Les dégâts du Pnds révélés par les Généraux Modi et Toumba !
Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (Cnsp), le Général Tiani, l’avait promis, lors de son grand entretien sur la Radio et Télévision du Niger (RTN), du 25 décembre 2024, chaque ministre serait évalué dans son action. Le top-départ de ce grand examen gouvernemental semble avoir commencé avec le passage du ministre de la Défense nationale, le Général de Corps d’Armée, Salifou Modi, qui était, il y a quelques jours, sur le plateau de Télé Sahel pour défendre son bilan sécuritaire. Ensuite, ce fut au tour du Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Brigade Mohamed Toumba de se soumettre au même exercice, en fin de semaine. Au cours de cet entretien, les deux ministres de la Défense nationale et de l’Intérieur n’avaient guère mâché leurs mots pour attaquer violemment le régime de la renaissance dans la gestion de la situation sécuritaire du pays.
Le régime de la renaissance : supplétif des puissances occidentales au Niger
Cela, on le savait depuis longtemps, et ce n’est point le Général Salifou Modi qui nous l’appris, que le Niger était devenu, sous le régime de la renaissance, un des postes avancés des puissances occidentales en Afrique subsaharienne.
Rappelez-vous le régime politique nigérien ayant ouvert la voie à l’installation progressive de bases militaires étrangères sur le sol nigérien, n’était-ce pas celui de la renaissance d’un certain Issoufou Mahamadou, et plus tard de son successeur désigné, Mohamed Bazoum. Mieux, même quand ces troupes occidentales occupantes (françaises pour la plupart) sont étaient chassées d’autres territoires voisins (Burkina-Faso, Mali), c’était au Niger de les accueillir et tout le monde se souvient, comme si c’était encore hier, du malheureux épisode de la tragédie de Téra, en novembre 2021, lorsqu’une colonne des troupes françaises boutées du Burkina-Faso pour le Niger, avait ouvert le feu sur des manifestants civils, faisant quatre (4) victimes ! Tous ces accords de défense et coopération militaire étaient des actes unilatéraux jamais ratifiés par le parlement, mais découlant des seules volontés de ces puissances occidentales et de leurs valets locaux Le Niger constituait pour l’Occident un endroit stratégique entre l’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Nord et l’Europe. Niamey, la capitale, était bondée de militaires occidentaux qui y menaient une vie de prince habitant dans de somptueuses demeures louées à grands frais ou logeant dans des hôtels huppés de la place qui ne sont plus, aujourd’hui, que l’ombre d’eux-mêmes depuis le départ du Niger de ces légions occidentales.
On estimait ainsi à plusieurs milliers de troupes occidentales au Niger, françaises, américaines et Union Européenne (UE), qui prétendaient, pourtant, toutes, être là dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, mais, qui, en réalité, étaient-là pour autre chose, à savoir leurs propres intérêts économiques et géostratégiques. Malgré une présence massive et permanente des troupes occidentales venues pour soi-disant combattre le terrorisme djihadiste, la situation sécuritaire dans la région du Sahel ne s’était guère améliorée, pire, elle s’était profondément dégradée. Les armées républicaines des Etats du Sahel avaient été délibérément affaiblies afin de justifier et légitimer la présence sur ces territoires de troupes occidentales.
Les armées de ces pays n’avaient pas le droit d’acheter certains types d’armements sophistiqués qui auraient pu leur permettre de contenir ces menaces terroristes, pendant que les ennemis pouvaient se procurer ces mêmes matériels militaires par le biais de la mafia ou de l’instrumentalisation stratégique ! Les renseignements étaient dans leurs seules mains. Bref, comme le décrivait si bien le ministre de la Défense Modi, l’armée nigérienne, sous le régime déchu, avait perdu sa capacité opérationnelle, car tout était entre les mains de la France qui décidait de ce qu’il fallait faire ou ne pas faire. Cette situation d’inféodation de l’Etat du Niger à la France dans le domaine sécuritaire, pas que, était l’oeuvre exclusive du régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou et de son continum Mohamed Bazoum. Aujourd’hui, grâce à l’avènement de la Confédération des Etats de l’Alliance du Sahel (AES), les choses sont en train de changer, car ces trois Etats confrontés aux mêmes périls sécuritaires ont décidé de mutualiser leurs efforts en vue d’une meilleure synergie d’action et d’efficacité opérationnelle. Ces pays ont compris que la solution la plus durable à ce phénomène terroriste ne pouvait venir que d’eux seuls qui le vivent au quotidien, et non à des gens qui ne sont-là que pour d’autres desseins inavoués et inavouables.
Et le ministre Modi d’annoncer la création d’une force d’unité autonome de 5000 hommes avec son propre commandement et ses propres moyens d’intervention. Ce sera un corps expéditionnaire multidisciplinaire (aérien, terrestre) qui sera déployé sur un vaste territoire allant du Niger à la frontière mauritanienne au Mali, jusqu’aux frontières algériennes, libyennes, tchadiennes, en s’élargissant au Golfe de Guinée, dans sa partie la partie australe. Or, sous le régime de la renaissance, cette mutualisation des efforts et de la coordination de la stratégie de lutte contre le terrorisme étaient impossibles du fait du veto de la France.
Aujourd’hui, que tirer de tout en termes de conduite à tenir pour construire l’avenir ?
On le voit bien, le régime déchu de la renaissance était responsable de la dégradation accélérée de la situation sécuritaire dans le pays, en dépit de ses auto satisfécits dont il se couvrait pour chanter sur tous les toits du monde que les ‘’Niger était un îlot de paix au milieu d’un océan d’insécurité’’ ! Il s’était rendu coupable de haute trahison au profit de la France et des Etats-Unis d’Amérique en livrant le territoire nigérien à ces puissances impérialistes pour les intérêts vitaux et stratégiques de celles-ci. Pour cela, le régime de la renaissance devrait répondre de cet acte devant un tribunal indépendant et impartial. Jusque-là, il n’y a pas eu de gros poissons tombés sous le coup de la déchéance de nationalité pour avoir posé des actes préjudiciables aux intérêts vitaux/stratégiques du Niger. Ce serait, peutêtre- là, une occasion de piéger de gros poissons dans cette perspective, car la faute commise par ces hauts dirigeants politiques n’en était pas moins comparable à un crime de haute trahison envers l’Etat du Niger, en ce qu’ils avaient abusé de la confiance du peuple nigérien pour faire venir des armées d’occupations partenaires des terroristes au Sahel. Les accusations des ministres de la Défense et de l’Intérieur étaient claires, nettes et précises, même si certains esprits malveillants avaient tenté, en vain, de torpiller celui-ci, sur les réseaux sociaux, en rappelant une séquence de la cérémonie de présentation des institutions de meilleurs voeux du nouvel an au président de la république.
Le Chef d’Etat-major Général des Armées qu’il était à cette époque le contraignait à ce genre d’exercice de pure forme où le chef n’entendait que ce qu’il voulait entendre, que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, qu’il n’y avait point de péril en la demeure, circulez tranquillement, Madame la Marquise ! A un moment, même les plus patriotes des vaillants militaires nigériens avaient fini par être gagnés par le sentiment du défaitisme, et les gens plus préoccupés par l’évolution de leur carrière personnelle plutôt que par le devoir de servitude envers la nation nigérienne ! Pendant ce temps, les premiers responsables de cette tragédie nationale en sont encore à courir le monde entier en toute tranquillité d’esprit.
Par Ali Koma (Le Canard en furie)