Niger - GOUVERNANCE & DEVOIR DE VÉRITÉ : Des actes de sabotage à la COLDEFF?
Au Niger, après le coup d’Etat qui renversait les socialistes au pouvoir depuis douze ans et demi, avait donné lieu à une vague d’espérance légitime, notamment pour plus de justice dans un pays qui en a manqué depuis que le PNDS arrivait au pouvoir, mu par un désir injustifié de vengeance qui ne lui a pas permis de s’élever à la hauteur de la responsabilité à laquelle il accédait, visiblement sans en être préparé, aspirant seulement à s’enrichir en profitant tant qu’il le put du pouvoir d’Etat. Et, depuis douze ans et demi, les socialistes avaient pillé et volé, spolié un pays qu’ils voulaient vider de tout pour tout posséder. Ils appauvrissaient le pays pour s’enrichir. Ils avaient cru qu’avoir tout l’argent du monde pouvait leur permettre de tout contrôler dans le pays, de tout régenter et de diriger le Niger jusqu’à la fin des temps.
Mais, alors que le CNSP tente de mettre en marche sa politique de redressement du pays, d’autres acteurs cooptés au lendemain du coup d’Etat, souvent venant de milieux de l’ancien régime, tentent de saborder la révolution, dans l’espoir insensé de récupérer le pouvoir qu’ils perdaient pour revenir afin de se venger de ce qu’ils considèrent comme une humiliation du fait du coup d’Etat, non pour servir le pays. C’est pendant que les Nigériens avaient émis quelques doutes dans le travail de la Coldeff et qu’on ne pouvait rien avoir comme écho venant d’elle pour savoir les résultats auxquels elle parvenait, que l’on apprend que la Coldeff est minée par quelques chamailleries byzantines, du moins pour servir le contexte politique actuel du pays. Il y en a d’autres, à l’intérieur de l’institution, qui rament à contre-courant de l’Histoire. Mais, ils n’ont aucune chance. Le peuple est debout.
De quoi s’agit-il ?
On se rappelle, comme à certains niveaux, que certains choix de la transition pour mettre en place la structure chargée de combattre la corruption, l’enrichissement illicite, la délinquance économique, avaient été l’objet de controverses car bien de personnalités n’avaient pas inspiré confiance aux Nigériens qui ne se sont pas d’ailleurs privés de dénoncer certaines cooptations douteuses. Les contradictions internes et les zizanies cultivées à l’intérieur de l’administration de la Coldeff, alors engagée dans une mission nationale et nationaliste, perdait ses ardeurs du fait justement de ceux qui y venaient avec un autre agenda qui n’est pas celui pour lequel ils venaient, à savoir la volonté partagée des Nigériens de leur faire justice.
La vice-présidente en eaux troubles…
En effet, selon certaines sources concordantes, la vice-présidente serait au centre de toutes les querelles, pour ne pas dire les zizanies qui traversent depuis quelques temps la Coldeff, agissant à démotiver et à démoraliser des gens qui venaient pour réellement travailler pour le pays. Peut être ( le doute est permis ) qu’elle cherche ainsi le moyen de faire trainer les choses, de mettre la main sur certains dossiers sulfureux, ou du moins de faire en sorte que tous ceux qui venaient pour faire sans état d’âme le travail qui leur a été demandé, dans le souci de protéger la pègre qu’elle pourrait reconnaitre comme une part d’elle qui l’oblige à la solidarité dans le mal, elle chercherait le moyen de les démotiver et certainement aussi de les faire partir de la Coldeff. Elle ne serait d’ailleurs pas à sa première oeuvre. On apprend, selon certaines sources proches du syndicat des magistrats, que ce serait elle qui aurait fait partir de la Coldeff le magistrat, Issoufou Yacouba, nommé à la Coldeff et qui avait fini par être limogé à la suite des manoeuvres de la même dame. Jouant au troublefête, elle se serait investie à diviser la Coldeff pour la positionner en clans rivaux qui ne devront plus être dans l’harmonie nécessaire pouvant lui permettre de mener à bien son travail ainsi que peuvent plaindre certaines sources. Elle aurait réussi à faire établir un rapport accablant sur le magistrat afin de le faire quitter et éviter que le dur magistrat soit là à traquer les délinquants financiers. Récemment encore, l’infatigable dame aurait ouvert un autre front, mettant le feu pour animer un autre conflit avec le SG de la Coldeff qu’elle voudrait passer à la même cuisine pour avoir sa peau et se débarrasser de cet autre indésirable qui, dans la vérité, est un homme d’une intégrité indiscutable qui pourrait gêner les milieux de l’ancien système. Elle voudrait, apparemment, à tout prix le faire partir de la Coldeff comme elle l’aurait réussi avec d’autres, mais ses actions sournoises et souterraines sont désormais connues de tous. Impossible de tromper…
