Liberté de la presse au Niger : les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement
En ce 1ᵉʳ décembre 2025, lendemain de la Journée nationale de la liberté de la presse, le Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou, a délivré un message fort sur le rôle essentiel des médias dans la refondation du Niger. Dans un contexte géopolitique tendu, le gouvernement affirme une vision claire : construire une presse libre, responsable, sécurisée et pleinement engagée dans la souveraineté nationale.
Une célébration au cœur d’un processus de refondation
La commémoration de la Journée nationale de la liberté de la presse intervient alors que le Niger poursuit un chantier majeur de refondation institutionnelle et communicationnelle. Le ministre a rappelé que la presse constitue l’un des fondements de la souveraineté du pays. À l’heure où la nation évolue dans un environnement marqué par des pressions extérieures, des crises sécuritaires et des tensions géopolitiques accrues, l’information libre apparaît comme un instrument indispensable pour garantir la transparence et l’ancrage démocratique.
Le ministre a souligné que les journalistes nigériens assument, chaque jour, un rôle essentiel : celui d’éclairer la société, d’interroger l’action publique et de transmettre la réalité du terrain afin de renforcer les processus décisionnels. La liberté de la presse, a-t-il insisté, n’est pas seulement un principe juridique, mais un pilier de la souveraineté retrouvée.
Un hommage appuyé aux journalistes nigériens
Dans son message, Adji Ali Salatou a tenu à saluer le courage et la résilience des femmes et hommes des médias qui, souvent dans des conditions difficiles, poursuivent leur mission d’information. Pour lui, ils incarnent les “sentinelles de la société”, ceux qui veillent à ce que chaque citoyen soit entendu et que les choix politiques soient éclairés par des faits tangibles.
Il a rappelé que cette liberté s’accompagne d’une responsabilité accrue. La dépénalisation des délits de presse, bien que constitutive d’un acquis majeur, ne saurait être interprétée comme un droit absolu de tout dire ou de tout publier. Le ministre a souligné la nécessité d’un journalisme éthique, fondé sur la vérification des faits, la rigueur professionnelle et le respect des citoyens.
Le défi numérique : une menace croissante pour la liberté de la presse
Adji Ali Salatou a mis en garde contre les risques liés à la révolution numérique et à la prolifération des réseaux sociaux. Dans un monde hyperconnecté, la désinformation se propage rapidement et fragilise la confiance du public comme la cohésion sociale. La guerre communicationnelle menée par certaines puissances étrangères ajoute un niveau supplémentaire de complexité et de vulnérabilité.
Le gouvernement se dit déterminé à protéger les journalistes mais aussi à renforcer les mécanismes de résilience face à ces manipulations numériques. La liberté de la presse doit ainsi être défendue sur les plans juridique, sécuritaire et technologique.
2025 : une année charnière pour la presse nigérienne
L’année 2025 marque un tournant important pour le secteur médiatique. Le ministre a rappelé les avancées obtenues grâce aux réformes engagées par l’État. La presse nigérienne a bénéficié d’un allègement substantiel de sa dette fiscale, une mesure qui vise à préserver la viabilité économique des organes de presse. De nouvelles dispositions fiscales ont été introduites pour simplifier le cadre d’exercice des médias, notamment l’adoption du régime de l’impôt synthétique dans la loi de finances 2025.
Le gouvernement a également appliqué les recommandations formulées par le comité ad hoc chargé d’identifier les préoccupations des médias privés et d’y apporter des solutions durables. La mise en place effective de l’Observatoire national de la communication constitue une étape déterminante dans la structuration et l’assainissement du paysage médiatique national.
Construire un écosystème médiatique solide et sécurisé
Le ministère s’engage à poursuivre ces efforts en concertation avec les acteurs du secteur. Les priorités portent sur le renforcement de la formation journalistique, l’amélioration de l’accès aux informations publiques, la modernisation des outils d’investigation et la promotion d’une culture renouvelée de l’éthique professionnelle. Le gouvernement ambitionne de créer un environnement où le journaliste peut travailler en sécurité, avec des conditions dignes, et où le public peut accéder à une information fiable et structurée.
Les échanges avec l’Observatoire national de la communication devront permettre d’accélérer ces transformations et d’améliorer les pratiques professionnelles dans tout le secteur.
Une presse libre au service de la souveraineté nationale
Pour conclure le ministre a invité l’ensemble des citoyens à réfléchir au rôle qu’ils souhaitent conférer à la presse dans le Niger de demain. La liberté de la presse doit rester un principe vivant, nourri par les institutions, les journalistes et le public. Il a réaffirmé, au nom du Président de la République et du Premier ministre, l'engagement total du gouvernement à promouvoir une presse libre, responsable et contributive à la souveraineté retrouvée.
Le message s’est terminé par un hommage renouvelé aux journalistes du Niger, auxquels le ministre a souhaité une excellente Journée nationale de la liberté de la presse, célébrée hier 30 novembre.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)