500 tonnes d'uranium achetées auprès de la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin). Effectuée fin 2011, l'opération a coûté 101 millions de dollars au groupe français Areva, renommé depuis Orano ". Dans l'effort de faire disparaitre les fonds liés à cette transaction douteuse qui fait perdre beaucoup d'argent au Niger, tous ceux qui y ont travaillé, auraient donc été rétribués, chacun s'en sortant avec des émoluments costauds, avec sa part de magot. Mais qui a profité de la part qui revient au Niger dans ce business ?

Mystérieux ? T3 ? 
C'est comme si, le ciel est en train de tomber sur la tête de l'ancien président, rattrapé par seulement, et pour le moment, un des dossiers qui concernent sa gestion. Il y a pourtant d'autres cas tout aussi graves comme ces trafics de drogue pour lesquels, les Américains, il y a quelques années faisaient des mises en garde aux autorités nigériennes proches de certains milieux de narcotrafiquants, hébergés souvent à la présidence, à la primature et à l'assemblée nationale. En tout cas pour le cas de l'uraniumgate, l'on apprend dans le même article que " Dans des documents internes de comptabilité de Helin International est mentionné un certain "T3". Un nom de code que des éléments de l'enquête américaine tendent à attribuer à l'ancien président du Niger. Il se retrouve suspecté d'avoir perçu 2,6 millions de dollars virés par Energy Standard Trading FZE sur un compte de la Standard Chartered Bank de Dubaï appartenant à OKI International Trading LLC, le 14 mars 2012. Ce dont il s'est toujours défendu ". Pour démasquer le fameux ?T3?, Africa Intelligence note que " […] les enquêteurs s'appuient entre autres sur la relation étroite entre l'ancien président et Prakash Lalchandani, fondateur du conglomérat indien Satguru Group, société mère d'OKI. Ce dernier a été personnellement décoré de l'ordre du mérite en avril 2021 par l'ancien chef de l'Etat nigérien. Propriétaire de la chaîne hôtelière Bravia, présente à Ouagadougou, Lomé, et Niamey, il a également officié comme consul honoraire de l'Inde au Niger pendant plusieurs années. Contactées, les sociétés OKI et Prakash Lalchandani n'ont pas souhaité réagir ". On comprend que les acteurs de la mafia organisée autour de l'uranium du Niger s'entourent de cajoleries intéressées et de médailles dérisoires non pour avoir servi l'Etat du Niger mais pour avoir joué dans une combine qui a fait perdre au pays une fortune qui lui revient.

La Justice française aux trousses des dealers…
Africa Intelligence nous apprend qu'à la suite de la Justice américaine, " Cette opération est également scrutée de près par la brigade financière française dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le Parquet national financier (PNF) en novembre 2020 (AI du 27/01/21), qui s'est vu remettre une partie des documents internes de Helin International ". Comment ne pas paniquer, quand on est dans des pays où la Justice est réellement indépendante et où, pour la vérité, elle peut avoir accès à toute la documentation nécessaire pour démêler les fils et atteindre la vérité que des procédures huilées tentent de rendre inaccessible ? Et comme dans le cas américain, les Français, voudraient aussi mettre un visage sur l'un des bénéficiaires de la fumeuse affaire. Et comme il fallait s'y attendre, l'on apprend qu'en " Début 2021, les enquêteurs français s'interrogeaient déjà sur l'identité du mystérieux "T3" et sur une société enregistrée au Panama, Corum Overseas. Cette dernière s'était vue verser 800 000 euros sur l'un de ses comptes à la banque suisse Pictet, à la suite de la vente d'uranium à perte d'Areva. Là encore, le bénéficiaire est "T3", selon des documents internes du fonds de gestion de fortune ".

Mairiga (Le Courrier)