Niger-UE : Vers une meilleure coordination de l’aide internationale
La récente controverse entre le Niger et l’Union Européenne (UE) concernant l’aide humanitaire illustre la nécessité d’une coopération basée sur la transparence. Si des divergences ont émergé, elles mettent en lumière l’importance d’un dialogue renforcé pour optimiser l’efficacité des interventions humanitaires.
Une aide controversée au cœur des divergences
L’Union Européenne a annoncé une aide humanitaire destinée aux victimes des inondations au Niger. Cependant, selon le ministère des Affaires étrangères du Niger, cette aide a été déployée par des ONG sélectionnées par la délégation de l’UE sans consultation préalable avec les autorités nigériennes. Ce mode opératoire, perçu comme un manquement aux usages diplomatiques, a suscité des réserves et des interrogations au sein du gouvernement nigérien.
Le ministère a rappelé que toute assistance internationale, sollicitée ou non, doit passer par les canaux officiels, en l’occurrence le ministère des Affaires étrangères. Une telle démarche vise à garantir la coordination des efforts, la transparence dans la gestion des fonds et une meilleure répartition des ressources.
Une mise en garde ignorée
Face à cette situation, l’ambassadeur de l’Union Européenne, M. Salvador Pinto Da França, avait été convoqué par les autorités nigériennes dès le mois d’octobre 2024. Lors de cette rencontre, le Niger avait exprimé son insatisfaction et exigé la fin immédiate des opérations non autorisées. Cependant, malgré cette mise en garde, les activités se sont poursuivies, accentuant ainsi les désaccords diplomatiques.
En réponse à cet immobilisme, le gouvernement nigérien a officiellement demandé le rappel de l’ambassadeur et son remplacement, tout en réaffirmant son engagement à travailler avec tous ses partenaires internationaux dans le respect des règles et des usages.
Renforcer le dialogue pour une meilleure coopération
Cette divergence met en évidence l’importance d’une meilleure coordination entre le Niger et l’Union Européenne. Les deux parties, partenaires de longue date, disposent de nombreux leviers pour surmonter ce différend : renforcer les mécanismes de consultation, promouvoir une gestion concertée des fonds humanitaires et garantir une implication accrue des autorités locales.
Le Niger a également rappelé son attachement à sa souveraineté et à la dignité de ses institutions, tout en exprimant sa volonté de coopérer avec des partenaires respectueux des principes fondamentaux de la diplomatie.
Une opportunité pour poser les bases d’une collaboration durable
Cette situation, bien qu’inhabituelle, offre l’opportunité de tirer des enseignements et d’améliorer les pratiques en matière de coopération humanitaire. En privilégiant une approche constructive, le Niger et l’Union Européenne peuvent renforcer leur partenariat et garantir que l’aide humanitaire atteigne les populations qui en ont le plus besoin.
À travers un dialogue ouvert et des engagements mutuels en faveur de la transparence, cette divergence pourrait devenir le point de départ d’une collaboration encore plus solide pour répondre aux défis futurs.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)