Niger : tensions persistantes entre le ministère de la Justice et les magistrats
Les relations entre le ministère de la Justice et certains magistrats se tendent depuis plusieurs semaines, révèle La Roue de l’Histoire Info dans sa dernière parution.
Malgré les efforts de médiation du Conseil consultatif de la refondation (CCR), le malaise persiste, révélant les défis d’une refondation institutionnelle encore fragile.
Le chantier de la refondation judiciaire, annoncé comme l’un des piliers de la nouvelle gouvernance au Niger, traverse une zone de turbulences.
Selon La Roue de l’Histoire Info, des frictions récurrentes opposent le ministère de la Justice à une partie du corps des magistrats, sur fond de divergences liées à la gestion, à l’indépendance de la magistrature et à la conduite des réformes internes.
Depuis l’installation du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la justice est placée au cœur du processus de moralisation de la vie publique.
Mais la mise en œuvre de cette ambition se heurte à des incompréhensions persistantes entre l’exécutif et les praticiens du droit.
Certaines décisions administratives et nominations ont suscité des crispations, perçues par une partie de la magistrature comme des atteintes à leur autonomie de fonctionnement.
Face à cette situation, le Conseil consultatif de la refondation (CCR), a entrepris une démarche de conciliation pour restaurer un climat de sérénité.
Cette médiation, saluée pour son esprit d’apaisement, n’a toutefois pas encore abouti à des résultats publics tangibles.
Le dialogue se poursuit, dans un contexte où la justice reste un maillon essentiel de la reconstruction institutionnelle.
Ces tensions mettent en lumière une question centrale : comment concilier autorité politique et indépendance judiciaire dans un État en refondation ?
La réussite du processus dépendra de la capacité des acteurs à instaurer une confiance mutuelle, fondée sur le respect des textes, la transparence et le sens de la responsabilité partagée.
Au-delà des divergences, un consensus émerge : le Niger ne peut bâtir un État fort sans une justice crédible, équitable et respectée.
C’est à cette condition que la refondation prendra tout son sens — non seulement dans les institutions, mais aussi dans les mentalités et la culture de gouvernance.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)