Menaces de déstabilisation de la transition : La nécessité d’une vigilance accrue sur tous les fronts
Depuis le début de la semaine dernière, les soldats français de la force Barkhane ont commencé leur opération de désengagement de notre pays, plus de deux mois après la dénonciation des accords de coopération militaire entre Paris et Niamey par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Les rotations d’avions pour le transport des soldats et certains matériels ont débuté précisément mardi 10 octobre, en raison de trois vols/jour en direction de N’Ndjamena (Tchad) ainsi que les convois terrestres, qui passent par Diffa pour entrer au Tchad, soit une distance de plus de 1600km. Nul besoin de dire que la France n’a pas du tout digéré cette humiliation qui lui a été infligée par les autorités de la transition et le peuple nigérien. Pour preuve, après avoir tenté vainement de manipuler la CEDEAO afin qu’elle mette à exécution sa menace d’intervention militaire pour libérer et réinstaller Bazoum dans le fauteuil présidentiel, elle nourrit carrément aujourd’hui des projets de déstabilisation de notre pays et ne s’en cache même pas. Ces funestes projets sont exposés à travers le narratif adopté par des ministres et des responsables des services de renseignements français depuis que Macron s’est finalement résigné à autoriser le départ de son ambassadeur et de ses soldats de notre pays. Lors d’une réunion secrète sur la situation de notre pays, un ancien patron des renseignements français a lâché en substance : ‘’Quand nos troupes vont se retirer, nous aurons plus de marges de manoeuvre, de latitude, pour mener des actions de déstabilisation contre le pays’’. Et tout récemment encore, devant le sénat français, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a clairement annoncé qu’ils mettront tout en oeuvre pour faire échouer la transition, après avoir raconté aux sénateurs un tissu de mensonges tendant à montrer que rien ne va plus dans notre pays. Menaces ne peuvent pas être plus explicites comme celles exprimées dans ces deux interventions. Au nombre des types d’actions envisagées par la France dans le cadre du projet de déstabilisation figurent y compris des assassinats ciblées visant des membres du CNSP et du gouvernement, selon le Premier ministre Ali Lamine Zeine. Ces révélations gravissimes montrent à quel point la France en veut aujourd’hui à mort à notre pays parce que tout simplement nous avons décidé de conquérir notre souveraineté pleine et entière à la faveur du coup d’Etat du 26 juillet, qui a renversé le régime de son président valet Bazoum. Face à de telles menaces, la vigilance doit être en permanence de mise et à tous les niveaux pour déjouer toute tentative d’infiltration suspect. Ce travail n’incombe pas uniquement aux forces de défense et de sécurité (FDS), c’est aussi l’affaire des populations qui doivent surveiller et dénoncer systématiquement toute personne au comportement douteux. Mais la déstabilisation ne doit pas être seulement redoutée de l’extérieur, elle peut être également actionnée à l’intérieur, à travers la manipulation de certains acteurs stratégiques au nombre desquels les opérateurs économiques, qui ont pour mission d’assurer l’approvisionnement régulier du pays en marchandises. Les autorités de la transition se sont engagées à les accompagner dans l’accomplissement de cette mission qui est devenue difficile avec la fermeture des frontières et le gel des transactions financières de notre pays. Lorsqu’on voit ce qui se passe actuellement avec le simple riz, qui est subitement devenu une denrée alimentaire pour l’acquisition de laquelle les consommateurs souffrent énormément, le CNSP doit impérativement trouver une solution à cela. L’autre impératif, c’est le paiement les salaires des fonctionnaires dans de délais raisonnables, au plus tard, dans la première décade du mois suivant. Il faut que les autorités de la transition résolvent rapidement de manière durable ces deux équations pour éviter toute forme de fronde populaire interne. Car c’est sur ces deux aspects que la CEDEAO et la France misent pour espérer assister à l’effondrement de rapide la transition.
Tawèye