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Levée de l’immunité présidentielle de Bazoum : Quel avenir pour l’Ex-Président ?

Mohamed Bazoum ProcesLevée de l’immunité présidentielle de Bazoum Pour quelle suite ? Cela fait plusieurs semaines que la Cour d’Etat avait procédé à la levée de l’immunité présidentielle de Mohamed Bazoum, poursuivi pour les chefs d’accusation de haute trahison et d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. L’on connaît toutes les péripéties judiciaires ayant émaillé ce dossier éminemment politique. Mais, depuis lors, c’est fait, le président déchu le 26 juillet 2023 ne jouit plus d’une immunité politique qui le soustrayait à une procédure de droit commun. Désormais, débarrassé de cette tunique présidentielle, Bazoum pourra être jugé par les juridictions ordinaires de droit commun. Or, s’il était apparu plus facile de procéder à la levée de l’immunité présidentielle, force est de constater que les choses ne s’annonceraient pas aisées, pour autant, pour organiser le procès du président déchu. La preuve, c’est qu’actuellement, Bazoum est toujours détenu dans la résidence présidentielle, aux côtés de son épouse, de sa sécurité et de son cuisinier, semble-t-il. Du moment où il n’est plus considéré comme un président de la république renversé seulement, mais désormais inculpé et dépouillé de son immunité politique, l’on ne voit pas, réellement, pourquoi il continuerait d’être toujours détenu dans ce Palais présidentiel qui n’est pas une prison légale.

A défaut de pouvoir le transférer dans une prison légale, pour les risques d’exfiltration que l’on sait, il pourrait être placé en résidence surveillée jusqu’à la tenue de son procès, si jamais, il devait y avoir procès. Mais, même cette hypothèse ne semble pas avoir les faveurs du pouvoir en place pour lequel Bazoum représenterait, en quelque sorte, une assurance-vie et pour lequel il ne prendrait le moindre risque de le sortir de là où il se trouve présentement.

En réalité, pour certains analystes, la levée de l’immunité présidentielle de Bazoum n’aurait d’autre objectif que de pallier le refus obstiné de la part du président déchu de signer sa reddition. Faute de pouvoir obtenir cette démission qui aurait, probablement, facilité beaucoup de choses, la levée de cette immunité par la Justice permettrait de mettre fin aux illusions présidentielles d’un Bazoum opiniâtre, à la limite de l’entêtement obsessionnel.

C’est dire donc, que, très probablement, le procès de Bazoum pourrait ne jamais se tenir, et que cette levée de son immunité n’aurait été qu’une façon détournée d’obtenir ce qui ne l’aurait pas été possible par la démission directe de l’intéressé.

En revanche, pour d’autres observateurs, Bazoum sera bel et bien jugé, mais pas dans des conditions équitables, comme on pourrait s’y attendre. Après tout, ne diton souvent que la raison du plus fort est toujours la meilleure.

Affaire à suivre !

A.H (Le Monde d'Aujourd'hui)