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La frontière Nigéro - Béninoise va t- elle enfin être réouverte ?

Frontier Benin Niger La Cedeao était cruelle et inhumaine avec notre pays, suite à l’avènement du Cnsp au pouvoir par un coup de force qui a mis fin au régime illégitime de Bazoum Mohamed imposé aux Nigériens par le Président le plus détesté de toute l’histoire socio politique du Niger Issoufou Mahamadou, qu’on accusait à tort ou à raison d’être le principal obstacle contre la mise sur orbite de la justice sociale et l’assainissement des finances publiques, que promettait un régime adulé mais aujourd’hui impopulaire, très bas dans les sondages, face à la déception ouvertement exprimée par un peuple qui pourtant pendant un moment, avait cru. Le Bénin a fermé sa frontière. La décision malsaine d’une Cedeao aux ordres de Paris qui a provoqué la fermeture de cette frontière , a eu des conséquences énormes sur le plan économique, affectant gravement les conditions de vie des populations des deux cotés de la frontière. Les transactions commerciales en sourdine sous le Djoliba au vu et au su des autorités des deux pays frontaliers, se poursuivent dans les tracas.
Quelle est alors la portée de cette fermeture si les uns ont besoin des autres ?
Officiellement la frontière reste fermée. Ce qui n’est pas le cas entre le Burkina Faso de l’AES et la Cote d’Ivoire de la Cedeao. Face à la dure réalité du terrain, Patrice Talon las d’assister à l’effondrement progressive et certaine de l’économie de son pays largement dépendante des multiples transactions essentiellement opérées par les Nigériens au port autonome de Cotonou, était revenu à des meilleurs sentiments. Mais le Général Tiani brandissait l’arme sécuritaire à son tour pour garder la frontière hermétiquement fermée même si certains compatriotes se demandaient toujours, pourquoi celle du Nigeria confrontée à la même situation, à été réouverte. Et depuis, la paralysie de l’économie continue, traumatisante et insoutenable pour les deux peuples. Pères de familles, transporteurs, commerçants, hommes d’affaires, tous ceux qui vivent de ces activités portuaires dans l’angoisse, attendent impatiemment le dénouement de cette crise aigue qui a littéralement ébranlé la vie des millions de personnes. Durant cette dure épreuve, au pays les citoyens sont confrontés à une pauvreté ambiante qui fait place à un désespoir croissant : L’argent ne circule plus, les affaires non plus. C’est dans cette situation tragique que la Cedeao en dépit de toute son arrogance, désormais flexible, a entrepris des négociations avec l’AES dont elle contestait jadis la légitimité. La majestueuse AES souverainiste et imposante, est à nouveau devenue fréquentable. Au menu des négociations, « les parties ont exprimé une préoccupation commune sur la situation sécuritaire et sont convenues de l’urgence de travailler à créer les conditions nécessaires efficace dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ». Les parties ont « abordé les questions importantes relatives aux aspects politiques, diplomatiques, administratifs et institutionnels, juridiques, sécuritaires et de développement économique et social ». Le communiqué de presse conjoint fait donc clairement apparaître, deux points essentiels qui font souffrir les communautés de part et d’autre : La dégradante situation sécuritaire, et la question économique suffisamment fragile. La reprise des relations AES / CEDEAO ne doit pas trop attendre.

Priorité certes à la sécurisation du territoire national et ses habitants, mais en harmonie avec la prospérité économique du pays.

Amadou Harouna (Le Monde d’Aujourd’hui)