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Une nouvelle raffinerie à Dosso : Le Conseil des ministres acte un projet stratégique

Raffinerie Dosso (image d'illustration)Image d'illustrationLe jeudi 21 novembre 2024, le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a pris une décision qui pourrait transformer l’économie de la région de Dosso et, plus largement, du Niger. En effet, le gouvernement a validé le déclassement partiel de 7 877 hectares de la Réserve partielle de faune de Dosso pour permettre l’implantation d’un complexe industriel comprenant une raffinerie, un complexe pétrochimique, et une unité de production d’énergie.

Un projet industriel de grande envergure
Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale visant à valoriser les chaînes pétrolières, minières et énergétiques. Selon les autorités, ces infrastructures permettront de répondre à la demande locale en produits pétroliers, de réduire la dépendance vis-à-vis des importations, et d’ouvrir la voie à des exportations futures.

Avec ce développement, le gouvernement espère également créer des emplois directs et indirects. Les estimations préliminaires indiquent que des milliers de postes pourraient être générés, allant de la construction à l’exploitation des installations, en passant par les services associés. Les retombées fiscales, quant à elles, devraient significativement renforcer les recettes publiques.

Un équilibre délicat entre développement et environnement
Cependant, la décision de déclasser une partie de la réserve naturelle, protégée depuis 1962, soulève des questions. La Réserve partielle de faune de Dosso est un habitat clé pour la biodiversité locale et un patrimoine environnemental reconnu. Les défenseurs de l’environnement pourraient exprimer des préoccupations concernant l’impact de ces infrastructures industrielles sur l’écosystème.

Pour sa part, le gouvernement assure que cette décision a été prise en conformité avec l’article 26 de la loi n° 98-07 du 29 avril 1998, qui encadre les régimes de chasse et de protection de la faune. Des études d’impact environnemental devraient être menées pour limiter les conséquences négatives de ce déclassement.

Une vision pour l’avenir économique du Niger
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de développement industriel et économique, portée par les autorités actuelles. La raffinerie et le complexe pétrochimique de Dosso s’ajouteraient à d’autres initiatives visant à transformer le Niger en un hub énergétique et industriel en Afrique de l’Ouest. La localisation stratégique de Dosso, proche des axes routiers majeurs, en fait un choix privilégié pour accueillir ces infrastructures.

En parallèle, le Conseil des ministres a également approuvé d’autres projets visant à renforcer les infrastructures du pays, notamment la création de quatre aérodromes le long du pipeline Niger-Bénin et la construction d’une ligne électrique de 330 kV pour améliorer l’accès à l’énergie dans plusieurs régions.

Des attentes élevées pour la population
Pour les habitants de Dosso, ce projet représente une opportunité de développement économique local. Outre les emplois, les infrastructures associées, telles que les routes et les services de base, pourraient bénéficier à la population. Toutefois, les citoyens attendent des garanties sur la gestion des impacts environnementaux et sociaux liés à la mise en œuvre de ce projet ambitieux.

Un tournant stratégique
En actant ce projet, le Conseil des ministres pose les bases d’une transformation industrielle majeure. Ce choix stratégique illustre la volonté du gouvernement de concilier développement économique et défis environnementaux. Les mois à venir seront cruciaux pour concrétiser ce projet tout en veillant à ce qu’il respecte les attentes des Nigériens et les impératifs de durabilité.

Mariama Sadagari  (Nigerdiaspora)