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Lettre ouverte au Général Abdourahamane TIANI  Président du CNSP, Chef de l’Etat, pour solliciter la libération des prisonniers politiques de la "Renaissance : Par Djibrila Baré Mainassara

Abdourahamane Tiani Excellence, M. le président du CNSP, Chef de l’Etat,

Permettez-moi en cette veille de la journée nationale de l'arbre, et au lendemain de la célébration de notre véritable indépendance acquise un 26 juillet 2023, d'exprimer à nouveau toute la gratitude du peuple nigérien pour avoir réussi à recouvrer la souveraineté et la dignité de notre pays, par votre courage sans pareil. Toutefois, je ne crois pas révéler un secret, en rappelant, qu’à la suite de la libération de notre peuple, l’un des plus grands voeux des populations nigériennes, était la libération de tous les prisonniers  politiques civils comme militaires, et ce dans une parfaite communion des cœurs et des esprits.

 M. le président du CNSP,

Après une première lettre demeurée sans suite, j’aurais souhaité évidemment ne pas avoir à vous écrire derechef sur une question aussi délicate. Mais en tant que citoyen et ancien prisonnier en liberté provisoire sous contrôle judiciaire pendant 18 mois suite à la dernière élection présidentielle, je me suis senti dans l’obligation morale de solliciter un geste humanitaire de votre part en faveur de ces personnes en situation délicate. La question, j’en conviens, est très délicate, puisque demander à un général qui a risqué sa vie pour accéder au pouvoir en perpétrant un coup d’Etat  de libérer des citoyens accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat est osé. Je me permets de vous solliciter en toute humilité la libération des détenus politiques de la "renaissance". Mon général, je crois que nous  gardons tous à l’esprit, que le Sage Amadou Hampâthé Bâ nous a prévenus que « dès notre naissance, nous sommes entrés dans une existence dont nous ne sortirons pas vivants, quoi que nous fassions ".

Pour les prisonniers militaires ou civils présumés impliqués dans une atteinte à la sureté de l’Etat qui ont échoué là où vous avez réussi méritent votre compréhension et votre indulgence. Vous pourriez donc prendre le risque de les libérer surtout que la plupart  vous ont soutenu, et à travers eux, leurs familles. Ceci dans l’espoir d’être libérés.

Le peuple nigérien observe, mais ne dit mot, parce que convaincu que vous êtes en train d’étudier la meilleure manière de libérer nos compatriotes qui sont derrière les barreaux  sans dommages pour vous et pour l’indépendance de  la justice. Votre prédécesseur et ex frère d'armes, le général Baré ( Psa), malgré les multiples tentatives d’assassinat auxquelles il a fait face, est parti, le jour, la minute, et la seconde de la fin de son mandat sur terre par le Sceau du Décret Divin sans laisser un seul prisonnier politique. Le Livre Saint que nous partageons, propose : « *Dis : O Allah, Maître de l’autorité absolue. Tu donnes l’autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l’autorité à qui Tu veux ; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es Omnipotent ». [Le Coran : Sourate 3, Verset 26] »*. 

Mon général, pour toutes ces raisons, je sais que vous n’avez nulle crainte des hommes et que accepterez de libérer ces braves citoyens !

Mon général, puisqu’il en est ainsi, libérez les dizaines de prisonniers politiques, libérez  le général Salou Souleymane, dont l’âge avancé ne peut plus supporter une longue détention, libérez Me Ibrahim Djibo dont les enfants ne comprennent toujours pas ce qu’il fait à la prison de Say. Soyez assuré que nul ne pourrait rien contre votre personne, contre le général Salifou Mody, contre le général Mohamed Toumba, contre tous vos autres compagnons de lutte, si ce n’est la volonté divine.
Veuillez, agréer, Mon général, l’expression de ma déférence.

Labou sanni no ! Zance kassa ne !

Par Djibrila Baré Mainassara
Citoyen Nigérien