Liptako-Gourma : richesses minières et rivalités d’influence, un tournant stratégique pour le Sahel

La région du Liptako-Gourma, à cheval entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, revient au centre des débats géopolitiques. Riche en or, en cuivre et en autres minerais stratégiques, elle attire depuis plusieurs années l’attention des grandes puissances.
Une région aux ressources stratégiques
Le Liptako abrite d’importants gisements aurifères et métalliques, confirmés par de nombreux travaux géologiques. Ces richesses suscitent désormais un intérêt renouvelé de la part des États-Unis.
En septembre 2025, Washington a proposé d’ajouter six nouveaux éléments à sa liste de minéraux critiques : le cuivre, l’argent, le plomb, la potasse, le silicium et le rhénium.
Cette décision pourrait transformer la région en un nouvel eldorado énergétique et industriel, à condition que les États de l’AES sachent négocier des partenariats équilibrés et avantageux pour leurs populations.

De nouvelles dynamiques géopolitiques
Après le retrait progressif des forces françaises du Sahel, la compétition économique et stratégique se déplace désormais vers les ressources.
La France, longtemps acteur majeur de la zone, a perdu de l’influence au profit de nouveaux partenaires : Russie, Chine, Turquie, États-Unis, mais aussi des pays de l’AES, désormais déterminés à reprendre la main sur leurs richesses naturelles.

Souveraineté et vigilance
Pour les États de l’AES, l’enjeu est désormais triple : garantir la sécurité de leurs zones minières, négocier des contrats transparents et équitables, et éviter que la lutte contre le terrorisme ne serve de prétexte à une nouvelle dépendance économique.
La souveraineté minière et la valorisation locale des ressources deviennent ainsi des piliers de la refondation prônée par les gouvernements de l’AES.
Une bonne gestion de ces ressources pourrait ouvrir la voie au développement durable de toute la sous-région.
Boubé G. (Nigerdiaspora)