Interrogations…
Croit-elle donc avoir la force suffisante pour détourner la Coldeff de son travail ? Si quelques divergences l’opposent au président, c’est, peut être, parce que quelqu’un ne voudrait pas qu’on touche à certains hommes et à certains dossiers. Sinon, qu’est-ce qui peut bien justifier des malentendus quand tous, en principe, venaient pour le même travail ? Comment ne pas douter de cette dame et de sa capacité à s’investir pour un travail de qualité, mené dans un parti pris, afin que la lumière soit faite sur tous les dossiers qui ont éclaboussé la gestion de l’ancien système ? Cette thèse est d’autant crédible qu’elle est soupçonnée d’être très proche de l’ancien régime. Serait –elle en train d’oeuvrer à saper le travail de la Coldeff et jeter le discrédit sur le CNSP et son président qui jouent au niveau de cette Institution leur crédibilité. Apparemment, elle n’aurait rien compris à la marche du pays pour croire qu’elle pourrait, usant des mêmes complicités qui ont ruiné le pays, dominer l’institution et la dévier de sa mission et servir les intérêts des criminels économiques. Tous les Nigériens regardent et ne peuvent pas accepter que quelques insolites personnages viennent saborder leur révolution.
Rester serein…
La vice-présidente de la Coldeff n’a aucune chance de prospérer dans ses manoeuvres, car le CNSP l’a désormais à l’oeil pour ne pas accepter qu’elle joue à ce jeu dans une structure que les Nigériens regardent, scrutent le moindre geste, la moindre parole et le moindre silence. Elle est donc à découvert, ce d’autant qu’elle n’a pas eu trop de chance ; elle n’est pas présidente de l’Institution mais seulement, de manière folklorique, la vice-présidente. Ses pouvoirs sont minces, d’autant que le Chef de l’Etat, qui avait pris des engagements avec les Nigériens au lendemain de son coup d’Etat, sait que ses compatriotes l’attendent et le regardent sur le succès du travail de la Coldeff, espérant qu’il puisse, avec courage, apporter les réponses qu’ils attendaient au nom de la Justice. Personne ne pourra donc, par quelques manoeuvres, saper le travail de la Coldeff aujourd’hui forte du soutien politique du CNSP et du soutien populaire des Nigériens spoliés.
Ces derniers fondent beaucoup d’espoir sur le travail de la Coldeff ; et le Général Tiani et tout le CNSP en ont conscience pour ne pas laisser quelqu’un d’autre, jouant pour d’autres intérêts, trahir cette espérance. On apprend d’ailleurs que le Président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Tiani, a réitéré tout son soutien au Président de la Coldeff, exalté à poursuivre son travail sans faire attention au bruit des tonneaux vides. Les mercenaires qui servent des causes occultes au sein de la Coldeff, doivent donc, avant d’en être humiliés, regagner les rangs pour faire le travail que le CNSP, son Président et les Nigériens attendent de la Coldeff. Cette dame, en s’inscrivant dans cette démarche, totalement en déphasage avec la dynamique historique actuelle, doit payer pour ce mercenariat occulte et, pour ce, le CNSP doit sévir en sanctionnant ce comportement qui ne saurait servir les intérêts du Niger d’aujourd’hui. Le Niger n’a plus besoin de gens de son acabit, ce d’autant que le pays, depuis le matin du 26 juillet 2023, fit le choix d’aller de l’avant, en changeant les hommes.
Il y a en effet beaucoup de brebis galeuses qui gênent l’action salvatrice du CNSP. Il faut impérativement les mettre hors d’état de nuire afin de préserver la révolution nigérienne qui, on le sait, compte hélas, au-delà de l’extérieur, des adversaires internes, souvent hébergés au sein de certaines structures de la transition.
Alpha (Le Courrier)