Niger-Mali-Burkina : la nouvelle Banque Confédérale d’Investissement propulse l’AES vers un modèle économique souverain

La Confédération des États du Sahel (AES) franchit une étape majeure de son intégration économique. En visite de travail de 24 heures à Bamako, le Premier Ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a participé à une réunion ministérielle décisive consacrée à l’opérationnalisation de la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement (BCID-AES), un instrument présenté comme « l’épine dorsale » de la souveraineté financière des trois États membres.
Accueilli avec les honneurs par son homologue malien, le Général de division Abdoulaye Maïga, le chef du gouvernement nigérien a pris part à une série d’échanges stratégiques, ponctués par une audience auprès du Président de la Transition du Mali, le Général d’Armée Assimi Goïta, en présence des ministres de l’Économie du Mali et du Burkina Faso. La visite s’est achevée par la participation à la cérémonie de baptême des places publiques de Koulouba, symbole d’un partenariat politique et culturel renforcé.
La BCID-AES : un outil structurant pour financer la souveraineté
La réunion ministérielle de Bamako marque un tournant historique. Pour les dirigeants de l’AES, le Président Assimi Goïta (Mali), le Président Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et le Président Abdourahamane Tiani (Niger), la création de la BCID répond à un impératif stratégique : reprendre en main le financement du développement.
Le ministre burkinabè de l’Économie, Aboubacar Nacanabo, a souligné la portée de ce projet collectif, conçu comme un levier pour « passer à un autre niveau » et financer enfin les projets structurants dont dépend la stabilité financière et la prospérité de la région. La BCID permettra, selon lui, de soutenir des investissements intégrateurs, capables de transformer durablement l’économie confédérale.
Ali Mahaman Lamine Zeine : “Nous donnons vie à un instrument majeur de souveraineté économique”
Dans son allocution, le Premier Ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a insisté sur l’importance historique du moment et sur la responsabilité collective portée par les gouvernements de l’AES. Pour lui, la BCID représente bien plus qu’une institution financière : elle incarne un changement de paradigme.
Il a rappelé que la nouvelle banque permettra de mobiliser l’épargne selon les calendriers et les priorités des États membres. Les infrastructures stratégiques, routes, ponts, énergie, numérique, ainsi que l’émergence d’industries locales et de projets à fort impact social et environnemental seront désormais financés dans une logique de souveraineté pleinement assumée. Animé par une volonté ferme et une vision d’avenir, il a souligné que l’union des trois États permet d’accroître leur capacité d’emprunt sur les marchés internationaux, de réduire le coût des financements et de créer un cercle vertueux d’investissement pour l’ensemble de la Confédération.
Un acte fondateur pour l’avenir économique de la Confédération-AES
Au-delà de sa dimension technique, la création de la BCID-AES porte une forte charge géopolitique. Elle affirme la volonté des États de l’AES de se positionner comme des acteurs de plein droit dans les grands équilibres économiques mondiaux, capables d’innovation institutionnelle et de solidarité concrète.
Le Premier Ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a salué l’engagement de toutes les parties prenantes, tout en rappelant l’exigence de gouvernance irréprochable pour garantir la crédibilité et l’efficacité de l’institution. Pour lui, ce lancement marque le début d’un travail de fond : identifier et financer les projets qui transformeront le quotidien des populations et poseront les bases d’une prospérité durable.
Une gouvernance exemplaire au cœur du nouveau modèle économique de l’AES
Le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a insisté sur la responsabilité considérable qui incombe désormais aux équipes investies de la mission de piloter la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement. Selon lui, cette institution ne pourra tenir ses promesses que si sa gouvernance est exemplaire, transparente et irréprochable. Les gestionnaires de la BCID portent à la fois une lourde responsabilité et une opportunité historique : démontrer que l’AES peut bâtir un modèle financier souverain, efficace et crédible. Leur action devra être entièrement tournée vers l’impact, la rigueur et l’efficacité, car c’est de la qualité de leur travail que dépendra la crédibilité du projet confédéral dans son ensemble.
Un message cohérent avec la vision du Niger
Fidèle à l’orientation stratégique fixée par le Président Abdourahamane Tiani, le Niger voit dans la BCID un instrument clé de la Refondation nationale et régionale. Le pays s’inscrit pleinement dans cette dynamique confédérale fondée sur la souveraineté économique, la complémentarité et l’innovation.
À Bamako, la présence du Premier Ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a ainsi réaffirmé l’engagement du Niger à construire, aux côtés du Mali et du Burkina Faso, un espace commun de développement, de solidarité et de stabilité.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)