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Niger : dissolution des syndicats de la justice, vers un apaisement grâce à la médiation du CCR

editorial de m ousmane elh ibrahim directeur 02La dissolution des syndicats du secteur judiciaire continue de susciter débats et interrogations. Entre l’argument de l’État, qui invoque la défense de l’intérêt général, et la réaction corporatiste des acteurs de la justice, le bras de fer semblait inévitable. Mais la médiation du Conseil consultatif de la refondation (CCR), à travers sa commission paix et sécurité, ouvre désormais la voie à l’apaisement et au dialogue.

Découvrez ci-dessous le communiqué de mise au point et d’apaisement, avec les explications intégrales de M. Ousmane Elh Ibrahim, Directeur de Télé Sahel, puis suivez la vidéo pour mieux saisir la portée de ce message.

Communiqué de mise au point et d’apaisement
Depuis l’annonce de la dissolution des syndicats du secteur judiciaire, une controverse s’est installée autour de la justesse et de l’opportunité d’une telle décision. Pour en expliquer les fondements, le ministre de la Justice a animé un point de presse au cours duquel il a mis en évidence les failles dans le fonctionnement actuel de notre justice.

Cette sortie officielle a aussitôt suscité une levée de boucliers de la part des acteurs du secteur, mobilisés pour défendre leur corporation face à un État qui affirme agir au nom de l’intérêt général. Sur ce point, il faut le souligner, l’État n’a fait qu’exercer son rôle régalien de défenseur de l’intérêt général, protégeant à la fois la société, les justiciables et les acteurs du système judiciaire eux-mêmes.

Il faut aussi rappeler que la soif de justice exprimée de manière constante par le peuple nigérien depuis les événements du 26 juillet 2023 ne peut être ignorée indéfiniment. Interrogé sur cette question il y a un an, le magistrat suprême, le Président de la République et Chef de l’État, Abdourahamane Tiani, avait lancé un appel à la conscience professionnelle, à la bonne foi et à l’impartialité de chaque juge dans l’exercice de sa mission.

Devant la complexité des procédures et certaines arguties juridiques, le juge n’est-il pas, en dernier ressort, appelé à s’appuyer sur sa conscience professionnelle et son impartialité pour prendre une décision ? Ces valeurs éthiques, qui ne s’enseignent pas dans les amphithéâtres, relèvent des qualités intrinsèques de chaque individu.

Cette vision du rôle du juge, exprimée par le Président de la République, n’est pas un cours magistral de droit, mais une conviction personnelle : seule la crainte de Dieu, la conscience professionnelle et la bonne foi constituent pour un magistrat une véritable boussole et un rempart contre tout débordement pouvant discréditer ou fragiliser la justice dans des situations où s’entremêlent et s’opposent divers intérêts.

Quoi qu’il en soit, il faut garder à l’esprit que, quelle que soit l’issue de ce bras de fer, il n’y aura ni vainqueur ni vaincu tant que les protagonistes œuvrent pour l’intérêt général. La dernière tendance est d’ailleurs à l’apaisement, grâce à la médiation des bonnes volontés, en particulier celle du Conseil consultatif de la refondation (CCR), à travers sa commission paix et sécurité.

Les réactions épidermiques et corporatistes du début cèdent progressivement la place à la raison et au dialogue. Il s’agit là d’une avancée positive à mettre à l’actif des deux parties. Dans l’attente d’un communiqué conjoint, l’espoir demeure que la sagesse des uns et des autres permette de lever les blocages et de remettre la justice nigérienne sur la voie d’un fonctionnement équilibré et crédible.


Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)